La Presse Pontissalienne 242 - Décembre 2019

12 DOSSIER PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°242 - Décembre 2019

SÉCURITÉ

Le corps enseignant sensibilisé Une formation pour lutter contre la radicalisation

Comment repérer les signes de radicalisation ? Une information à destination des personnels scolaires du Haut-Doubs était organisée par la sous-préfecture et le ministère de l’Intérieur début novembre.

L’information sur les signes de radicalisation a réuni près de 200 personnes du monde éducatif, à la salle des Capucins de

“S i un enfant de qua- tre ans vous dit : sale mécréant ou je vais te kalach, alors oui, cela doit être signalé. Ce n’est pas l’enfant que nous sui- 30 familles suivies dans le Doubs Pour la cellule de renseigne- ments, le Haut-Doubs “n’est pas une poche de radicalisation” confirme Marion Roth. En revanche, des suivis sont réa- lisés. La Cellule de Prévention de la Radicalisation et d’Ac- compagnement des familles (C.E.P.R.A.F.) suit 30 familles dans le Doubs. C’est l’unique chiffre que les services accep- tent de délivrer. La cellule G.E.D. (Groupement d’évaluation départemental) suit les radica- lisés au plus près chaque semaine. L’autre problématique est la radicalisation en prison : 1 100 détenus sont suspectés de radicalisation en France. n

de collèges et des proviseurs, des professeurs, des travailleurs sociaux, des infirmièr(e)s sco- laires “d’un secteur allant de Mouthe à Maîche” indique Jean Almazan, sous-préfet de Pon- tarlier. “La menace terroriste est toujours aussi forte… alors que les signalements diminuent sans cesse depuis 2014, s’inquiète Marion Roth, chef du pôle de la sécurité intérieure du Doubs. Pourtant, les attentats en France ont causé la mort de 252 per- sonnes depuis 2014. 60 attentats

vrons, mais sa famille et son environnement.” Ce conseil, parmi tant d’autres, a été délivré mercredi 6 novembre par deux membres de l’unité de coordi- nation de lutte anti-terroriste du ministère de l’Intérieur (U.C.L.A.T.) à l’ensemble du per- sonnel éducatif du Haut-Doubs. Fermée au public, cette réunion d’information s’est déroulée à la salle des Capucins à Pontar- lier, à la demande du sous-préfet de Pontarlier. Elle a réuni des directeurs d’école, des principaux

Pontarlier. Au premier plan : le sous-préfet.

professeur du collège de Doubs et cette A.T.S.E.M. d’une école primaire pontissalienne. “On nous a donné la marche à suivre pour repérer et le communiquer” ajoute une autre profession- nelle. Là était la principale pro- blématique de la formation : à partir de quand faut-il effectuer un signalement ? Quels signes témoignent d’une radicalisa- tion ? Qui contacter ? La pré- fecture a donné les clés. Présent à cette matinée d’infor- mation, le procureur de la Répu- blique ÉtienneManteaux a tenu à rassurer les personnels édu- catifs frileux à l’idée de “dénon- cer” des mineurs : “J’ai entendu

ont été déjoués pour 13 réussis depuis cette même date. Nous avons besoin de partir en recon- quête car lamenace reste inchan- gée et endogène.” Si le Haut- Doubs “n’est pas une poche de radicalisation” explique la spé- cialiste du sujet, il faut donc relever le niveau d’alerte. Chef d’un établissement privé duHaut-Doubs,WilliamGoguey a apprécié les différentes inter- ventions : “Des éléments qui peu- vent paraître superflus doivent nous alerter. Cette réunion nous rappelle que nous ne sommes pas à l’abri… même dans le Haut-Doubs” dit-il. Même remarque de la part de cette

des professeurs parler de déla- tion. Ce n’est pas de la délation car ce mot rappelle les plus som- bres pages de notre histoire.Nous cherchons à être alimentés d’in- formations cars vous êtes dans la protection des mineurs” ras- sure-t-il. À écouter le personnel éducatif, peu de professeurs ou de conseil- lers pédagogiques d’éducation ont déjà été confrontés à des enfants en voie de radicalisation. Ce qui ne doit pas les empêcher d’ouvrir un peu plus leurs yeux et leurs oreilles. D’autres for- mations de ce type seront orga- nisées. n E.Ch.

Le procureur de la République Étienne Manteaux aux personnels scolaires : “Ce n’est pas de la délation.”

ÉDUCATION

Jeux de cartes et de société Des colis de Noël pour les détenus mineurs

Quatre lycéennes scolarisées en Bac Pro services à la personne au lycée technologique Jeanne d’Arc collectent des jeux qui seront distribués à Noël aux mineurs en détention à Besançon.

Les quatre lycéennes du lycée Jeanne

L a collecte lancée le 14 octobre est encore bien maigre au grand désespoir des quatre lycéennes qui portent ce projet, à savoir : Emmy, Julie, Solène et Sigrid. “On a eu peu de résultats pour l’instant. Tout ce que l’on a pu ramasser repose sur la générosité de quelques personnes seulement. On va solliciter des com- merçants, des entreprises pour récolter des fonds qui serviront à acheter les jeux qui nous manquent. On a déjà un partenariat avec l’enseigne Bou- langer où l’on s’est proposé pour faire des paquets-cadeaux le samedi” , explique Julie. Les quatre lycéennes terminent cette année leur Bac Pro S.A.P.A.T. “Dans le cadre de leur formation, elles suivent un module professionnel de découverte dans une structure. Il peut s’agir d’une association, d’une entreprise ou d’une collectivité. À partir de là, elles s’in- vestissent sur un projet qui va répondre aux besoins du territoire. Elles se retrouvent deux heures chaque mardi pour travailler sur leur projet qui fera

l’objet d’une restitution orale et écrite” , explique Pascale Charrière, ensei- gnante spécialisée en économie d’en- treprise. Le quatuor a d’abord déterminé dans quel secteur il souhaitait s’impliquer. Pour qui ? Pourquoi ? Comment ? “On s’est ensuite rapproché de l’unité locale de la Croix Rouge de Pontarlier car cette association correspondait à nos critères. Cette structure a aussi une longue expérience de collaboration avec le lycée, ce qui facilite nos échanges” , poursuit Julie plutôt à l’aise à l’oral. Le 24 septembre dernier, elles rencontrent Yves Leclerc le président

d’Arc ont choisi de s’impliquer dans la collecte de jeux qui seront remis à Noël aux détenus mineurs incarcérés à Besançon.

Toute collecte mérite des supports et des annonces que s’empressent de réaliser les jeunes lycéennes : création d’affiches, message d’information à la soirée des talents, interview sur Flex Radio, article dans la presse… La collecte se termine le 12 décembre. Les cadeaux seront ensuite transférés à Besançon où ils seront emballés, puis intégrés dans les colis distribués aux mineurs détenus. n F.C.

aussi d’autres animations plus ponc- tuelles, notamment en période de fin d’année avec la fourniture de sapins, des spectacles réunissant les détenus et les enfants et la distribution de colis de Noël aux mineurs détenus. Le référent justice-prison leur propose alors de mettre en place une collecte de jeux de cartes et de sociétés pour ces jeunes prisonniers. “Cela nous a plu en sachant que nous ne pourrions malheureusement pas les rencontrer.”

“On a procédé par élimination pour retenir l’option de travailler avec le service prison-justice géré par l’unité locale de Besançon. On s’est donc rap- proché de Jérôme Crochet qui gère ces activités.” Cinq bénévoles bisontins de la Croix Rouge s’occupent des actions prison- justice qui prennent différentes formes : dons de vêtements, accueil de personnes en travaux d’intérêt général… Au programme figurent

de l’unité locale qui les informe d’un certain nombre de projets dans lesquels elles pour- raient s’impliquer : visi- teurs à l’E.H.P.A.D., réveillon solidaire, accompagnement de la maraude, travail en lien avec la prison de Besan- çon, “vestiboutique”…

“On a eu très peu de résultats.”

Made with FlippingBook Publishing Software