La Presse Pontissalienne 242 - Décembre 2019

10 DOSSIER PONTARLIER PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°242 - Décembre 2019

Municipales 2020 “On part d’une feuille blanche, on se remet en question”

Candidat à sa propre succession pour la quatrième fois, Patrick Genre s’engage avec une équipe qui devrait être renouvelée à 60 %. La moyenne d’âge sera abaissée promet-il.

avancé de ses adjoints ? “L’âge n’est pas un marqueur ! Je ne vois pas pour- quoi une personne de 70 ans serait moins compétente qu’une de 25 ans, et inversement” balaye-t-il d’un revers de la main. La liste “Pontarlier territoire d’avenir, durablement solidaire et dynamique” sera renouvelée à 60 %, y compris chez les adjoints. Le plus jeune candidat aura 21 ans. “Ce sera une liste repré- sentative de tous les quartiers de Pon- tarlier, où chacun amène sa sensibilité et essaie de nous faire progresser, com- mente l’actuel maire. Ce n’est parce que j’ai fait plusieurs mandats que je sais tout. Il faut savoir se remettre en question : on ne renie pas le bilan mais on part d’une feuille blanche, on se remet en question. L’écueil à éviter lorsque l’on est élu, c’est de considérer que l’on sait tout sur tout. Je suis allé par exemple rencontrer des personnes que je connais depuis 25 ans pour leur demander ce qu’elles attendaient de moi, je n’ai pas hésité à leur poser des questions. On doit se remettre en ques- tion” dit-il à l’image d’un jeune pre- mier. Comme c’est la mode un peu partout, cette liste promet un programme co- construit avec les Pontissaliens jusqu’à

S a liste est bouclée, les noms trouvés, la moyenne d’âge annoncée à 43 ans. Depuis juin dernier, Patrick Genre s’est activé pour trouver des hommes et des femmes capables et motivés pour le suivre aux municipales, en mars prochain. Certains se sont présentés directement à lui, d’autres ont été contactés par le candidat sans éti- quette. Celui qui brigue un 4ème man- dat (il est en fait maire depuis vingt ans) va divulguer les identités de ses

colistiers vraisemblablement en janvier. On sait déjà que Marie-Claude Masson (71 ans) ne sera plus la Première

adjointe, poste promis (si la liste est élue) à Bénédicte Hérard, actuelle adjointe en charge des affaires sociales. “Jeunisme” ou volonté de couper court aux remarques qu’il a pu lire sur les réseaux sociaux concernant l’âge

Huit groupes de travail se réunissent.

Patrick Genre a présenté en compagnie de Bénédicte Hérard “Pontarlier, territoire d’avenir”.

mi-janvier. “Bien sûr, il y aura une colonne vertébrale avec des propositions que nous allons définir mais nous sou- haitons que la population contribue. Elle pourra nous contacter directement via une adresse mail ou autre. Chaque Pontissalien aura une réponse. Parfois, nous aurons sans doute la franchise de dire non” promet Patrick Genre. Huit groupes de travail se réunissent actuellement et évoquent des thèmes aussi variés que la solidarité, la tran- sition énergétique, la santé, l’associatif, le sport, la ville connectée. Patrick Genre anime la synthèse de

ces travaux mais aucun groupe de tra- vail en direct. Aux nouveaux, il va évo- quer son cheval de bataille : les finances publiques, qu’il dit mises à mal par les différentes réformes. Son exemple est la suppression de la taxe d’habi- tation non compensée à l’euro près et qui grève Pontarlier de 190 000 euros par an. “Si on ne revient pas sur le basique, c’est-à-dire la capacité finan- cière, on ne fera rien.” Deux réunions publiques sur le bilan sont prévues en janvier. Le programme sera égale- ment dévoilé à ce moment-là. n E.Ch.

Zoom “Que personne n’oublie d’où il vient” À la question “Un mot sur vos adversaires ?” , Patrick Genre botte en touche : “Aucun commentaire” , ou plutôt un : “Je ne parle pas des autres, j’ai suffisamment à faire. Je respecte Pierre (Simon), Gérard (Voinnet). Je rappellerai que Pierre, c’est moi qui lui ai mis le pied à l’étrier à Pontarlier. Je l’apprécie. Je lui rappellerai aussi comment il est arrivé au Département. À partir du moment où l’on débat sur les idées, il n’y a aucun problème pour moi, mais que personne n’oublie d’où il vient.” n

POLITIQUE

Une phase d’écoute Pierre Simon dévoile sa partition en quatre axes

Lentement mais sûrement, les candidats pontissaliens dévoilent les contours de leur projet. Après Patrick Genre, c’est Pierre Simon qui s’y colle en ménageant le suspense concernant sa liste.

l’épreuve de laMaison Chevalier en invitant la population à se prononcer sur deux ou trois pro- jets. Il souhaite une municipalité plus active sur le champ de la prospection économique. “Il faut que les élus s’emparent du sujet pour aller chercher des entre- prises innovantes dans le domaine de l’environnement et du numérique. Au centre-ville, on pourrait également encoura- ger la mise en place de boutiques éphémères.” De bonnes inten- tions qui resteraient à financer sans augmenter la fiscalité. L’équation est simple. Rendre la ville plus attractive, c’est aug- menter la population, ce qui signifie mécaniquement plus de rentrées fiscales. “Il faut aller chercher de l’argent là où il y en a et faire aussi des économies de gestion. Il n’est pas normal qu’à Pontarlier le ramassage du verre coûte 20 % plus cher que dans les communes alentour qui ont fait le choix de mutualiser cette activité avec Préval. Ce n’est qu’un exemple.” Quand on lui demande ce qu’il pense des com- munes nouvelles, il répond qu’il serait peut-être plus pertinent sur certaines thématiques comme l’eau ou les déchets de raisonner Pays du Haut-Doubs comme cela s’est fait avec l’office de tourisme de destination. n F.C.

nalité. Cette méthode sera aussi celle qui prévaudra au sein de la municipalité.” Sur la construction de sa liste, il mise sur la diversité avec des personnalités et surtout des compétences. Pas question de s’imposer en tête de liste qui sait tout, qui décide tout. Il défend uneméthode de confiance et de délégation. “Pour moi, le maire est d’abord un animateur d’équipe. C’est plus un rôle de chef d’orchestre. Je souhaite que chaque conseiller municipal ait une délégation.” Son programme s’articule en quatre axes : Pontarlier Ville Attractive, PontarlierVilleVerte, Pontarlier Ville multi-généra- tionnelle, Pontarlier Ville Capi- tale. Soucieux de ne pas sur- charger l’entretien, le candidat se concentre sur les questions d’attractivité en berne. “En neuf ans, Pontarlier a perdu 1 800 habitants. Les services rendus à la population n’ont pas été modifiés et par conséquent, il y a donc eu un report de la charge fiscale sur les habitants restants. Il y a 15 ans, la fiscalité de Pon- tarlier était inférieure de 8 % à la moyenne des villes de même strate. Aujourd’hui, on est à + 26 %. On a évolué à contre- courant. Cette charge a aussi un impact sur l’attractivité de la Ville. Autre frein : le coût des

loyers, et les diffi- cultés pour les entreprises de trouver de la main-d’œuvre. On entre dans un cer- cle vicieux qui ne profite pas à Pon- tarlier.” Et d’énu- mérer ensuite quelques pistes pour rétablir cette attractivité : gel de la fiscalité pendant tout le mandat,

La gratuité des transports scolaires aux écoliers et collégiens.

À défaut d’annoncer qui l’accompagnera dans cette campagne, le can- didat L.R.E.M. a quand même lâché le nom de sa liste, “Créons la Ville de vos envies” et de son programme, “Écouter, agir, construire. S’il ne cache pas qu’il adhère bien au parti

du président Macron, il souligne d’emblée pour lever toute ambi- guïté qu’il ne s’agit nullement d’une liste encartée. “Lamajorité des colistiers n’ont pas d’enga- gement politique. Pontarlier n’est pas un tremplin pour moi. Au contraire, c’est mon expérience que je veux mettre au service de

Pontarlier. On n’est redevable de rien, nous finançons nous- mêmes cette campagne” , indique celui qui a également choisi de mettre en suspens son activité professionnelle à partir de Noël et jusqu’à l’issue du scrutin. Et plus si l’électeur pontissalien lui accorde sa confiance. Lors de ce premier rendez-vous avec la presse, Pierre Simon a dévoilé sa méthode de travail basée sur l’écoute active. Depuis septembre, il va avec quelques membres de son équipe à la ren- contre des habitants et des acteurs de la vie socio-écono- mique. “On organise deux fois par semaine “Bienvenue chez nous” où l’on se retrouve en comité de 8 à 12 personnes pour échanger sur les préoccupations et les attentes des gens. Toutes les personnes intéressées peuvent nous solliciter. On a déjà pris part à une vingtaine de réu- nions.” L’écoute se décline aussi à tra- vers des rendez-vous plus thé- matiques qui portent sur le com- merce, la vie associative, les entreprises. “L’écoute, c’est essen- tiel. C’est ce qui fait ma person-

construction d’un foyer-tremplin pour loger les nouveaux arri- vants, relance de dispositifs inci- tatifs pour rénover les logements type O.P.A.H. Il propose aussi la gratuité des transports sco- laires aux écoliers et collégiens pontissaliens qui seraient alors logés à la même enseigne que les collégiens des communes alentour qui bénéficient déjà de transports gratuits. Attaché à la dynamique écono- mique, il veut encore améliorer la fluidité au centre-ville en fai- sant sauter le bouchon du mar- ché du jeudi qui serait concentré sous et autour de la halle cou- verte. “On recentrerait celui du samedi sur le centre-ville en le déplaçant sur l’une des places.” Pierre Simon souhaite mettre sa méthode rapidement à

“Pour moi, le maire est d’abord un animateur d’équipe”, annonce Pierre Simon.

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