La Presse Pontissalienne 238 - Aout 2018

30 DOSSIER LA PAG DU FRONTALIER

La Presse Pontissalienne n°238 - Août 2019

attractivité en termes d’accès aux emplois frontaliers. Pour limiter l’artificialisation, plusieurs pistes sont possibles. Remettre sur le marché des logements “inoccupés” peut être une alternative. La mobilisation des logements vacants est souvent évo- quée en ce sens, même si ces logements vacants, par leur profil et leur confort, ne répondent pas toujours aux besoins de la population. Dans l’Arc jurassien français, près de 50 000 logements étaient vacants en 2005, soit 9 % du parc. Les résidences secondaires peu- vent également être transformées en résidence principale pour faire face à la pression démographique tout en limitant la construction neuve. C’est le cas notamment des intercommuna- lités proches des domaines skiables à l’instar de la communauté de com- munes des Lacs et Montagnes duHaut- Doubs. n Les Suisses ont pris des mesures En Suisse, la loi sur l’aménagement du territoire (L.A.T.) a pour objectif de protéger les terres agricoles et de limiter l’étalement urbain et le mitage du ter- ritoire. Cette loi impose aux cantons l’élaboration d’un plan directeur cantonal (P.D.C.) comme instrument central de gestion et de mise en œuvre des prio- rités politiques cantonales en matière d’aménagement du territoire. Il vise à mettre en cohérence l’ensemble des activités fédérales, cantonales et com- munales qui sont de nature à structurer ou à influencer le territoire. Il contient 5 objectifs dont “ménager les ressources naturelles”. n

ENVIRONNEMENT

Étude

L’artificialisation des sols progresse toujours

Le béton avance sur les champs à une croissance différente. 860 hectares ont été consommés en 6 ans sur l’Arc jurassien avec mention spéciale pour le Haut-Doubs.

L a Conférence Transjurassienne (C.T.J.) a publié au début de l’été une étude relative à l’artificia- lisation des sols dans l’Arc juras- sien franco-suisse, sols qui sont recou- verts par des routes, parkings, maisons… Avec un taux d’artificialisation du sol de 6,4 %, l’Arc jurassien se situe entre les moyennes nationales françaises et suisses. 860 hectares ont été consommés en l’espace de 6 ans, soit 690 hectares de terres agricoles qui ont disparu et 170 hectares boisés. C’est l’équivalent de 8 fermes qui ont disparu. “L’artifi- cialisation progresse, conséquence de la croissance démographique et des constructions neuves qu’elle génère. En Suisse, le recours fréquent aux immeu- bles à plusieurs logements limite tou- tefois les effets de la pression démogra- phique. En France, la construction de maisons individuelles contribue à accé- lérer l’artificialisationmême si la crois- sance de la population y est moindre” explique l’étude. Les Suisses, qui vivent dans un pays plus petit, ont appris à densifier le nombre de logements au mètre carré quand le Haut-Doubs développe encore de nombreux lotissements. Des dispa- rités sont à noter entre les deux pays (7,7 % pour la partie suisse, contre 5,8 % pour la partie française), mais aussi entre les différents territoires

qui composent l’Arc jurassien. À titre d’exemple, le secteur Pays Horloger- La Chaux-de-Fonds affiche une arti- ficialisation moyenne de seulement 3,5 % de sa superficie, contre 13 % pour le territoire Nord Franche-Comté et le canton suisse du Jura. Entre 2012 et 2018, la surface artifi- cialisée de l’Arc jurassien a augmenté de 860 hectares, ce qui marque une progression de 0,8 %. La quasi-totalité a été prélevée sur des terres agricoles converties en zones d’habitation et en zones industrielles. La forêt et les milieux semi-naturels sont aussi concer- nés avec 170 hectares transformés en

territoires urbanisés. Les zones où l’artificia- lisation a le plus pro- gressé en 6 ans cumu- lent dynamisme démographique, construction demaisons individuelles et faible densité de peuplement. Côté suisse, c’est en périphérie de Lausanne que l’artificialisation progresse le plus. La bande frontalière est plus dynamique côté français : les régions de Morteau et de Pontar- lier sont les plus concer- nées du fait de leur

Avec les immeubles, la Suisse limite la pro- gression.

Le Grand Pontarlier est surtout concerné, mais aussi les communautés de communes Lacs et Montagnes du Haut-Doubs et Portes du Haut-Doubs.

LA CHAUX-DE-FONDS Transport Les vols touristiques et d’affaires reprennent aux Éplatures L’arrivée d’un nouvel avion permet à une société de proposer des vols “réguliers” pour la Corse, l’île d’Elbe et la Croatie. Les Suisses misent également sur le tourisme d’affaires.

Samy Dadoucha présente le nouveau bi-moteur flambant neuf

arrivé des États-Unis.

1 587 francs suisses la semaine (soit 1 426 euros) en Corse avec aller-retour en avion depuis l’aéroport des Éplatures, hôtel compris et transferts, c’est le prix affiché par la société CroisiTour en col- laboration avec Swiss Flight Ser- vices. Cette dernière a fait l’ac- quisition en juin dernier d’un tout nouveau bimoteur qui relance les vols touristiques et d’affaires depuis La Chaux-de- Fonds, vols interrompus à l’au- tomne dernier par Air-Glaciers qui a cessé d’exploiter les des- tinations pour la Corse, l’Île d’Elbe et la Croatie pour des rai- sons économiques. Certes, cette offre n’est pas à la portée de toutes les bourses. Mais tout de même : “Nous avons des Fran- çais, notamment quelques com-

chefs d’entreprise sont interpellés par leurs collaborateurs pour optimiser les temps de transport. Si un groupe de 5 personnes veut se rendre à Linz (Autriche), il leur faudra 7 à 8 heures de trajet quand nous pouvons le proposer en 40 minutes. On peut faire gagner une journée à l’entreprise et aux collaborateurs.Au coût de l’heure d’un employé, le vol affrété a toute sa raison d’être car le temps, c’est de l’argent” évoque Samy Dadoucha, directeur géné- ral de la compagnie. Le tourisme d’affaires pourrait aussi se déve- lopper vers la France voisine. “Nous pouvons couvrir toute l’Europe” explique la société qui pour se démarquer mise sur la gratuité du parking des Épla- tures et la rapidité d’embarque- ment. n

merçants de la région de Mor- teau, qui ont par le passé utilisé cette liaison…C’est un véritable gain de temps” explique Michel Ryser, pour CroisiTour qui gère l’organisation des séjours. Les premiers vols seront disponibles à partir du 23 août. De son côté, la société Swiss Flight Services

met à disposition l’avion dernier cri ainsi que les pilotes. C’est qua- siment du vol à la demande avec 8 places à l’intérieur de l’appareil. Au-delà des vols touristiques, les Suisses misent sur le tourisme d’af- faires et entendent le développer : “Des

Avec la société

Swiss Flight Services.

Huit places : quasiment

du vol privé.

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