La Presse Pontissalienne 238 - Aout 2018

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PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n°238 - Août 2019

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L e c h if f re

LES GRANGES-NARBOZ Des limousines au pays des montbéliardes Philippe Marguet a choisi de se spécialiser depuis trois ans dans l’élevage extensif de vaches limousines dont la viande est commercialisée en circuit court à Hyper U. Une race rustique réputée pour ses aptitudes bouchères et sa viande fine, maigre et juteuse.

Circuit court

de vue. “Aujourd’hui, je suis arrivé à être cohérent avec moi- même” , explique celui qui a long- temps engraissé un troupeau bigarré avec des races à viande et des croisements comme on en voit un peu partout dans le secteur. Sauf que la consomma- tion de viande en France s’est réduite de 12 % en dix ans. Prix, impact sur la santé et considé- rations environnementales expliquent sans doute ces chan- gements d’habitude alimentaire. D’où l’intérêt de monter en gamme et d’adopter une démarche en phase avec les enjeux écologiques, le confort des bêtes, les circuits courts. Partant de là, Philippe Marguet dont l’élevage n’est pas la source de revenu principale, a complè-

tement revu ses pratiques. Finis les mélanges, place à la cohé- rence d’un troupeau acquis dés- ormais à la cause limousine. “Je m’approvisionne auprès de Franche-Comté Élevage” , pour- suit l’éleveur qui engraisse aujourd’hui 18 limousines qui ont entre un et cinq ans. Des bêtes élevées comme des coqs

5 300

L a fabrication de produits laitiers emploie 5 300 salariés à l’échelle de la région Bourgogne-Franche- Comté, soit 20,8 % de l’emploi régional de l’industrie alimen- taire, ce qui situe la région, en proportion, au premier rang français (contre 9,9 % de l’em- ploi agroalimentaire qui concerne le lait au niveau

ne peut pas faire mieux sur le plan de la traçabilité” , complète Philippe Marguet sans oublier de préciser que son cheptel est parfaitement en règle sur le plan sanitaire. Le pari de la qualité n’est pas pour déplaire à Christophe Grat- tard, le chef boucher d’Hyper U. “On sait qu’il faut rassurer. On constate que les circuits courts répondent aux attentes des consommateurs. La tendance aujourd’hui sur la viande, c’est de faire moins mais mieux” dit- il. Tout le rayon “tradition” est pratiquement alimenté par des éleveurs locaux. Ils sont une cinquantaine à travailler ainsi avec l’enseigne de Doubs. n F.C. blissements coopératifs dans le Doubs et le Jura avec leurs fromages A.O.P. C’est encore une spécificité locale avec des établissements laitiers de la région notablement plus petits qu’en France. Entre 2007 et 2017, les effectifs de l’in- dustrie agroalimentaire sont en progression avec + 7,2 % dans l’arrondissement de Pontarlier, alors qu’ils ont baissé dans le reste de la région et plus lar- gement en France. l

en pâte, mises à l’herbe dans des pâtures situées au-dessus du vil- lage à l’orée du bois. “J’ai la pos- sibilité de faire des rotations entre deux parcs. S’il fait trop chaud, elles pais- sent dans celui

Avec de l’herbe des Granges.

national). Le secteur lai- tier est en grande partie composé de petits éta-

L e goût de l’élevage, des terres disponibles qui ne demandaient qu’à être pâturées, Philippe Mar-

guet qui fut jusqu’à peu prési- dent du comice de Pontarlier a pris son temps pour trouver une formule valorisante à tous points

qui est le plus ombragé. Elles ont de l’herbe en abondance et peuvent aussi s’abriter vers les haies. Les priorités sont ici le confort de l’animal et la qualité de la nourriture. Ces bêtes arri- vent maigres et font leur viande avec de l’herbe des Granges.” En fonctionnant le plus natu- rellement possible, Philippe Marguet prend aussi en compte la diversité floristique de ces prairies. Autant d’éléments qui participent à la santé des bêtes et à la tendreté de la viande. Chaque année, il produit entre 20 et 25 limousines.Toutes sont abattues à l’Abattoir du Haut- Doubs. La viande est ensuite commercialisée au rayon bou- cherie tradition d’Hyper U. “On ‘

“Quand on est attentif au confort des bêtes, on a forcément un autre regard sur la flore, les haies”, estime Philippe Marguet devant son troupeau de limousines.

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