La Presse Pontissalienne 237 - Juillet 2019
L’ÉVÉNEMENT
La Presse Pontissalienne n°237 - Juillet 2019
UN ÉTÉ SUR LES PAS DE COURBET
l Ornans Musée Courbet Pei-Ming-Courbet, le face-à-face inédit Au musée Courbet, une confrontation inédite entre les œuvres du peintre de la Vallée de la Loue et celles de l’artiste contemporain Yan Pei-Ming. Un des temps forts de l’été culturel dans notre département. On fête tout l’été le bicentenaire de la naissance de Gustave Courbet, né à Ornans le 10 juin 1819. Le Département du Doubs consacre au maître d’Ornans tout un programme autour du temps fort qu’est l’exposition Yan Pei-Ming face à Courbet, à admirer jusqu’au 30 septembre. Focus sur une figure majeure de la peinture française.
Une quinzaine de toiles de Yan-Pei Ming et une vingtaine d’œuvres de Courbet sont à découvrir.
C’ est une exposition d’intérêt national labellisée par le ministère de la Cul-
le cercueil de Courbet dans sa ville natale il y a cent ans. Pour les 200 ans de la naissance de Courbet, le Département a eu une vision très lointaine” se féli- cite l’artiste qui sourit : “C’est très rare d’avoir proche d’un musée consacré à un artiste, l’ate- lier dans lequel il a travaillé. Habituellement, les ateliers sont transformés en lofts… !” Au musée, cette exposition du bicentenaire donne à voir une quinzaine de toiles de Yan-Pei Ming et une vingtaine d’œuvres de Courbet.Malgré les six géné- rations qui les séparent, la conni- vence est bien là. n J.-F.H.
sages et animaux - si chers au peintre franc-comtois. “En liant leurs histoires et trajectoires res- pectives,Yan-Pei Ming joue avec Courbet une partition à quatre mains” résume Frédérique Tho- mas-Maurin, la conservatrice du musée Courbet. Si la filiation entre Courbet et Ming ne s’impose pas de prime abord, l’artiste d’origine chinoise a toujours nourri une fascination pour lemaître d’Ornans.“Quand j’étais petit, j’ai découvert Cour- bet à travers des reproductions en noir et blanc publiées dans les journaux chinois. Je ne connaissais que ça de lui et j’ai dû attendre mon arrivée en France pour découvrir cet artiste dans toute son ampleur” confie Yan-Pei Ming. Tout aussi fascinant sont les deux portraits que Ming a réalisés
dans l’atelier historique du pein- tre Courbet à l’entrée d’Ornans, que le Conseil départemental a racheté et rénové, puis mis à dis- position de Ming pour une rési- dence d’artiste. Y sont exposés côte à côte, grand format, un por- trait de Courbet l’année de sa mort à 58 ans et un autoportrait de Ming qui a cette année 58 ans… “Il est mort à 58 ans, j’ai aujourd’hui 58 ans et je suis bien vivant…La peinture de Courbet, c’est une peinture directe, la mienne aussi” compare Yan-Pei Ming pour qui l’acquisition de l’atelier de Courbet par le Dépar- tement est “un geste politique fort. Comme celui d’avoir ramené
ture qui est donnée de voir aux visiteurs tout l’été au musée Courbet d’Ornans.Yan Pei-Ming et Courbet, a priori, aucun lien
ni rapport entre le maître d’Or- nans et l’artiste contemporain d’origine chinoise qui a élu domi- cile àOrnans le temps d’une rési- dence, sinon que tous deux don- nent dans le figuratif. Et pourtant, au gré des salles du musée on découvre que le face- à-face a du sens. Entre cette œuvre de Courbet, “L’homme blessé” et celle de Ming, tout en douleur. Entre le portrait de la mère de Ming jeune et celui de Juliette, la sœur de Courbet. Ou encore ce prisonnier de Courbet qui dialogue avec un oncle aveu- gle de l’artiste contemporain. Et même ce tigre de Yan-Pei Ming ne détone pas à côté du veau de Courbet. Ce face-à-face inédit offre donc une surprenante variation autour des thèmes classiques de la peinture - nus, portraits, pay-
Exposition Yan Pei-Ming face à Courbet Jusqu’au 30 septembre Musée Courbet à Ornans www.musee-courbet.fr
L’artiste a également créé dans l’atelier historique de Courbet que le Département a racheté et rénové à Ornans.
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