La Presse Pontissalienne 236 - Juin 2019

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n°236 - Juin 2019

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Coup de pouce à la mobilité l Valdahon Solidarité Association Domicile Services (A.D.S.) met des véhicules sans permis à destination de personnes en situation d’insertion professionnelle.

L’ offre de transport public dans le Haut-Doubs ne répond pas, loin s’en faut, aux besoins des personnes qui pour diverses raisons n’ont pas ou plus la possibilité de se déplacer pour se rendre sur un lieu de stage ou au travail. “Plusieurs études et sondages ont mis en évidence ce problème de mobilité. À partir de là, l’association A.D.S. qui intervient dans la lutte contre l’exclusion a créé A.D.S.’mob en 2008. Elle finance ce dispositif sur ses fonds propres et avec une subvention de fonc- tionnement du Département du Doubs. On a commencé avec des scooters avant de faire l’acquisition en 2010 de deux véhicules sans permis” , explique Laïla Fikri, coordinatrice d’A.D.S. Créée en 1987, cette association inter- médiaire intervient sur tout le dépar- tement à l’exception des aires urbaines de Besançon,Montbéliard et de laVille de Pontarlier. Sa raison d’exister : être à l’écoute des besoins du territoire rural. “On accompagne chaque année

ment.” Chaque bénéficiaire verse au préalable une caution de 200 euros qui ne sera pas encaissée. S’il est né après 1987, il doit avoir son permis scooter ou voiturette. Il aura aussi à sa charge le carburant. “C’est une aide à la mobilité. On travaille beaucoup avec les assistantes sociales. Chaque année, une dizaine de personnes utilise A.D.S.’mob” , poursuit Laïla Fikri. L’association vient d’acquérir quatre nouveaux scooters de 50 cm 3 . Elle en possède désormais six. Lamaintenance du parc est effectuée en collaboration avec La Roue de Secours. La durée de location moyenne s’étend à 8 mois par an pour les voitures sans permis et 9 mois par an pour les scooters. “On remarque que les personnes bénéficiaires passent parfois le permis ou investissent dans un véhicule sans permis. Si demain, on ne parvient pas à couvrir la demande sur un territoire, on étudiera alors la possibilité d’ouvrir éventuel- lement des antennes A.D.S.’mob.” n F.C.

600 personnes en salariant 400 à 500 personnes chez les entreprises parte- naires. L’an dernier, 111 personnes ont finalement retrouvé du travail dont 49% sur des emplois durables” , rappelle la responsable d’une association pré- sidée par Nelly Brechemier. A.D.S. entretient des liens étroits avec l’Association locale d’Aide à domicile en Milieu Rural qui met ses locaux à disposition pour des permanences. Le réseauA.D.S. se déploie désormais sur dix départements. “L’actionA.D.S.’mob

“C’est une aide à la mobilité”, explique Laïla Fikri, la responsable d’A.D.S. devant deux des nouveaux scooters acquis récemment.

s’adresse essentiellement à des personnes qui n’ont pas le permis de conduire mais ont besoin d’un scoo- ter ou d’une voiture pour conserver ou rechercher un emploi. C’est un service de location à la journée, à la semaine, aumois. Les prix sont très modiques, inférieurs au coût réel de la prestation, ce qui jus- tifie l’aide du Départe-

Les prix sont très modiques.

Avec A.D.S.’mob, tout est permis

H abitant sur la commune de La Lon- geville, Pierre-Hugo Mouton doit une fière chandelle au dispositif A.D.S.’mob qui lui a permis de finaliser sa formation agricole. “J’étais en appren- tissage au G.A.E.C. Remonnay situé au lieu-dit Derrière-Seuillet sur la commune de Morteau” , précise celui qui en octo- bre 2017, n’avait pas encore l’âge de passer le permis de conduire. Il doit par- courir chaque jour, par tous les temps, une dizaine de kilomètres pour se rendre sur son lieu d’apprentissage. Ce trajet n’est desservi par aucune ligne de trans- port public. Que faire ? Faute de pouvoir accéder par lui-même

Avant de pouvoir passer le

à un moyen de locomotion motorisé, il se tourne vers son centre d’apprentissage qui le met en relation avec A.D.S.’mob. “J’ai obtenu le prêt d’une voiture sans permis à raison de 9,50 euros par jour tout compris, sauf l’essence.” Une location raisonnable qui rentre dans son petit bud- get. Lui qui pensait utiliser la voiturette seu- lement le temps d’un hiver s’en servira finalement dix mois jusqu’à l’obtention de son permis de conduire en juillet 2018. “Je ne pense pas que j’aurais pu continuer mon apprentissage sans A.D.S.’mob et son équipe bien arrangeante” , apprécie le jeune candidat à l’installation agricole. n

permis de conduire, Pierre-Hugo Mouton a utilisé pendant 10 mois une voiturette de l’association A.D.S.’mob pour se rendre sur son lieu d’apprentissage.

Un covoiturage expérimental pour les Portes du Haut-Doubs l Expérimentation Un blablacar local La Région utilise le périmètre géographique des Portes du Haut-Doubs pour tester une forme de “blablacar local” via sa plate-forme Mobigo.

L e lieu n’a pas été choisi par hasard par la Région Bourgogne-Franche- Comté. Avec deux autres communautés de communes en Bourgogne, celle des Portes du Haut-Doubs est retenue pour expé- rimenter un covoiturage géré et en partie financé par la collectivité organisatrice des transports. Une forme de “blablacar” qui va s’ap- puyer sur la plate-forme de mobi- lités régionale Mobigo pour pro- poser à ceux qui n’ont pas de moyens de locomotion des places

dans des automobiles : “Il y a des entreprises dans cette zone, je pense à S.I.S. par exemple, et de vrais enjeux de mobilités, c’est pourquoi la Région va organiser et payer dans un premier temps ce covoi- turage en phase d’expérimentation” annonce la présidente de Région Marie-Guite Dufay. Si la Ligne des horlogers existe, l’élue a bien com- pris que cette dernière n’irrigue pas l’ensemble du territoire. Cer- tains peuvent donc vite être exclus. De son côté, la députée du Doubs Annie Genevard rencontrait la

ministre en charge des Transports Élisabeth Borne le mois dernier. Elle en a profité pour demander le lancement d’une étude pour la réalisation d’un créneau de dépas- sement supplémentaire entre Éta- lans et Pontarlier. n La présidente de Région annonce la mise en place d’un covoiturage expéri- mental pour la zone des Portes du Haut-Doubs.