La Presse Pontissalienne 235 - Mai 2019

L’ÉVÉNEMENT

La Presse Pontissalienne n°235 - Mai 2019

CES INCIVILITÉS QUI NOUS POLLUENT L’EXISTENCE

À l’heure du tri des déchets, de la collecte incitative, des aménagements ludiques, du mieux vivre-ensemble, le Haut-Doubs n’a sans doute

jamais été aussi exposé aux incivilités de toutes natures. Coup de gueule.

l Initiative citoyenne Sensibilisation Les déchets, ça n’arrive pas qu’aux autres

Mise en place à l’initiative d’Éléna Martin, une jeune Pontissalienne, l’association “Go Zéro Déchet” se mobilise pour nettoyer et surtout sensibiliser la population sur les enjeux environnementaux liés à la gestion des déchets. Prise de conscience.

Constituée en association depuis un an, Go Zéro Déchet mobilise de plus en pour des récoltes de déchets en croissance continue. plus de monde

F atiguée du triste spec- tacle de la forêt décharge à ciel ouvert située rue de Salins juste avant City Park, Éléna Martin qui passait chaque jour à cet endroit pour se rendre au travail a décidé de réagir. “Je ne supportais plus de voir tous ces détritus. J’ai sollicité quelques amis pour nettoyer cet espace. On a ramassé 220 kg de déchets. J’ai envie de vivre dans une ville propre !” Son initiative a vite été relayée. Un groupe informel se constitue, porté par les mêmes valeurs. D’autres actions de nettoyage en ville sont organisées. La démarche aboutit enmai dernier à la création de l’association Go Zéro Déchet. “On est complète- ment apolitique. Les enjeux sont beaucoup plus larges. On se retrouve une fois par mois pour débattre et discuter des actions qu’il nous semble utile d’entre-

de conserve… Et à un degré moindre, pneus, vélos, pare- chocs, panneaux de signalisation et même avant-dernier portable à la mode. Plus inquiétant, les médicaments de toutes sortes : cortisone, traitement de radio- thérapie… Mention spéciale pour les crottes de chiens au Grand Cours. “C’est assez para- doxal, on constate que les pro- priétaires de chiens utilisent assez souvent les sachets de déjec- tion canine mais ils s’en débar- rassent en les jetant dans les haies !” Au top du déchet urbain, à Pon- tarlier ou ailleurs, on retrouve bien sûr les mégots de cigarettes. Lors d’une précédente campagne au centre-ville, l’association en avait récolté 7 kg enmoins d’une heure, soit 36 000 mégots. On estime entre 20 000 et 25 000 tonnes la quantité de mégots jetés en France chaque année. Au-delà de la pollution visuelle,

prendre” , poursuit ÉlénaMartin qui préside l’association. Laquelle fédère aujourd’hui une trentaine de membres et compte aussi pas mal de sympathisants. Pour preuve, ils étaient entre 50 et 60 à participer à la dernière opération de nettoyage organisée le 24mars à Pontarlier. “En deux heures, on a récupéré 4 m 3 de déchets en intervenant princi- palement à la Fauconnière, au Grand Cours et le long du Doubs.

On est maintenant confronté au pro- blème du tri de ces déchets” , complète Pierre-Yves Frelet, secrétaire de l’asso- ciation. Beau résul- tat, mais triste constat environne- mental. Le listing est sans surprises : canettes, déchets de restau- ration rapide, boîtes

ces déchets représentent une source de pollution environne- mentale. Le filtre contient des matières plastiques et peut met- tre dix ans pour se dégrader. Il contient aussi plusieurs milliers de substances chimiques : nico- tine, ammoniac, arsenic, mer- cure, plomb… Joli cocktail. Un mégot jeté par terre aura toutes les chances même à Pontarlier de rejoindre les mers et les

océans. Go Zéro Déchet ne se positionne pas en substitution des services municipaux chargés de nettoyer la ville. L’association qui organise une action de nettoyage tous les deux mois environ est surtout là pour éveiller les consciences écologiques. “On s’efforce de faire coïncider nos actions avec des dates symboliques comme la journée de l’environnement.” Des

interventions publiques et dans les écoles sont aussi à l’ordre du jour. Elles portent sur la réduc- tion des déchets, la surconsom- mation, les gestes, les compor- tements à adopter pour ne plus gaspiller l’eau, trier, recycler… “On fonctionne en concertation avec Préval qui nous supporte dans nos actions” termine Éléna Martin. n F.C.

“On aimerait vivre dans

une ville propre.”

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