La Presse Pontissalienne 235 - Mai 2019
FRASNE - LEVIER 28
La Presse Pontissalienne n°235 - Mai 2019
EN BREF
LA RIVIÈRE-DRUGEON La démarche Happy Au bonheur des vaches et des éleveurs
Théâtre Le “Théâtre du Bric à Brac”, une troupe de théâtre basée à Frasne joue sa nouvelle pièce “Cabane(s)”, le samedi 1er juin à 21 heures et le dimanche 2 juin à 16 heures “Cabane : nom féminin, petite habitation sommaire généralement construite en bois et fabriquée manuellement, avec les moyens du bord… ” Voici ce que dit le dictionnaire. Mais dans l'imaginaire de chacun, le mot “cabane” a un autre écho, raisonnant de souvenirs, de fantasmes et d’élucubrations théâtre du Bric à Brac vous transportera dans un ailleurs pourtant si proche qui éveillera en vous des émotions enfouies. Renseignements au 03 81 89 83 55. Concert Concert de la chanteuse Jule à l’espace des Vallières de Labergement- Sainte-Marie le 7 mai à 20 h 30. Jule et ses musiciens présenteront des compositions françaises à textes tendres, sensibles qui parlent de sentiments, de rencontres, d’envies et d’amour. Première partie assurée par Lou Beurier. Buvette au profit d’associations caritatives. Ouverture des portes à 20 heures. Réservation aux offices de tourisme de Pontarlier, Les Fourgs, Malbuisson, Métabief et Mouthe. rocambolesques. La dernière création du
La démarche volontaire baptisée Happy porte sur 300 critères qui s’articulent autour du confort des bovins laitiers ou allaitants. Happy, ou comment viser l’excellence en termes de bien-être animal.
TÉMOIGNAGE “On a complètement remis en cause nos pratiques”
A ctif promoteur de la démarche Happy dans le Doubs, Alexandre Vouillot fait partie du groupe Happy Vet qui réunit une dizaine de vétérinaires en France. “Ce groupe met en com- mun ses expériences et se forme auprès de chercheurs pour étu- dier le confort des animaux et transposer ces connaissances sur le terrain.” La démarche Happy valorise les éleveurs ayant de bonnes pratiques vis-à-vis du bien-être animal. Ils doivent satisfaire à un audit portant sur 300 critères qui se répartissent en six caté- gories : santé, comportement des bêtes entre elles et vis-à- vis de l’éleveur, confort du bâti- ment, pratiques et bien-être de l’éleveur. “Dans la zone comté, on observe un taux d’éleveurs Happy bien supérieure à la moyenne nationale” , poursuit le vétérinaire convaincu que tous les efforts investis dans le confort sont bénéfiques sur tous les plans. Un animal en bonne santé va produire plus de lait, plus longtemps. Le confort de l’animal constitue le pilier de la rentabilité. Le vétérinaire s’inscrit alors dans une démarche préventive pour limi- ter le plus possible d’avoir recours aux soins curatifs.
Dans cette démarche, les ani- maux ont toujours raison. “On sait que les deux tiers des pro- blèmes s’expliquent par le confort, l’alimentation et la conduite du troupeau” , poursuit Alexandre Vouillot avant de citer quelques exemples. Le confort des vaches repose sur la qualité du couchage sachant qu’elles se couchent 12 heures à 14 heures par jour. Même
L e G.A.E.C. de la Clé à La Rivière-Drugeon fait partie depuis deux ans du club des Happy éleveurs. “C’est l’aboutis- sement de plusieurs années d’échanges avec Alex Vouillot notre vétérinaire qui nous a fait découvrir cette démarche” , explique Christian Lonchampt qui tient cette ferme à comté avec son fils Jérémy et Jean-Pierre Vuez. Originaire de la dernière glaciation, la vache est un animal crépusculaire et grégaire. Tra- duction en bien-être animal : elle aime plutôt le frais, la compagnie des autres vaches et, étant une proie, a besoin d’être protégée. “Partant de là, on a fait en sorte d’aérer la stabulation. On a installé des matelas sur les aires de cou- chage, on a dimensionné la zone d’abreuvoir à la taille du troupeau à raison de 10 cm par vache, soit une rampe de 10 mètres où les dominées peuvent venir boire sans êtremenacées par les domi- nantes. On pensait maîtriser le bien-être animal. Avec la démarche Happy, on a complè-
Alexandre Vouillot et Christian Lonchampt posent sereins devant le jardin à veaux, traduction concrète de la démarche Happy.
constat dans la circulation des animaux qui doit être conçue pour se rapprocher le plus possible de ce qui se passe dans la nature. “Il faut que les ani- maux dominés puissent vivre cor- rectement, s’ali- menter et boire en toute liberté. Autre point de vigilance : on est particulièrement attentif à la qua- lité de colostrum donné au petit veau à la nais- sance. C’est une étape primordiale qui conditionnera toute la carrière de la vache.” n
Le pilier de la rentabilité.
tement remis en cause nos pra- tiques.” Respecter les préconisations implique quelques investisse- ments très vite amortis avec les gains obtenus au niveau de la production laitière et de la santé des animaux. “Il faut compter 18 mois pour rentrer dans les frais de matelas” , complèteAlexandre Vouillot. Le G.A.E.C. dispose maintenant d’un jardin à veaux à l’extérieur. Le vétérinaire explique que cette séparation limite les risques sanitaires. “Pour résister au froid, le jeune veau est recou- vert d’une couverture. Il dispose aussi d’un espace lui permettant
de voir ses congénères. C’est une façon de compenser la pri- vation maternelle. ” La démarche Happy n’est pas sans rappeler les fermes Richème qui faisaient la part belle aux cou- rants d’air et au confort. Christian Lonchampt vient d’ailleurs d’in- vestir dans une gaine de ventila- tion dans la maternité où de l’air est injecté pour assainir l’ambiance et évacuer l’air vicié. “On investit dans le confort mais ce n’est sur- tout pas un luxe, juste une façon pour que les bêtes et les hommes bénéficient d’un meilleur environ- nement de travail” , remarque l’agri- culteur. n
BANNANS
Politique Le maire a bien démissionné Nous vous annoncions dans notre dernier numéro, qu’il ne briguerait pas de nouveau mandat. Or, le 31 mars, Claude Dussouillez a annoncé à ses administrés sa démission. Élu depuis 1977, maire depuis 1983, il a donc fait le choix de ne pas terminer son dernier mandat.
Claude Dussouillez, devant sa mairie, reste conseiller municipal pour épauler le nouveau maire par intérim, l’ancien 1 er adjoint, Louis Girod.
C’ est un homme détendu, libéré d’une très lourde charge, qui explique les moti- vations de sa démission, lui qui a consacré sa vie à son village, 36 ans de responsabilité sur 42 de vie publique, plus de 15 ans sans partir en vacances. “Je me sens très bien. Je vais enfin pouvoir m’occuper de mes projets personnels !” , sourit-il. Sa démis- sion est effective depuis le 16 mars, mais il restera conseiller municipal jusqu’aux élections de 2020. Les raisons de sa décision sont mul- tiples. D’abord une démotivation : “La loi a considérablement modifié la fonc- tion, à tel point que j’en ai ras le bol. Me battre tous les jours pour ma com- mune,mes habitants, j’ai fait ça pendant longtemps et je n’en ai plus envie.” Le fait d’avoir été réélu en 2014 avant- dernier de sa liste, avec 61 % des voix, l’absence de secrétaire de mairie pen- dant plus de deux mois, la grave mala- die de l’un de ses confrères, sont des
éléments qui l’ont fait réfléchir et ont fini par déclencher sa décision. “Je me suis demandé après quoi on court, fina- lement ? J’ai 66 ans, je pourrais être à la retraite. Si je ne profite pas main- tenant, je le ferai quand ? Cela me per- mettra enfin de m’occuper de mon nou- veau projet immobilier” , confie-t-il. Cette décision a d’ailleurs failli ne jamais aboutir, car “entre le moment où j’ai envoyé ma lettre et celui où ma
lieu les dimanches 12 et 19 mai. Une semaine avant les élections euro- péennes” , s’excuse-t-il. “En 2020, il y aura renouvellement général de tous les élus, et j'ai déjà annoncé que je mettais un terme à tous mes mandats. Ceux-ci étant en cascade, le simple fait de ne pas me représenter au conseil municipal élimine toute pos- sibilité d'être désigné conseiller com- munautaire, et ainsi membre élu du S.M.C.O.M. puis de Préval” , annonce l’édile. En attendant, en tant que conseiller municipal et “ancien maire, pendant (presque) un temps immémo- rial” , il va “évidemment former son successeur et la nouvelle secrétaire de mairie, puisque la secrétaire en place vient d’être mutée dans une autre col- lectivité.” Il va également “garder un œil attentif aux projets communaux, notamment celui de l’église.” “Je vais être promu prochainement maire honoraire” , annonce-t-il. Pour avoir ce titre, il faut faire au moins 20
démission a été acceptée par le préfet, deux conseillers sont partis” , détaille Claude Dussouillez. “Le conseil devant être au complet pour l’élection du nouveau maire et des adjoints, il faut procéder à des élections partielles pour renouveler les deux membres man- quants. Elles auront
Il sera prochainement désigné maire honoraire.
ans dans la fonction. “Cela veut dire que je serai invité officiellement à toutes les manifestations conviviales de la commune, mais ce titre ne m’engagera pas dans les nouveaux dossiers et ne me rapportera pas d’indemnités quel- conques. C’est purement honorifique.” Claude Dussouillez reste jusqu’enmars 2020 président de la Communauté de Communes Frasne-Drugeon. Le Code
Général des Collectivités Territoriales prévoit qu’un maire qui démissionne de son mandat de maire, mais qui demeure conseiller municipal, reste conseiller communautaire parce que le mandat de conseiller communautaire est attaché au mandat de conseiller municipal et non pas au mandat de maire. n M.T.
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