La Presse Pontissalienne 235 - Mai 2019

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n°235 - Mai 2019

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l Haut-Doubs

“Nous avons bénéficié d’un bon appui” Étalans

Tourisme, habitat…

Où va l’argent de l’Europe ? Comment sont utilisés les subsides de Bruxelles ? Coup de projecteur sur quelques dossiers soutenus lors de l’actuelle campagne de fonds européens 2014-2020.

Département et de l’État : “Il fallait prouver une certaine qualité dans ce projet. Nous avons créé une liaison douce pour les piétons et sécurisé l’ave- nue Cusenier sur environ 1 km. Elle dessert Solidarité Doubs Handicap, la nouvelle entre- prise, la rue de la Gare et le nouveau quartier. Nous espé- rons avec ces équipements que des comportements nouveaux en termes de déplacement nais- sent” indique le maire. Une expérience d’un “pédibus” pour- rait réapparaître. La chaufferie bois de l’école a également bénéficié de 141 000 euros de subventions, somme qui a per- mis de remplacer le chauffage électrique. n

En plein développement démo- graphique et économique, Éta- lans s’est doté d’un plan de cir- culation faisant plus de place aux déplacements “mode doux”. La commune a créé des liaisons douces piétons-vélos, des places de covoiturage, facilité l’accès aux transports en commun, aux commerces et aux services. “Nous avons bénéficié d’un bon appui de la part de la Région pour monter notre dossier. Cela n’a pas été compliqué ” indique le maire d’Étalans Jean-Marie Roussel. Grâce aux fonds F.E.D.E.R., il a obtenu 431 000 euros de dota- tions qui ont servi à la requa- lification du centre-bourg, appuyés par une aide du

84 780 euros ont été alloués par l’Union européenne pour le Grand étang situé à Jougne, pour des travaux qui ont été menés en 2017. Le Syndicat Mixte du Mont d’Or et la com- mune ont travaillé ensemble pour la restauration et la valo- risation de ce patrimoine. Deux objectifs étaient recherchés : garantir le maintien en eau et la sécurité du site. Ce lieu s’ou- vre au grand public pour son patrimoine naturel et une valo- risation pédagogique et ludique. “Beaucoup de personnes s’y baladent, constate un élu de Jougne. Les randonneurs pren- nent le sentier venant de Bal- laigues.” L’Union européenne est une passerelle pour la Suisse. n Le Grand étang valorisé Jougne

221 000 euros qui coulaient de source Mouthe

accueillir les personnes de pas- sage sur le secteur à la journée ou sur plusieurs jours. Elles peuvent se restaurer et être hébergées dans un établisse- ment totalement rénové répon- dant aux attentes du moment. La Presse Pontissalienne avait consacré un reportage à ce site à l’été 2017. n

Réhabilité depuis 2017, le Cha- let de la Source a eu droit à une cure de jouvence grâce à des fonds européens (221 813 euros exactement). L’ex-communauté de communes des Hauts du Doubs avait décidé d’acheter et de réhabiliter le gîte de la source du Doubs afin de redy- namiser le site et de pouvoir

Tourisme

Réhabilitation de l’Auberge du Château de Joux La Cluse-et-Mijoux Doté d’une piscine et d’un spa, le nouveau havre de paix créé à Malbuisson par la famille Chauvin comporte 16 unités d’hé- bergement, toutes bénéficiant d’une vue sur le lac Saint-Point. Ce gros investissement de plus de 3,3 millions d’euros a reçu des subsides européens à hauteur de 450 000 euros. n Construction de l’hôtel Les rives sauvages Malbuisson Le projet consistait à réhabiliter entièrement l’hôtel-auberge du Château de Joux à La Cluse-et-Mijoux afin d’obtenir un classement 3 étoiles. C’est désormais chose faite. Les propriétaires ont pu obtenir 120 300 euros de l’Europe sur un investissement global de près de 400 000 euros. n

La réhabilitation énergétique de 64 logements Pontarlier

Les liaisons douces à Frasne et Malbuisson

à relier le centre-bourg et la gareT.G.V. avec le site desTour- bières. La commune s’est lancée dans l’aménagement de plu- sieurs tronçons de liaisons douces devant permettre d’as- surer une continuité des liai- sons douces au sein du village et surtout en direction du site naturel des Tourbières, en trois phases. Phases. Ce projet a reçu une aide de 180 584 euros de l’Europe. n

Le projet “Liaisons Douces” de Malbuisson visait à créer des aménagements de voirie favo- risant les déplacements doux sur l’axe qui rejoint le camping au complexe nautique et à assu- rer une connexion et un accès au niveau de la Source Bleue. Cet aménagement a reçu la somme de 149 816 euros de l’Union européenne via le fonds F.E.D.E.R.-F.S.E. À Frasne, le projet consistait

consommation. L’objectif affiché était d’atteindre le niveau B.B.C. Effinergie rénovation, avec une forte réduction des déperditions d’énergie, “et de ce fait, une réduction des charges des locataires.” Ce pro- gramme a obtenu 236 000 euros des fonds euro- péens sur un montant global d’1,375 million d’euros. n

Les immeubles de la rue Mar- guet, construits en 1969, sur les hauteurs de la ville, sont exposés au vent. Le projet en partie financé par l’Europe devait permettre de rénover ces 64 logements. L’opération comportait des travaux d’iso- lation, le remplacement des menuiseries extérieures et du système de chauffage et l’ins- tallation de V.M.C. basse

“Bruxelles dicte sa politique économique à la France !” Les fausses vérités sur l’Europe Idées reçues Beaucoup de contre-vérités véhiculées par les euro- sceptiques circulent sur l’Europe. La Presse Bisontine en déconstruit quelques-unes pour vous.

La politique économique de la France est décidée en France. Les politiques économiques de tous les États membres sont discutées à Bruxelles,mais chaque État reste libre de décider du niveau et de la répartition de ses dépenses publiques. La Commission européenne n’impose rien, mais elle veille à ce que les États membres respectent les règles. Chaque citoyen français verse un peu plus de 80 centimes d’€ par jour au budget de l’Union européenne. Le bud- get global de l’Europe est de 158 mil- liards d’euros, soit moins d’1% du P.I.B. des États membres de l’Union. En com- paraison, le budget de la France était de 1 257 milliards (en 2016). Et après l’Italie et l’Espagne, la France est le troisième pays qui bénéficie le plus largement des subsides de l’Europe avec 11,3 milliards d’€euros reçus en 2016, dont une grande part est allée à l’agriculture (7,3 milliards). “L’Europe coûte trop cher à la France !”

“L’introduction de l’euro a fait chuter l’industrie française !” La production industrielle française a reculé, c’est vrai. Mais ce recul ne date pas de l’introduction de l’euro, il remonte à la crise économique de 2008. La France n’est d’ailleurs pas le seul pays dans ce cas. L’Allemagne, elle, a vu son industrie augmenter, c’est vrai aussi.Mais lorsqu’on compare le P.I.B. des deux pays, c’est-à- dire la production de biens et de services, les deux pays s’en sont aussi bien sortis. La France grâce à ses services, l’Alle- magne grâce à son industrie.

“La Suisse s’en sort mieux sans l’Union européenne !”

“La politique agricole commune est l’ennemie de l’agriculture française !”

“Travailleurs détachés : un déferlement de travailleurs low-cost !”

La Suisse s’en sort très bien car elle a dès le début choisi une approche “à la carte” du marché unique européen grâce aux accords bilatéraux qu’elle a conclus avec l’Union. Par conséquent, elle doit aussi se plier au respect de certaines règles européennes et elle contribue au budget européen (fonds Interreg…), sans pour autant avoir son mot à dire sur la législation et le fonctionnement de l’Union.

Plus de 350 000 exploitations agricoles françaises ont bénéficié des paiements directs de la P.A.C. (année 2015).Alors que l’agriculture peinait à couvrir les besoins vitaux des Européens jusqu’au début des années cinquante, la P.A.C. a permis à l’Union européenne de deve- nir la première puissance agricole et la première puissance exportatrice de produits agricoles au monde. La P.A.C. sert aussi à soutenir les revenus de tous les agriculteurs français à hauteur de 7 milliards d’euros par an, et en particulier les petites et moyennes exploitations ainsi que les jeunes agri- culteurs. Si la France ne faisait pas partie de l’U.E., elle peinerait à exporter ses produits. L’Europe garantit égale- ment la qualité à travers ses labels A.O.P. ou I.G.P.

Un travailleur détaché est un salarié envoyé à titre temporaire par son employeur dans un autre pays de l’Union, sur un chantier par exemple. La Pologne (et son fameux plombier) est le premier pays d’origine de ces travailleurs qui paient leurs cotisations sociales dans leur pays d’origine mais dont l’employeur doit respecter les règles du marché où se fait le déta- chement, notamment le salaire mini- mal et le temps de travail maximal. Le problème, ce ne sont pas les règles européennes, mais leur contourne- ment, c’est-à-dire la fraude. Et mal- heureusement, cette fraude est répan- due. La France a augmenté les contrôles et durci les amendes.

Depuis l’introduction de l’€ en 2002, au contraire, l’inflation a diminué en France et en Europe. Avant l’euro, l’inflation pouvait atteindre 10% par an en France (notamment dans les années quatre-vingt). Depuis l’euro, la hausse des prix n’a jamais dépassé les 2% par an. Un exemple souvent cité : le prix de la baguette de pain.Avant l’euro, la baguette coûtait en moyenne 4,30 francs, soit 0,66 euro. Aujourd’hui, elle coûte environ 0,90 euro, soit une hausse de moins de 2% par an. Le S.M.I.C. horaire, lui, a augmenté en moyenne de 2,4% par an depuis 2001. “Avec l’euro, tout a augmenté, sauf mon pouvoir d’achat !”

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