La Presse Pontissalienne 235 - Mai 2019
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La Presse Pontissalienne n°235 - Mai 2019
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Teekers, le premier bilan
Urnes I l ne fallait pas être grand clerc pour pré- juger des réactions qui suivraient les annonces du président de la République à l’issue de l’interminable feuilleton du grand débat national. Bien naïf celui qui aurait pu croire que le chef de l’État allait annoncer un S.M.I.C. à 1 500 euros nets, une revalorisation des pensions de retraite de 30%ou même, la suppression de l’I.S.F. ou l’instauration du R.I.C. généralisé. Et heureusement, pour la santé des entre- prises, pour l’état des finances publiques ainsi que pour le bon fonctionnement de nos institutions, rien de tout cela n’a été promis. Le président toutefois a eu la clair- voyance de dessiner les contours d’un futur meilleur pour les Français, notamment au bénéfice des classes moyennes qui jusqu’ici n’étaient pas assez riches pour ne pas subir les conséquences du système fiscal actuel et pas assez pauvres pour être considérées comme des catégories défavorisées. L’art est dans la nuance. Maintenant, rien n’empêchera les mécon- tents, et ils sont encore des millions après cette intervention présidentielle, à continuer à manifester leur grogne autour des ronds- points ou dans la rue. C’est évidemment leur droit. Mais dans à peine trois semaines, l’occasion leur est donnée de traduire leur grogne dans les urnes. C’est une oppor- tunité pour eux de sanctionner massive- ment, même si ce scrutin est à dimension européenne, la politique menée et en même temps le (léger) changement de cap proposé par le président. Les élections européennes intéressent peu de monde. On le voit pourtant, à travers notamment notre dossier du mois, que bien des igno- rances subsistent sur la réalité de l’Union européenne, bien des fantasmes courent encore sur les supposés méfaits (il y en a de réels aussi) de l’Europe. Si tout le monde prend la peine - l’acte prend à peine 10 minutes, même dans la commune la plus reculée du Haut-Doubs - de se dépla- cer aux urnes le 26 mai, se dessinera alors clairement l’opinion des Français sur la liste soutenue par la majorité. Si elle est battue en brèche, notamment par le Ras- semblement national, on pourra en conclure que le quinquennat d’Emmanuel Macron risque de se terminer en lambeaux. Si cette liste est largement plébiscitée, c’est l’indicateur que le discours volontariste et en apparence sincère du chef de l’État a commencé à infuser dans l’esprit des Gau- lois, fussent-ils les plus réfractaires. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Mai 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Assemblée nationale, Fifou, J.-P. Gurtner, Jolypics, M. Molle “Arc-en-ciel”, B. Pourchet.
L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Éoliennes : Jougne toujours inquiet pour son eau potable
L es 9 éoliennes dites de Bel-Coster que les Suisses veulent implanter d’ici 2021 face au Mont d’Or inquiètent toujours, deux ans après notre premier article (avril 2017). À l’époque, La Presse Pontissalienne mentionnait l’arrivée de ce nouveau projet et annonçait l’en- quête publique (du 2 mai au 6 juin 2017). Cette dernière devait permettre aux habitants de Jougne, Entre-les-Fourgs (à 1,2 km des éoliennes), Les Fourgs, Les Hôpitaux-Neufs, Les Hôpitaux-Vieux, Métabief, Saint-Antoine, Labergement-Sainte- Marie, Rochejean, Fourcatier-et-Maison-Neuve, d’apporter leurs commentaires sur ce projet. Deux ans plus tard, les communes citées se sen-
tent mises à l’écart. La députée du Doubs Annie Genevard a interrogé en avril dernier le gouvernement et rappelé l’avis défavorable émis par le préfet du Doubs que la Suisse semble éluder. Elle a demandé un appui auprès du ministre de la Transition écologique. La réponse du ministre “n’est pas satisfaisante, juge la députée. Les Suisses vont récupérer les avantages, les Français les inconvénients. Où est l’équilibre ?” Par cette question, elle démontre les limites de la convention Espoo chargée d’éva- luer l’impact environnemental dans le contexte de transfrontière. Une réunion s’est tenue le 12 avril en sous-préfecture avec les promoteurs. Présent, le maire de Jougne Denis Poix-Daude attend “que les Suisses prennent en compte nos doléances, dit-il. Nous avons un problème car ces éoliennes vont se situer sur notre captage d’eau potable. On nous dit qu’il n’y a pas beau- coup de risques mais qu’il y en a quand même ! Cette source alimente 80 % des besoins en eau potable pour les 2 000 habitants, elle est située sur un sol karstique, donc particulièrement vul- nérable car perméable. Les forages préalables à l’implantation des éoliennes peuvent être sources de pollution. On ne peut donc pas oppo- ser une écologie, celle des éoliennes, à une autre écologie” témoigne le maire qui attend des réponses. Après le projet d’éoliennes aux Montagnes de Buttes, celui de Vallorbe, au Suchet, ce sont à long terme 150 aérogénérateurs qui tourneront sur la crête franco-suisse de l’Arc jurassien. n
Alaé Quarjouane et Jean-Georges Tonon, co-fondateurs de Teekers, espèrent élargir leur cybershopping de proximité à d’autres villes.
L’ application Teekers, lancée le 15 novembre dernier à Pontarlier en collaboration avec l’associa- tion Commerce Pontarlier Centre et la Ville, peine encore à décoller. Depuis cette date, 300 ventes ont été enregis- trées, dont 20%se font faites en livraison. Les commer- çants ont pourtant répondu présents. “Une centaine de commerçants se sont digita- lisés, dont 40 pour le centre- ville de Pontarlier” indiquent Alaé Quarjouane et Jean- Georges Tonon, les deux co- fondateurs de Teekers. Une deuxième vague de recrute- ment de commerçants a été engagée depuis le début de cette année et l’objectif est désormais “qu’un commer- çant sur deux du centre-ville
soit utilisateur de l’appli. Cet objectif est en passe d’être rempli.” Les deux promoteurs de l’appli espèrent pouvoir élargir aux commerçants du Grand Pontarlier d’ici la fin de l’année. Au départ, il y avait 700 produits proposés sur Pontarlier, et aujourd’hui, on trouve plus de 1 200 arti- cles disponibles. Les porteurs de projet visent les 15 000 références à terme. Il ne reste plus qu’à convaincre les consommateurs d’utiliser à plus grande échelle cette appli Teekers qui prétend devenir l’Amazon du circuit court. Ses promoteurs rap- pellent que 80 % des achats effectués sur Internet concer- nent des produits qui se trou- vent à portée de main de l’acheteur. n
Le projet d’éoliennes suisses irrite.
Entrée Sud de Pontarlier : on approfondit les études
L e bilan de la concertation publique qui s’est déroulé du 15 octobre au 10 décembre dernier concernant le projet d’aménagement Sud de Pon- tarlier a été approuvé le 22 mars. Ce bilan est désormais consultable par tous sur le site Internet de la D.R.E.A.L. : www.bourgogne-franche-comte.deve- loppement-durable.gouv.fr. Que faut-il en retenir ? D’abord que cette concer- tation a mobilisé près de 500 personnes, qui ont participé à la réunion publique du 12 novembre 2018, à l’une des huit permanences proposées durant la concertation ou qui ont exprimé leur avis par courrier, par courriel ou dans les registres. “122 contributions écrites ont été recueillies” précise la D.R.E.A.L. Le sous-préfet Jean Almazan s’est félicité “du climat très positif de la concertation, des nombreuses questions et avis qu’elle a permis de recueillir, permettant de dis- poser aujourd’hui d’un bilan de la concer- tation très riche et très concret” dit-il. De cette concertation, la D.R.E.A.L. a retenu les conclusions suivantes : “La
poursuite des études se fera sur la variante A’ qui correspond aux attentes exprimées lors de la concertation et qui apporte le meilleur compromis en termes d’amélioration des déplacements, de prise en compte de l’environnement et de coût. Les autres variantes ne sont pas retenues” a tranché le service de l’État chargé des routes. Après cette phase de consultation, une étude environnementale est prévue, qui “permettra d’apporter des réponses aux questions posées lors de la concer- tation. Elle analysera les impacts de la variante A’, approfondira de nombreuses thématiques comme les besoins de fon- cier, la protection contre le bruit, les effets du projet sur la qualité de l’air, l’activité agricole et les milieux naturels et précisera les mesures à mettre en œuvre” ajoute la D.R.E.A.L. Des études complémentaires porteront notamment sur l’accès bus et voitures au chemin du Larmont et au collège Malraux, “en étudiant l’opportunité d’uti- liser l’emprise de l’ancien Carrefour
La résorption des bouchons est bien l’objectif de ce projet.
Market” , et sur la piste cyclable, en comparant les variantes site propre- bande cyclable. Les services de l’État annoncent également devoir prendre très rapidement contact avec les rive- rains concernés, “pour ceux qui n’ont pas encore été concertés.” Une concer- tation spécifique avec les commerçants situés sur la section de la R.N. 57 entre le carrefour des Rosiers et le giratoire André-Malraux doit également avoir
lieu. Enfin, en lien avec la Ville, une réflexion sera engagée sur une modi- fication éventuelle du plan de circulation autour du quartier de la gare, incluant des études approfondissant le fonc- tionnement futur des carrefours de la place Saint-Claude et de la Gare. Au terme de toutes ces études complé- mentaires, une réunion publique sera organisée. Le lancement des travaux est prévu pour 2021. n
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