La Presse Pontissalienne 235 - Mai 2019

le Dossier 18

La Presse Pontissalienne n°235 - Mai 2019

Élections europÉennes le 26 mai Que fait l’europe pour le Haut-Doubs ?

Alors qu’on annonce des records d’abstention pour les élections européennes du 26 mai, beaucoup de citoyens se demandent encore à quoi servent les institutions et le budget de l’Europe. En même temps que de décrypter des enjeux qui échappent à nombre de nos concitoyens, ce dossier se donne pour mission d’illustrer par des exemples concrets le rôle que jouent les fonds européens pour les projets de dévelop- pement local. Coup de projecteur sur les enjeux de ces prochaines Européennes.

L’Europe, c’est loin ! l Europe L’argent de l’Union européenne Traditionnellement, le scrutin européen est le plus boudé des électeurs. Les élections du 26 mai prochain ne devraient pas échapper à la règle. L’Europe, qui paraît si éloignée, est pourtant présente partout dans la vie quotidienne des habitants du Haut-Doubs.

Zoom Des projets financés par l’Europe dans notre région Dans l’actuelle programmation 2014- 2020, les fonds européens ont permis de soutenir financièrement : l 1 476 jeunes agriculteurs Francs-Comtois et Bourguignons. l 1 942 entreprises. l 2 000 logements rénovés. l 44 nouveaux services créés en milieu rural. Dans le Doubs, on peut citer plusieurs projets financés en partie par les fonds européens : la maison des services de Quingey, le développement de l’entre- prise Sefoc à Saint-Vit, l’espace socio- éducatif d’Audincourt, les équipements sportifs de Besançon-Palente- Orchamps, la réhabilitation énergétique de logements sociaux à Pontarlier ou Sochaux, la nouvelle ligne de bus Gare Viotte-campus de Témis à Besançon, le projet de liaisons douces àMalbuisson, les visites numériques à la Citadelle de Besançon, le spectacle d’images et sons numériques à la saline d’Arc-et- Senans, la création d’un FabLab à Besançon, la création du bâtiment d’ac- cueil du Gardot à Montlebon, la réno- vation d’un hôtel à Valdahon, la création d’un autre hôtel à Malbuisson… n

M ais à quoi peut bien nous servir l’Europe depuis le Haut-Doubs ? À quoi tra- vaillent les milliers de fonctionnaires européens à Bruxelles et pourquoi élit-on des députés au Par- lement européen que nous ne voyons jamais sur le terrain ? Ces idées reçues ont la dent dure et il est vrai que l’Eu- rope, vue des terres du Haut-Doubs, paraît bien éloignée des préoccupations des citoyens qui souvent estiment que l’Europe coûte cher et rapporte peu. Qu’en est-il ? Qui pense Europe pense avant tout Politique agricole commune dans ce territoire rural et fortement imprégné d’agriculture. La P.A.C. est d’ailleurs le premier budget de l’Union euro- péenne avec pas moins de 411milliards d’euros consacrés au volet agricole sur la période en cours 2014-2020.Au titre des programmes de développement rural, la région Bourgogne-Franche- Comté bénéficiera sur cette même période d’environ 1 milliard d’euros

pour le développement de son agricul- ture. Loin d’être une paille, vu à cette échelle… Mais les inquiétudes sont vives pour la prochaine période 2021- 2027 actuellement en discussion à Bruxelles. “La proposition de budget pour la P.A.C. passerait à 365 milliards d’euros. La P.A.C. perdrait donc 15 % par rapport à 2014-2020. Pour la France, le montant des aides directes passerait de 52 à 50 milliards. Par ail-

Le Chalet de la Source à Mouthe fait partie de ces projets du Haut-Doubs soutenus financièrement par les fonds européens.

10 %. “Nous avons demandé aux auto- rités nationales de confier l’autorité de gestion du F.S.E. aux Régions. Un pro- gramme où les Régions seraient can- tonnées à un simple rôle d’exécutant sous l’autorité de l’État central serait voué à l’échec” estime encore la Région, soucieuse de préserver une enveloppe d’aides qui est donc annoncée en forte baisse. Sur la période 2014-2020, 374 dossiers ont déjà été soutenus par les fonds européens à l’échelle de l’ex-Franche- Comté au titre du F.E.D.E.R., 133 opé- rations au titre du F.S.E., ainsi que 91 opérations franco-suisses soutenues par les fonds Interreg. L’Europe, loin- taine, répond néanmoins présente sur les territoires. n J.-F.H.

volet de la présence européenne sur nos territoires se traduit par les aides liées à ce que l’Europe appelle la “poli- tique de cohésion.” Il s’agit de tous les fonds F.E.D.E.R., F.S.E. ou encore Inter- reg franco-suisses auxquels peuvent prétendre les porteurs de projets (col- lectivités locales par exemple) et inves- tisseurs privés. Ces aides européennes sont destinées à soutenir la croissance et l’emploi dans les territoires. Au titre de ces fonds structurels, la France bénéficie de 15,6 milliards d’eu- ros toujours sur la période 2014-2020. Sur cette enveloppe globale, 470 mil- lions d’euros ont été dévolus à notre région. Même tour de vis pour la pro- chaine campagne 2021-2027 où l’Eu- rope a également annoncé une baisse de ces fonds structurels de l’ordre de

leurs, les paiements directs aux agriculteurs seraient réduits au-delà de 60 000 euros et un plafond sera appliqué aux paiements supé- rieurs à 100 000 euros par exploitation” indique la Région qui poursuit son travail de lobbying en demandant aux auto- rités françaises “d’œu- vrer au maintien du budget de la P.A.C.” Le deuxième principal

Les inquiétudes sont vives pour la période 2021-2027.

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