La Presse Pontissalienne 233 - Mars 2019

ÉCONOMIE 34

La Presse Pontissalienne n°233 - Mars 2019

PONTARLIER

De 39 500 à 600 000 euros Quinze restaurants à vendre sur le Haut-Doubs

Zoom “J’ai envie de faire autre chose” E n 2011, Stéphane Bossy reprend avec ses parents le bistrot de L’Aberge à Labergement-Sainte-Marie. “J’ai consacré ma vie à la restauration en faisant le tour du monde en salle, en cuisine… On a fait le choix il y a huit ans de travailler en famille sur cette affaire. On est pratiquement parti de zéro et aujourd’hui on est à plus de 400 000 euros de chiffre d’af- faires.” Pour en arriver là, la famille Bossy s’est investie à fond dans le travail. Le bar-restaurant est devenu un restaurant à part entière avec 55 places assises dont 18 en terrasse. Situé dans la vallée des lacs, sur la route du ski nordique, le bistrot de L’Aberge jouit d’un emplacement particulièrement attractif. Une affaire qui tourne donc mais l’heure d’une retraite bienméritée a sonné pour les parents et le fils en profite pour donner une autre orientation à sa carrière. “On vend d’abord pour des rai- sons familiales et honnêtement j’ai envie de faire autre chose plutôt sur un poste commercial” , justifie Stéphane Bossy. n

s’engager dans la reprise d’un restaurant pouvait constituer le projet d’une vie, cette approche n’est plus du tout d’actualité. Un projet en chasse un autre et l’on se sépare d’un restaurant beaucoup plus facilement qu’avant. Autre certitude, “sur le Haut- Doubs, il y a plus de vendeurs que d’acquéreurs” , confie Jean- Marie Salomon, conseiller immo- bilier entreprises et commerces à l’agence Square Habitat. Les valeurs sûres sont toujours de mise, quand la qualité de la cui- sine, de l’accueil, du service sont là, l’avenir est assuré. Autre point toujours crucial : le financement, avec des exigences des établissements bancaires qui réclament de plus en plus d’apport et de garanties profes- sionnelles. Et la règle d’or du commerce s’applique aussi au restaurant : l’emplacement, l’em- placement et encore l’emplace- ment. n F.C.

Après la vague de fermeture des hôtels indépendants qui vient tout juste de s’achever, est-ce au tour de la restauration familiale de passer à la moulinette comme on pourrait le supposer à la lecture des multiples annonces diffusées sur le Bon Coin ? Éléments de réponse.

P remier constat, hormis le bar-restaurant du Tremplin à Métabief, ces affaires sont proposées par le biais d’agences immobi- lières généralistes, spécialisées avec ou sans implantation locale. Sur les 15 annonces environ, 25 % entretiennent le suspense du lieu, du restaurant propre- ment dit alors que d’autres s’af- fichent sans réticences, arguant de l’emplacement, de l’attrait de la salle ou de la modernité des équipements en cuisine par exemple. Impossible de dresser un pro- fil-type avec des affaires répar- ties sur l’ensemble du Haut- Doubs forestier, de Pontarlier au pôle touristique Mont d’Or- Deux lacs en ajoutant des offres vers Levier, le Val d’Usiers, Sylvie Bonnet avait tout misé sur l’emplacement en ouvrant le restau- rant “Chez ma sœur” dans la rue Sainte-Anne à Pontarlier. Un vrai res- taurant qui dispose de la plus belle terrasse de la ville en rue piétonne. “Tout va bien. On ne souffre pas d’une baisse d’activité, ni de la concurrence des zones. On vend car on va ouvrir

Un tremplin vers le sport A ncien directeur d’hôtel, Wilfried Carré est venu à Métabief en 2003 reprendre le restaurant La Fermette, situé au bas du village. “On cherchait plus gros et l’opportunité s’est présentée au bout de 18 mois avec le bar-restaurant du Tremplin.” Juste le temps de monter sur la place Authier et voilà Wilfried Carré engagé dans un nouveau challenge qu’il va développer notamment en mettant en place un service de livraison à domicile. “Le Tremplin est en vente depuis un petit moment. J’ai déjà eu des acheteurs intéressés sans que cela aboutisse. Ce n’est pas grave car celam’a permis d’améliorer le bilan” , explique celui se retrouve à la tête d’une équipe de sept salariés en pleine saison touristique. L’affaire tourne bien mais Wilfried Carré a juste envie de changer de branche. “Je projette de monter une franchise en articles de sport.” n

jusqu’à Valdahon. Les secteurs du Haut-Doubs horloger et de la vallée de la Loue ne sont pas pris en compte. Certaines affaires sont en vente depuis des années. La fourchette des prix est très variable et s’étend de 39 500 à plus de 615 000 euros pour la plus chère. À partir de ces constats, doit- on en conclure que c’est la fin de la restauration indépendante dans le Haut-Doubs ? Loin s’en faut si l’on écoute les motivations de quelques candidats à la vente. L’activité semble plutôt bonne. Mais tous en conviennent, ce métier est très chronophage. Se pose aussi la problématique du personnel en zone frontalière, de la concurrence des enseignes de restauration rapide sur Pon- tarlier notamment. Si autrefois un hôtel-restaurant au Belize dans lesCaraïbes” , explique la restauratrice qui ne regrette en rien l’expérience pontissalienne. Venue tardivement dans le métier, elle a beaucoup appris “Chez ma sœur” et compte bien s’en servir dans cette nouvelle aventure sous les tro- piques. n

Après 14 ans aux commandes du bar-restaurant du Tremplin, Wilfried Carré souhaite désormais s’accomplir dans la création d’une franchise d’articles de sport.

Suite du repas aux Caraïbes

Sylvie Bonnet du restau- rant “Chez ma sœur”.

FOURCATIER ET MAISON-NEUVE 120 m 2 Le tracker solaire le plus performant de France

Toujours à l’affût d’innovations énergétiques, le Syndicat Intercommunal d’Électricité de Labergement-Sainte-Marie vient de mettre en service un tracker solaire biface de 120 m 2 au rendement hallucinant.

grand vent. Sa force réside également dans sa capacité à capter aussi le rayon- nement du sol. “On arrive à un rende- ment supérieur de 60 à 70 % à celui d’un panneau photovoltaïque fixe. La durée de vie du mécanisme est estimée à 50 ans et sa capacité de production garantie sur 25 ans minimum. Ce tracker est recyclable à 100 % car il est composé majoritairement d’acier, d’alu- minium, de verre et de silicium.” Autre avantage, l’emprise au sol est réduite à la taille du pylône qui support ce panneau de 4 tonnes. Pas de perte de surface agricole donc et même un apport d’ombrage pour le bétail au plus chaud de l’été. Restait à trouver le site idéal. Cap sur les hauteurs de Fourcatier dans des communaux par- ticulièrement bien exposés. “On a orga- nisé une réunion publique avec les rive- rains pour définir l’emplacement précis à l’abri de tout obstacle et relativement discret depuis le village” , complète Camille Rousselet. La production annuelle de ce tracker biface équivaut à la consommation moyenne de 14 foyers hors chauffage. “L’essentiel est réinjecté sur le réseau et une partie alimente la borne de recharge des véhicules électriques ins-

L es Bretons de la société Okwind qui fabrique ces trackers grand format n’en sont toujours pas revenus. Eux qui sont habitués à des rendements de 17 kWc mesurés sur les installations du massif armo- ricain ont vu le compteur monter à 24 kWc. Plusieurs raisons à cet exploit : la présence de la neige qui dope la réverbération et le froid qui optimise aussi la radiation. “Dans sa catégorie c’est le tracker le plus performant de France” , explique Pierre-Albert Vionnet le directeur du S.I.E.L. jamais en retard d’une solution innovante en matière d’énergie renouvelable. Rien ne rem- place l’expérimentation in situ. L’objet étant de faire le meilleur choix des technologies à adapter aux futurs sites photovoltaïques éligibles sur le terri- toire du S.I.E.L. Le syndicat s’étend sur dix communes, soit 300 km de réseaux électriques à exploiter dont 90 % sont déjà enfouis. Proximité, effi-

cacité. Après les toitures, le parc et les pistes solaires en 2017, le S.I.E.L. se met à l’heure du tracker solaire biface en optant pour l’installation du plus grand modèle de série fabriqué par la société Okwind basée àVitré et équipé de com- posants développés par Schneider Elec- tric. Cocorico ! “Le projet a été présenté aux collaborateurs du S.I.E.L. puis proposé au conseil d’administration du S.I.E.L. présidé par Camille Rous- selet.Tout le monde a vite été convaincu de l’intérêt de cette innovation qui va dans le sens de la politique du S.I.E.L. L’objectif étant de développer le potentiel de production en visant à long terme l’autonomie” , résume le directeur. Ce tracker solaire est donc conçu pour suivre la course du soleil grâce au pilo- tage d’un logiciel qui ajuste sa position en orientation et en inclinaison toutes les 15 minutes environ. Il se met en position sécurité, à plat, la nuit et par

Pierre-Albert Vionnet, directeur du S.I.E.L., et son président, Camille Rousselet, ont œuvré de concert pour concrétiser le “tournesol des neiges” installé sur les hauteurs de Fourcatier.

d’amortissement qui variera entre 12 et 14 ans. Quand on l’interroge sur les contraintes administratives et envi- ronnementales inhérentes à chaque nouvelle installation hydroélectrique ou photovoltaïque, Pierre-Albert Vion- net préfère répondre sur un ton laco- nique. “Le nucléaire a encore de beaux jours devant lui.” n

tallée par le S.I.E.L. près de la mairie.” Toute l’équipe du S.I.E.L. qui compte 8 salariés s’est chargée des raccorde- ments électriques. Le chantier a duré un an en mobilisant des entreprises locales comme Ruggeri ou Boucard Mont d’Or. Coût de l’équipement : 90 000 euros H.T. Un investissement sur fonds propres avec une durée

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