La Presse Pontissalienne 233 - Mars 2019

MONTHE - RÉGION DES LACS 28

La Presse Pontissalienne n°233 - Mars 2019

VAUX-ET-CHANTEGRUE Agriculture biologique Quand agriculture rime avec biodiversité Vétérinaires de formation, Aloïs et Violaine Vionnet ont préféré s’investir dans un élevage ovin orienté vers la production fromagère. Le choix de la cohérence entre l’homme, l’animal et la nature.

Les fromages du Chaudron sont commer- cialisés dans les fruitières, crémeries et magasins bio.

I ci, peu de chance de voir dans la cour de la ferme le dernier tracteur surpuissant à la mode ou une guirlande de prix agricoles suspendue à l’en- trée de la bergerie. Le Chaudron du Jura, nom de l’exploitation

d’Aloïs et Violaine Vionnet, ne remplit pas vraiment les critères des amateurs de performances et de rendements agricoles. La vérité est ailleurs, dans l’envie de mener un projet agricole en harmonie avec les potentialités

du milieu à disposition. “Mon grand-père était maquignon à Vaux-et-Chantegrue”, explique Aloïs qui a suivi des études de vétérinaire en Belgique. Là où il a rencontré Violaine. Diplôme en poche, les deux jeunes vétos n’ont même pas pris le temps d’exercer, trop ten- tés qu’ils étaient par la paysan- nerie. “On a eu la chance d’ac- céder à la connaissance et cela a orienté nos pratiques d’élevage car on défend une approche scientifique de notre agriculture écologique”, apprécie le jeune éleveur installé depuis quatre ans. La solution dumouton s’imposait avec seulement 15 hectares de terres pour commencer. “On a choisi la race ovine corse. Ces brebis sont rustiques, mater- nelles et donnent des agneaux vigoureux. C’est une race laitière avec de bons taux pour fromager. Elles sont nourries d’herbe et de foin, sans céréale. On arrive à produire trois quarts de litre de lait par brebis chaque jour”, détaille Violaine Vionnet. La cohérence économique pas- sait par la transformation à la

l’autonomie et l’efficience ali- mentaire. “On s’inscrit aussi dans le bien-être animalier. Les agneaux sont élevés sous les mères, ce qui n’est pas forcément le plus rentable quand on sait le prix du lait en poudre. Une partie des agneaux est abattue à deux mois. Cela donne 6 kg de viande par animal commercia- lisés en caissette sur réserva- tion.” Rien ne se perd au Chau- dron du Jura. Le petit-lait issu de la transformation sert à nour- rir une truie élevée en plein air. Pas fermés sur eux-mêmes,Aloïs et Violaine, font partie de “Pay- sans de nature”, un réseau d’agriculteurs soucieux de pro- duire dans le respect de la bio- diversité. n F.C.

ferme du lait en fromage, yaourt et brousse. Sans concurrent alen- tour, pas de souci pour trouver des débouchés en distribuant les fromages du Chaudron dans les fruitières, crémeries et les magasins bio. La cohérence éco- logique avec des pratiques res- pectueuses de la flore et de la faune. “On travaille en parte- nariat avec la réserve naturelle du lac de Remoray qui a effectué des inventaires floristiques. On pratique, par exemple, la fauche tardive. On n’utilise pas d’en- grais, seulement le fumier de la ferme.” Cette démarche permet ainsi de préserver des orchidées ou des espèces d’oiseaux remar- quables comme le tarier des prés, la pie-grièche écorcheur, l’alouette des champs… Le bonheur est dans le pré. “La recherche de la cohérence est

très compliquée car il faut arri- ver à vivre tout en protégeant le milieu”, reconnaît Violaine. Surtout quand on part de rien avec un troupeau à former, un atelier de transformation à créer, un réseau commercial à déve- lopper. Et des prêts à rembour- ser. “On n’a pas eu les rende- ments laitiers escomptés”, confirme l’éleveur. Dans ces cir- constances, le couple ne laisse surtout pas passer l’opportunité de récupérer des terres agri- coles. Avec 30 hectares sous la main, ils développent le cheptel pour arriver aujourd’hui à un trou- peau de 150 brebis laitières. Ce qui ne change rien dans les orientations toujours axées sur la rusticité et la recherche de

Aloïs et Violaine Vionnet ont choisi d’élever des brebis corses. Une race laitière rustique.

Site internet : www.chaudron-jura.com

EN BREF

JOUGNE

Un nouveau commerce Le primeur qui mise sur le bon goût et l’originalité Le pôle commercial de la place Buttigliera accueille depuis le 7 février une nouvelle

Bourse aux sports La Maison familiale La Roche du Trésor d’Orchamps-Vennes et son groupe B.P.J.E.P.S. A.P.T., organisent Les Trésors du Sport, une bourse aux vêtements et aux équipements sportifs. Le principe d’une bourse est d’amener du matériel sportif non utilisé et de le revendre d’occasion à prix bas à ceux qui en auraient besoin. Cet événement se déroule à Orchamps- Vennes au sein de la M.F.R. samedi 16 mars de 9 heures à 18 heures Dépôt du matériel mardi 12 et vendredi 15 mars (5 euros le dépôt). Renseignements au 03 81 43 59 55 ou lestresorsdusport@gmail.com Conférence Jeudi 14 mars à 20 heures à l’Espace Ménétrier de Valdahon se déroule une conférence sur “Pierre- Joseph Proudhon” par Robert Proudhon. Originaire de Besançon, Pierre-Joseph Proudhon, qui a des idées socialistes et révolutionnaires, s’intéresse à la politique. Le conférencier Robert Proudhon, arrière-arrière- petit-cousin de Pierre- Joseph Proudhon, natif de Chasnans, connaît bien son sujet… Entrée libre.

A rnaud et UrielleVandenameele sont venus de Picardie pour travailler en Suisse dans les années quatre-vingt-dix. “J’étais gérant d’une coop” , indique Arnaud qui, au bout de 25 ans, souhaitait rompre avec la logique de la grande distribution. L’envie aussi de profiter de l’expérience acquise dans le commerce pour tenter de s’installer à son compte. Restait à choisir le magasin qui va bien à Jougne. “Sur le haut, il n’y avait pas encore de primeur hormis dans les deux grandes surfaces” , justifie le nouveau commerçant accompagné dans son projet par la B.G.E. pour la réalisation de son business plan . Le couple cherchait un emplacement assez passant avec un local suffisamment vaste pour aménager deux rayons fruits et légumes, l’un conventionnel et l’autre bio. “On a trouvé enseigne : Le primeur du Mont d’Or. On y trouve des fruits et légumes conventionnels ou bio et un rayon d’épicerie fine qui ne manque pas d’authenticité.

Après 25 ans dans la grande distribution en Suisse, Arnaud Vandenameele a ouvert un magasin de fruits et légumes avec son épouse Urielle.

son offre, le coupleVandenameele propose un rayon épicerie fine avec quelques produits régionaux. Bière “La bonne bouille” de Pontarlier, huile, vinaigre de la maison Saillard vers Foncine, tape- nades, moutarde du sud, herbes aroma- tiques de Provence… Ici, tout provient de petits producteurs. On trouve aussi des limonades Élixia de Champagnole, du sirop Rième, des épices de Sélestat. “Je ne fais ni fromages, ni salaisons car

il y a assez d’autres boutiques et fruitières à comté qui proposent ces produits. Le Primeur du Mont d’Or, c’est aussi des céréales, du riz, des pâtes en vrac, des œufs de la Ferrière-sous-Jougne. La boutique est ouverte du lundi au samedi de 8 heures à 12 heures et de 14 heures à 19 heures “On est encore en phase de rodage et a plage d’ouverture peut évoluer suivant la fréquentation hors saison tou- ristique. ” n

ce local en juin dernier. Il y a du parking et d’autres commerces attractifs.” Soucieux d’avoir des produits de qualité, Arnaud et son épouse se sont rapprochés de la maison Jacoulot à Morteau, une référence dans le métier. “On travaille avec les mêmes fournisseurs.” L’espace bio, plus saisonnier, est forcément un peu moins vaste. Histoire de se différencier des autres rayons primeurs alentour et d’étoffer

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