La Presse Pontissalienne 233 - Mars 2019

MONTHE - RÉGION DES LACS 26

La Presse Pontissalienne n°233 - Mars 2019

LES LONGEVILLES-MONT D’OR Chiens d’avalanche Les chiens chasseurs d’effluves

des pisteurs secouristes à la sta- tion de Métabief qui était lui- même maître-chien d’avalanche à l’époque où il travaillait à Tignes. Cette recherche de victimes sous manteau neigeux à Bellevue s’effectue en partenariat avec les pisteurs de la station. “Ce rapprochement est assez logique. Quand on intervient sur une station, c’est toujours sous la responsabilité du chef de la sécu- rité des pistes” , justifie le capi- taine Michel Gehin, chef de l’unité cynotechnique du S.D.I.S. 25, composée de trois maîtres- chiens basés à Besançon, Mont- béliard et Pontarlier. “En 2018, on a effectué 21 interventions

L’unité cynotechnique des pompiers du Doubs s’est entraînée pendant quatre jours en milieu enneigé. Des exercices menés avec des équipes cynotechniques du Luxembourg et du S.D.I.S. de l’Yonne.

J eune malinoise de 4 ans et demi, Nano, l’un des trois chiens du Luxem- bourg, n’a pas mis long- temps à retrouver les victimes cachées sous les tas de neige aménagés à cet effet du côté du chalet Bellevue. Les résultats sont même assez spectaculaires après trois jours de stage. “Au début, nos chiens qui s’entraînent uniquement pour chercher des personnes sous des décombres avaient du mal à comprendre qu’il pouvait aussi y en avoir sous la neige. Ils tournaient en rond avant d’avoir le déclic et, à partir de là, tout est rentré dans l’ordre. Ce n’est que du bonheur de les voir progresser” , apprécie le maître de Nano Marie-Ange Grognard, pompier volontaire au Corps Grand Ducal d’Incendie et de secours. Les deux autres chiens luxem- bourgeois sont aussi efficaces. Une obligation en conditions réelles. “Au-delà de 15 minutes sous une avalanche, les chances de survie sont réduites de 75 %” , explique Sylvain Authier, chef ventions en sachant, qu’au pire, on sera là pour compenser les aides qui ne seraient pas attri- buées” , explique Gérard Dèque, le maire de Métabief. Cette politique n’est pas nouvelle à Métabief. Elle remonte à 2007 quand le conseil municipal de l’époque accepte de répondre favorablement à la demande des organisateurs du Festival de la Paille alors à la recherche d’un nouveau site faute de pou- voir rester à Chaffois. L’année suivante, le festival s’installe sur le front de piste et prospère avec le succès que l’on sait. Bonne pioche. Le souvenir des premiers cham- pionnats du monde de V.T.T. organisés à Métabief en 1993 restent encore dans toutes les mémoires. Comme le fantôme d’un événement exceptionnel. “On s’associe avec le syndicat mixte duMont d’Or pour accueil- lir la Coupe de France de des- cente V.T.T. qui se déroulera les 25 et 26 mai.” Une compétition à 40 000 euros financée notam- ment par le biais de la Taxe sur les Remontées Mécaniques à

Après trois jours d’entraînement, Nano et son maître Marie-Ange Grognard pompier volontaire au Luxembourg font déjà preuve d’une belle efficacité.

avec des victimes en milieu aqua- tique, ensevelies sous des décom- bres, égarées, tom- bées d’une falaise… Il est important de signaler que l’unité travaille en étroite relation avec le colonel Chantal Sauret, conseiller technique vétéri- naire au S.D.I.S. 25.” Quelle que soit la situation, le chien

“On utilise des chiens stables avec qui on peut mettre un peu d’obéissance”,

dont l’odorat est 700 fois plus développé que celui d’un homme peut se révéler d’un précieux secours. L’entraînement est essentiel. L’équipe du Doubs fait régulièrement des recyclages à la neige, en habituant les chiens et leurs maîtres à travailler au froid, avec des difficultés de che- minement où il faut se déplacer à pied, en motoneige, voire en hélicoptère. Les chiens repèrent les effluves des personnes ense- velies sous la neige. C’est leur unique mission, ils ne doivent pas s’occuper des sauveteurs.

“À l’entraînement, la victime ou le plastron tient dans ses mains le jouet du chien qu’on utilise pour la préparation. Pour le chien, c’est juste un jeu” , poursuit le capitaine Gehin. L’équipe cynotechnique du Doubs effectue chaque année des stages avec des équipes du Luxembourg. Elle a été accueillie en juin dernier dans le Grand- Duché pour se perfectionner dans la recherche de victimes sous décombres. Échanges de bons procédés. n F.C.

“Pour le chien, c’est juste un jeu.”

indique le capitaine

Michel Gehin, chef de l’unité cynotechnique du S.D.I.S. 25.

EN BREF

MÉTABIEF

La stratégie de la commune Événementiel quatre saisons :

Formation Une erreur d’adresse s’est glissée dans l’article consacré le mois dernier à Haut- Doubs Sport Formation. Antenne du C.F.A. du Sport, de l’animation et du tourisme de Bourgogne- Franche-Comté, basée à Pontarlier, Haut-Doubs Sport Formation propose des formations en alternance en un ou deux ans. L’organisme de formation dispense plusieurs B.P.J.E.P.S. (Brevet Professionnel Jeunesse, Éducation Populaire et Sport) destinés à former des éducateurs sportifs. Haut-Doubs Sport Formation est donc basé au 24, rue Arago à Pontarlier. Renseignements au 06 73 10 79 91 ou sur http://www.cfa-sport.fr Tourisme L’Office de Tourisme du Pays du Haut-Doubs s’apprête à rééditer le plan de Pontarlier et de la Communauté de Communes du Grand Pontarlier. Comme les années précédentes, le recours à la publicité a été choisi pour financer ce document, tiré à plus de 10 000 exemplaires.

le coup de pouce communal

S ans la commune, pas sûr que le slalomparal- lèle des Ladies Night Tour organisé le 26 février dernier puisse faire étape à Métabief. L’occasion pour la station du Haut-Doubs de jouer dans la cour des grands auprès de Cour- chevel, Avoriaz, Megève, Font- Romeu, les autres stations accueillant ce concours de ski original et spectaculaire. “On n’a pas hésité à accompagner le ski-club Mont d’Or qui n’a pas les moyens de sortir les 25 000 euros nécessaires à la mise en place d’un tel événement contribuant à la notoriété de la station. Le financement commu- nal apporte de la sérénité pour travailler dans l’attente de sub- Si le Département et la communauté de communes financent la station, la commune de Métabief verse des subventions aux organisateurs d’événements. Pour asseoir sa notoriété.

La politique de soutien de la commune aux organisateurs d’événements porte ses fruits comme en témoigne le succès grandissant du Festival de la Paille (photo Angel Shoot).

hauteur de 22 000 euros, dont 12 000 euros en provenance de Métabief qui rajoute 10 000 euros à titre communal. “On souhaite renouer avec le V.T.T. dans l’objectif d’être can- didat aux championnats du monde de descente en 2023, soit 30 ans après la première édi- tion.” Cette stratégie de soutien de

l’événementiel ne fait pas tou- jours l’unanimité parmi la popu- lation ou chez les commerçants qui n’ont pas toujours l’impres- sion d’en toucher les dividendes. “C’est vrai que les retombées immédiates ne sont pas toujours flagrantes. On sait aussi qu’une journée de Festival de la Paille génère autant de chiffre d’affaires qu’une journée au cœur de la

saison hivernale. C’est plus de l’investissement sur le long terme. Grâce aux efforts financiers du Département et de la commu- nauté de communes, la station retrouve toute son attractivité. La commune ne peut pas rester sans agir elle aussi à son niveau pour entretenir et développer cette belle notoriété qui profite à tous” ajoute le maire. n

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