La Presse Pontissalienne 233 - Mars 2019

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n°233 - Mars 2019

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l Faune piscicole

La quasi-disparition de la truite du lac

La truite lacustre de plus en plus discrète La dernière truite de lac échantillonnée à Saint-Point par des biologistes remonte à 2012. Il en reste quelques-unes à Remoray. L’association de pêche a placé cette espèce en “no-kill”.

Une truite lacustre (de petite taille) inventoriée par la fédération de pêche du Doubs.

I ls sont peu nombreux les “Sioux” du lac Saint-Point à pouvoir séduire la truite lacustre qui se différencie de la fario par sa couleur et sa taille. “Prendre deux truites lacustres par an relève aujourd’hui de l’exploit alors qu’il y a encore 20 ans, on en prenait des dizaines à Saint- Point…dont certaines pouvaient dépasser le mètre” indique un pêcheur assidu. Certains se sou- viennent même de celles qui remontaient jusqu’au niveau du pont de Labergement. Cette période est révolue ! La truite lacustre reconnaissable à sa robe blanc argenté tachetée de points noirs est en voie de dis- parition.

L’association de pêche “LaTruite pontissalienne” a protégé depuis 2013 cette espèce en la plaçant en “no-kill” aux lacs de Remoray et de Saint-Point. En cas de cap-

dante et l’eau se réchauffe entraî- nant une baisse d’oxygène” indique Thomas Groubatch, ingénieur hydrobiologiste pour la Fédération départementale de pêche du Doubs. Lui et les équipes ont réalisé des suivis de l’espèce par des pêches au filet : “La dernière prise remonte à 2012 où nous avions capturé une truite. Nous avons décidé de ne plus en refaire depuis” témoigne le scientifique. À Remoray, quelques truites nagent encore dans le lac. Quant au corégone, poisson emblématique, il n’est pas autochtone à Saint-Point. Il a été importé de Suisse voisine. Sa population est aussi en dimi- nution. n

Photo d’un temps révolu : celui où les truites lacustres étaient en nombre. Au centre, André Rousselet, garde fédéral de pêche (aujourd’hui en retraite).

ture, il faut donc la remettre déli- catement à l’eau. “La baisse constante des populations est liée à plusieurs phénomènes : il n’y a quasiment plus de reproduc- tion dans le Doubs de trui- telles, la nourri- ture dans le lac devient de moins en moins abon-

“Moins de nourriture, moins d’oxygène.”

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