La Presse Pontissalienne 232 - Février 2019

LE PORTRAIT

43 La Presse Pontissalienne n°232 - Février 2019

PARCOURS

Hôtellerie de luxe

Nicolas Dubois, la piècemaîtresse des palaces Après un parcours atypique jalonné d’expériences, le Pontissalien Nicolas Dubois est aujourd’hui à la direction technique du plus grand 5 étoiles de Suisse, le Grand Hôtel Kempinski à Genève. Rencontre.

À pas feutrés, Nicolas Dubois parcourt les longs couloirs tapissés d’une épaisse moquette au 8ème étage de l’hôtel. Avec son passe, il déverrouille délicatement la porte qui ouvre sur l’entrée de l’endroit sans doute le plus surveillé de l’établissement : la suite Geneva. Avec ses 1 080 m 2 de surface, c’est tout bonnement une des plus vastes suites hôtelières d’Europe. À l’intérieur, plusieurs immenses chambres tout confort et leurs salles de bains privatives, des salons, une cuisine, un bar, une salle de fitness aménagée et même, com- ble du raffinement, une salle de bil- lard. Ici, ce sont les princes du Moyen Orient, les chefs d’État et leur suite ou encore quelque mil- liardaire asiatique qui logent. Le prix de la suite est démesurément proportionnel à sa superficie : pour y dormir, il faut débourser la coquette somme de 50 000 francs suisses la nuit. C’est sur le parfait fonctionnement de ce vaste vaisseau que doit veiller

l’époque. Après s’être formé dans les métiers de la mécanique, c’est à l’armée qu’il se forgera ses premières expériences professionnelles. “Avant, le L.E.P. était un peu considéré comme une voie de garage pour les jeunes. Mais avec ma formation, j’ai pu intégrer une école militaire dans la marine et j’ai embarqué sur le B.S.M. Rhône, un bateau de soutien logistique de l’armée. J’avais tout juste 18 ans et j’ai pu vivre mes premières expé- riences de voyage, notamment en Guyane où j’ai eu la chance d’assister à un décollage d’Ariane, de monter sur le temple du soleil de Yucatán au Mexique ou encore de parcourir la plupart des îles des Caraïbes” raconte-t-il. Une fois rentré au pays, il réintègre “la vie normale” avec des petits bou- lots, à la S.O.P.A.D. Nestlé notam- ment. “J’ai vite compris que si on voulait devenir un jour chef, il fallait sortir du lot.” Il prend alors son des- tin en main et crée sa société, Dépann’express à Pontarlier. Le démarrage est prometteur, les clients affluent, jusqu’au jour où le Pontis- salien se fait “planter” par un don- neur d’ordres peu scrupuleux qui lui laisse une ardoise gigantesque. Le dépôt de bilan est inévitable. Nicolas Dubois rebondit vite. Cet accro de billard - il est un habitué duMilord à Pontarlier et participera deux fois aux championnats de France de la discipline - se lie d’ami- tié avec M. Bobillier, le spécialiste des jeux de bar dont la fille travail- lait dans un club de vacances Aqua- rius. C’est ainsi qu’il commence sa carrière dans l’hôtellerie, en tant que technicien du club Aquarius de Tignes. Il sera ensuite envoyé à

Au sein de l’hôtel Kempinski,

Nicolas Dubois veille au parfait fonctionnement technique de ce vaisseau de près de 100 000 mètres carrés (photo D.R.).

d’euros.” Ensuite, cap au Sud où il sera chargé de suivre la rénovation du village du Club Med de la Pointe aux canonniers à l’île Maurice. Un chantier à 19 millions d’euros. “On l’a fait en neuf mois, un petit exploit.” Après avoir enchaîné les expé- riences, il quitte le Club Med en 2013, appelé par les propriétaires de trois hôtels de luxe à Courchevel, dont l’un est classé parmi les plus beaux hôtels du monde. Princes, princesses, chefs d’État et grands de ce monde viennent y séjourner, dans la plus grande discrétion. “Ma responsabilité, c’est que les clients n’ont pas à voir tous les problèmes techniques qui peuvent survenir pen- dant leur séjour.” C’est un chasseur de têtes missionné par le Grand Hôtel Kempinski Geneva qui le “débauchera” de Cour- chevel. Depuis octobre 2015, Nicolas Dubois veille sur une brigade d’une vingtaine de personnes : frigoristes, menuisiers, peintres, électriciens… Tout change

Flaine, puis à nouveau rappelé à Tignes en tant que responsable tech- nique cette fois. “Le club avait été victime d’une coulée de boue qui avait dévasté tout l’intérieur. J’avais trois mois pour relever le challenge de rouvrir le club pour la saison. J’y suis arrivé.” Aquarius étant une filiale du Club Med, il reçoit un coup de fil en 2000 : “On m’a dit : “On va te bouger de tes montagnes.” Ils m’ont envoyé en tant que responsable technique du ClubMed de Bora-Bora en Polynésie. Une expérience inoubliable” , d’autant qu’il vivra là-bas la tragédie du 11- Septembre avec des centaines de clients bloqués, les Américains notamment. Retour à la montagne avec un poste de responsable technique de deux autres Club Med à Saint-Moritz en Suisse. “Puis on m’a confié le suivi de la construction du nouveau Club Med de Peisey-Vallandry en Savoie. Un investissement de 56 millions

Son rôle ici aussi : que cet immense vaisseau de 100 000 m 2 , le plus grand 5 étoiles de Suisse avec ses 412 chambres et suites, et ses 400 salariés, ne connaisse aucune avarie majeure. Son projet défi sera de sui- vre le programme de rénovation complète de la façade de cet hôtel donnant sur le Léman, pour laquelle un concours international d’archi- tecture est en cours. Un challenge de plus pour ce frontalier qui fêtera ce mois-ci ses 50 ans. Pour l’occasion, ce frontalier qui réside désormais à Annecy sera de retour sur ses terres natales pour le traditionnel défilé des conscrits, début avril.Avec de bonnes histoires à partager avec ses conscrits, de ses exploits de gamin pontissalien au billard et au baby-foot (il a même écrit un guide pratique du baby- foot), jusqu’à ces multiples anecdotes liées à un parcours professionnel aussi atypique que riche. n J.-F.H.

Bio express Nicolas Dubois est né le 8 février 1969 à Pontarlier. Études à l’école Cordier, au collège Grenier puis au lycée Toussaint-Louverture. l l

au quotidien Nico- las Dubois. Ce “Pon- tissalien pure souche” comme il le dit lui-même occupe depuis trois ans et demi la fonction de directeur technique du Grand Hôtel Kempinski Geneva. Rien pourtant ne le prédestinait à endosser ces fonc- tions, lui l’ancien élève du lycée Tous- saint-Louverture, le L.E.P. comme on disait encore à

Un challenge de plus pour ce frontalier.

l Formation d’électricien.

e

l Actuellement directeur technique de l’hôtel Kempinski à Genève.

Père d’une fille de

l

12 ans.

Vit à Annecy.

l

l Passions : le billard, le baby-foot, le fitness

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