La Presse Pontissalienne 232 - Février 2019

SPÉCIAL NEIGE 26

La Presse Pontissalienne n°232 - Février 2019

CES PETITES STATIONS QUI TIRENT LEUR ÉPINGLE DU JEU

MOUTHE Des projets en vue Le bel exemple venu du froid À côté de Métabief, la station-reine du Haut-Doubs, d’autres petites stations se démènent pour attirer un public familial friand de simplicité. Zoom sur quatre destinations proches et authentiques.

Et en dessous de - 15 °C, les pro- fesseurs n’ont pas le droit de sortir leurs élèves.Woka Loisirs qui gère les remontées méca- niques, le damage, l’enneige- ment, est prête pour les vacances de février. Station familiale par excellence, Mouthe fidélise et séduit une clientèle grâce à une meilleure communication et des prix avan- tageux tant pour les forfaits que pour la location. “Nous avons lancé le forfait 3 heures (14 euros adulte) qui évite à la personne qui arrive à 11 heures d’acheter un forfait journée. Nous avons également l’offre famille qui per- met d’économiser le prix d’un forfait si vous êtes plusieurs” présente Jonathan Lods, chef d’exploitation. À ses côtés, 5 autres personnes assurent la vente des forfaits, la sécurité des pistes et les remonte-pentes.

Mouthe a confié la délégation de son domaine alpin à Woka Loisirs qui assure l’activité. La survie de l’école du ski du français, le chalet- restaurant, la P.E.P., en dépendent.

D ans le berceau du ski nordique, là où un cer- tain Fabrice Guy est né (médaillé d’or olympique en 1992),Mouthe a préservé ses remontées mécaniques. Un pro- jet - communal - prévoit de recréer un nouveau bâtiment d’accueil pour la vente de forfaits de ski et un autre pour l’école du ski français. Plus qu’un ser- vice, la station meuthiarde avec seulement quatre pistes d’alpin (piste verte, bleue, rouge et un baby ski) est garant d’un lien social. Hors période scolaire et lorsque la neige est suffisante, ce sont

les écoliers du secteur qui pro- fitent des installations comme les élèves de l’école du Sacré- Cœur de Mouthe venus ce jour- là avec leurs professeurs. Ils

devaient débuter les cours de ski avec leur moniteur Yves Maréchal à 9 heures. Le démarrage a été décalé d’une heure… Il faisait - 21 °C ce matin- là à moins de 200 mètres de la Source du Doubs, à 927 m d’altitude.

L’équipe Woka Loisirs chargée de faire fonctionner la station alpine.

“Nous avons lancé le forfait 3 heures.”

s’amuse le directeur de l’école de ski. Ici, le voisin Métabief n’est pas considéré comme un concurrent. “Nous sommes la station où les parents peuvent boire un chocolat chaud sans avoir à s’inquiéter que leur enfant se perde” dit le chef des pistes.

Si quelques soucis sont apparus sur les enneigeurs fin janvier, Woka et la mairie devaient tout remettre dans l’ordre pour sa neige de culture. Tout est réuni pour glisser à Mouthe jusqu’au 10 mars… n E.Ch.

“On aime ce qu’on fait” résume le directeur. L’école du ski français est l’autre atout meuthiard. Apprennent à skier les locaux mais aussi lestoursites en séjour ici. “Et chez nous, la descente aux flam- beaux se fait par les élèves et non par les moniteurs. Ils étaient une centaine l’année dernière”

Renseignements : mouthe-wokaloisirs.fr

JOUGNE

Quatre pistes Entre-les-Fourgs renoue avec le succès

La petite station reprise il y a sept ans par trois investisseurs privés reconquiert peu à peu un public familial en quête d’authenticité. Depuis, l’activité progresse tous les ans.

petite station jougnarde. La yourte provisoire a laissé la place à un petit chalet et le petit chalet à un plus gros il y a quatre ans, entièrement monté par les associés et agrémenté depuis deux ans d’une nouvelle véranda. Le bâtiment abrite désormais la vente des tickets, la location de matériel et une salle de restauration qui fonc- tionne en saison grâce au renfort de plusieurs salariés. La pugna- cité des investisseurs s’avère payante : “Nous sommes en aug- mentation constante du chiffre

B eaucoup de parents qui emmènent aujourd’hui leurs enfants découvrir les joies de la glisse à Entre-les-Fourgs ont fait leurs premières descentes ici même, au temps glorieux de la colonie de la P.E.P. qui a permis à des milliers d’enfants de s’initier

au ski alpin. La colonie n’existe plus et l’association qui gérait les téléskis à fini par se résoudre à les mettre en vente. Parmi les piliers de l’association, il y avait Alain Gresset, un “Brûle-Loup” pure souche (le nom des habi- tants du hameau), dont le père avant lui, au milieu des années

cinquante avait créé la station avec ses amis du Club alpin français. “En 2010-2011, l’asso- ciation devait faire face à la révi- sion complète des téléskis mais elle n’avait pas les moyens de payer les 85 000 euros néces- saires à ces travaux. Elle s’est donc résolue à vendre la station pour l’euro symbolique. C’est comme ça que se sont manifes- tées deux personnes de Haute- Saône, Cyril Chapuzot et Patrice Cuny avec qui je me suis associé pour reprendre la gestion des téléskis” rappelle Alain Gresset, un des trois co-proprétaires des installations. Les deux premiers, Haut-Saônois d’origine, sont venus discuter un samedi avec Alain Gresset et en une demi- journée, l’affaire était conclue. Depuis, le trio d’associés a pour- suivi les investissements pour redonner de l’attractivité à la

Au pied des pistes, un grand chalet accueille les skieurs (photo C. Chapuzot).

les-Fourgs continue chaque année à investir. Les prochaines dépenses concerneront l’instal- lation de perches à neige de cul- ture tout au long du petit téléski. Pour assurer l’alimentation en eau de ces futures installations, la société a récupéré les anciens châteaux d’eau de la commune. Le système D. “Nous essayons de faire les choses à moindre coût car on est bien conscient du dérèglement climatique.Mais nous sommes persuadés que les petites stations familiales comme les nôtres ont de l’avenir.” Et, ajoute, Alain Gresset, “si on avait laissé tomber les téléskis, que resterait-il au village ?” n J.-F.H.

velles têtes” confirme M. Gres- set. Le prix d’accès aux quatre pistes desservies par deux téléskis est un des arguments principaux d’Entre-les-Fourgs : 8 euros la demi-journée pour les enfants, 10 euros pour les adultes, ou 10 euros la journée enfant et 13 euros pour les adultes. Imbat- table. Le bas des pistes à 1 070m avec un sommet à 1 220 m garantit un enneigement assez régulier. “Nous avons pu ouvrir toutes les saisons depuis que nous avons repris, entre 20 et 50 jours par saison. Cette année, nous comptons bien pouvoir ouvrir jusqu’à mi-mars.” La société des téléskis d’Entre-

d’affaires observe Alain Gresset. Un autre point très positif, c’est que la clientèle suisse revient en force.” L’autre partie de la clientèle fami- liale vient de Besançon, de Dole voire de Dijon, et le bouche-à-oreille f o n c t i o n n e : “Toutes les années on voit de nou-

“La clientèle suisse revient en force.”

Alain Gresset, un des trois co-gérants de la petite station jougnarde.

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