La Presse Pontissalienne 232 - Février 2019

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 232 - Février 2019

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l La Rivière-Drugeon Cinq enfants La famille Zawahri engagée sur le long chemin de l’intégration

Un an après leur arrivée en France, Mahmoud, Diana Zawahri et leurs cinq enfants assimilent peu à peu une langue, une culture et un climat qui ne leur étaient pas familiers, toujours bien accompagnés par l’association Repair. Une leçon de vie.

D ans le confort de notre démocratie française, il y en aura toujours qui se plaindront qu’on soit plus attentif au sort des migrants qu’à certains Fran- çais dans une situation sans doute tout aussi précaire. Mais quand on sait le parcours de la famille Zawahri, on ne peut que se féliciter de pouvoir les accueil- lir pour leur offrir une seconde chance de goûter pacifiquement aux joies de l’existence. Fuyant les bombardements d’Alep, la ville martyre de Syrie, ils ont vécu pendant cinq années dans un camp de réfugiés au Liban. Ils y seraient peut-être encore sans le projet des “cou- loirs humanitaires” lancé en 2017 par cinq associations chré- tiennes. À savoir : la commu- nauté italienne de Sant’Egidio, la Conférence des évêques de France, le Secours catholique, la Fédération protestante de France et la Fédération de l’en- traide protestante de France. L’objet de cette action visait à faire venir en France, sans dan- ger par la voie des airs, des

Mahmoud, Diana est leurs cinq enfants Mohamad, Issam, Fath- meh,Ahmad et Roah ont décou- vert leur nouvelle maison le 30 janvier 2018. Comme toutes les familles prises en charge par Repair, ils bénéficient d’un réfé- rent du quotidien et d’un réfé- rent administratif. Le premier facteur d’intégration dans un nouveau pays repose sur la maî- trise de la langue. Les interve- nants de la commission “appren- tissage du français” mise en place au sein de Repair ont mul- tiplié les déplacements à La Rivière-Drugeon. Chacun pro- gresse à son rythme. Mahmoud et Issam, 25 ans, suivent aussi des cours en “français langue étrangère” dispensés à la F.R.A.T.E. à Pontarlier. La famille a obtenu assez rapide- ment le statut de réfugié, sauf la maman Diana qui n’étant pas de nationalité syrienne doit encore patienter. Rien n’est sim- ple quand on est un migrant. Chacun trouve peu à peu ses marques. La petite dernière Roah, 13 ans, est entrée au col- lège Grenier en février. Son frère

Syriens et Irakiens jugés vul- nérables. Atteint d’une sclérose en plaques,Mohamad, 26 ans l’aîné de la fratrie Zawahri avait besoin de soins d’urgence. De quoi répondre à ce caractère de vulnérabilité. 500 réfugiés ont donc bénéficié de ce dispositif acté par le président François Hollande enmars 2017. “Repair avait été contacté en amont pour savoir si l’on pouvait accueillir cette famille. On avait trouvé une solution de logement dans une ferme située à La Rivière- Drugeon. Pour des raisons pra- tiques d’accès aux commerces, aux établissements scolaires et aux services de toute nature, on cherche aujourd’hui un héber- gement à Pontarlier, que ce soit un grand appartement ou une petite maison à louer” , signale à tout hasard Christine Guiraud qui fait partie des accompa- gnants de Repair. Un logement à loyer accessible car l’associa- tion vit essentiellement des dons de ses adhérents, environ 200 aujourd’hui, pour couvrir ses dépenses.

Entre Diana et Mahmoud, une belle famille de cinq enfants qui ne demande qu’à s’intégrer.

dans sa branche. En Syrie, il était soudeur dans le bâtiment. Diana la maman, véritable tour de contrôle familiale, assimile avec une facilité assez décon- certante les rouages de l’inté- gration à la française. Très maternelle, elle veille bien sûr sur la santé de Mohammad et nous fait savourer ses talents culinaires. Un vrai cordon-bleu. “La famille participe par exemple à la collecte des repas avec la Banque alimentaire. Elle touche l’allocation des demandeurs d’asile et règle une partie du loyer de lamaison. Notre objectif étant de les accompagner vers

Ahmad 18 ans est en seconde au lycée Xavier-Marmier. “Il fait aussi le bonheur du club de foot local” , note DominiqueMarguet, l’une des deux référentes de la famille Zawahri. La seconde fille Fathmeh, 19 ans, a aussi repris le chemin de l’école, scolarisée elle aussi au lycée Xavier-Mar- mier en classe de 1 ère S.T.M.G. Issam travaille depuis octobre au magasin Biocoop de Pontar- lier. “Je m’occupe de la mise en rayon, duménage. Celame plaît” , explique Issam. Mahmoud le père pour qui l’apprentissage du français est plus laborieux compte bien trouver un emploi

l’autonomie. ils ont aussi suivi de près par un médecin de l’hô- pital de Pontarlier qui est lui aussi d’origine syrienne” , pour- suit Christine Guiraud. Après avoir traversé avec une belle dignité l’épreuve forcée du déracinement, la famille Zawahri particulièrement accueillante a trouvé sa place dans la commu- nauté villageoise de La Rivière- Drugeon. Ils reçoivent toujours avec le sourire leurs voisins heu- reux de leur donner un coup de main ou simplement d’échanger quelques nouvelles. Le sens de l’accueil n’a pas de frontière. n F.C.

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