La Presse Pontissalienne 232 - Février 2019

12 DOSSIER PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n°232 - Février 2019

SANTÉ

Un déficit 2018 d’1,5 million d’euros L’activité de l’hôpital est en croissance de 5 % Le bilan 2018 résolument positif du directeur Olivier Volle

Olivier Volle le directeur et Patrick Genre qui préside le conseil de surveillance du C.H.I.H.C. ont dressé le bilan de l’année 2018 en se projetant

s’inscrit dans un contexte national de plus en plus tendu concernant l’avenir des petits hôpitaux comme s’en est plaint Patrick Genre lors de la cérémonie des vœux au C.H.I.H.C.

“O n enregistre en 2018 une bonne activité sur les séjours avec des recettes en augmentation de 5 % par rapport à l’année précédente. C’est une performance assez remarquable si l’on tient compte de la perte de 3 millions d’euros qui nous avait été imputée suite à la réforme de l’assurance-mala- die des travailleurs frontaliers” , apprécie Olivier Volle le direc- teur du Centre Hospitalier Inter- communal de Haute Comté (C.H.I.H.C.). Face à cette lourde perte de recettes, l’hôpital avait réagi en 2017 en s’engageant dans un contrat de performance écono- mique. “On n’a pas encore les chiffres mais la tendance est un déficit qui devrait avoisiner 1,5million d’euros en 2018. C’est conforme aux prévisions.” La mise en place du plan de retour à l’équilibre financier qui se décline en 12 axes principaux se traduit par des changements notables. Exemple : le partena- riat avec la clinique sur les soins de suite et réadaptation qui

pourrait aboutir à un rapatrie- ment de l’activité de la clinique à l’hôpital. D’autres secteurs sont touchés comme la chirurgie qui conserve le même niveau d’activité sur un nombre de lits en baisse. “Aujourd’hui, c’est une organi- sation qui fonctionne même si c’est plus difficile pour les équipes de soin” , poursuit le directeur en citant également les problèmes d’organisation rencontrés en psychiatrie et les résultats réalisés par les fonc-

tion des recettes. “C’est assez rare. Ce qui explique aussi pour- quoi l’A.R.S. nous fait confiance.” Les visites de certification qui se sont déroulées tout au long de l’année 2018 ont mis en évi- dence les forces et faiblesses du C.H.I.H.C. Organisation globale très performante, salle des nais- sances au top. Elles pointent aussi des axes d’amélioration à mener sur le plan de la politique de la qualité et de gestion des risques, par rapport aux urgences en période de pointe… “On va travailler à définir le projet d’établissement 2019- 2024. Il comprend dix domaines : médical, social, plan directeur… La coloration principale s’arti- cule autour d’un projet médical offensif. Je pense, par exemple, à l’ophtalmologie. Des coopéra- tions seront développées à travers le G.H.T. (Groupement hospita- lier de territoire). On va s’atta- cher àmettre enœuvre une filière gériatrique sur le Haut-Doubs avec Ornans et Morteau.” L’aile désespérément vide du Grandvallier sera occupée par l’association d’Hygiène sociale

sur un avenir immédiat qui s’annonce compliqué.

santé 2022”, il craint que les effets escomptés arrivent trop tardivement. Tout n’est pas à jeter dans ce plan. “La gradation des soins va conforter la notion d’hôpital de proximité. Cela évi- tera des fermetures mais provo- quera aussi des évolutions d’ac- tivités.” Il évoque ensuite, deuxième étage de la fusée, la mise en place des communautés professionnelles territoriales de santé dont la finalité consiste à organiser la médecine de ville de façon collective jusqu’à la permanence des soins ambula- toires.“On doit absolument déve- lopper des relations de confiance entre la médecine de ville et la

de Franche-Comté qui va y gérer le foyer Bellevue une nouvelle structure dédiée à l’accueil de personnes adultes en situation de handicap psychique. “On tra- verse parfois des tempêtes mais on peut réduire la voilure, fermer les écoutilles et garder le cap” , résume Olivier Volle. Très investi sur les questions de santé et la défense des hôpi- taux de proximité, Patrick Genre qui préside le conseil de sur- veillance du C.H.I.H.C. ne cache pas son inquiétude. “Tous les hôpitaux sont en situation de déficit, il est urgent d’avoir des moyens immédiats.” Pas opposé aux orientations du plan “Ma

médecine hospitalière. Rappe- lons que les généralistes sont les premiers prescripteurs du C.H.I.H.C.” Enfin, il ne cache pas son scep- ticisme sur l’évolution du G.H.T. “On sent poindre une volonté de centralisation des pouvoirs de décision y compris pour le per- sonnel. Jusqu’à présent, le C.H.I.H.C. est l’un des seuls éta- blissements qui arrive à accepter l’évolution mais à un moment donné, on ne pourra plus faire avec moins. Le personnel est sous tension, d’où l’importance d’ob- tenir des moyens immédiats de l’A.R.S.” n F.C.

tions supports : cuisine, services techniques… “Les travailleurs de l’ombre” , comme il sou- ligne, vont ainsi contribuer à plu- sieurs centaines de milliers d’eu- ros d’économie. Chacun apporte sa pierre à ce plan de retour à l’équilibre qui repose d’abord sur l’augmenta-

“On ne pourra plus faire avec moins.”

Déshabiller l’un pour habiller l’autre ? Des pompiers professionnels de la caserne de Pontarlier vont être affectés sur d’autres casernes de la bande frontière dans le cadre d’une nouvelle organisation. SÉCURITÉ Réorganisation chez les pompiers

C’ est une organisation interne aux soldats du feu qui doit être encore négociée lors d’un dialogue social, prévu mi- février. La conclusion est vivement attendue dans les équipes. Comme indiqué dans notre précédent numéro, les sapeurs-pompiers du Haut-Doubs - de Pontarlier en particulier - inter- viennent chaque jour un peu plus.Avec 2 800 interventions l’an dernier (+ 6 % en un an), la hiérarchie a décidé d’adap- ter les besoins au niveau de la bande frontière.Ainsi, 3 pompiers profession- nels sur les 47 que compte la caserne de Pontarlier doivent être mutés dans d’autres centres. Un poste pourrait être créé à Maîche. Quant aux autres affectations, elles ne sont pas encore connues mais certains pourraient ren- forcer les centres de Besançon et de Montbéliard eux aussi confrontés à la hausse des sorties. Un autre part en retraite. Sous couvert d’anonymat, un pompier réagit : “Il est assez facile de faire peur à la population en disant qu’en raison

de l’augmentation des sorties nous ne ferons plus certaines interventions et oublier de signaler qu’il y aura mini- mum 5 pompiers supprimés à Pontar- lier” dit ce dernier. La hiérarchie ne parle pas de suppressionmais “d’adap- tation aux besoins.” Tout est dans la nuance. “Nous sommes en plein cœur d’un dialogue social donc vous com- prendrez qu’il faudra attendre la fin de celui-ci prévu mi-février pour échan- ger sur ce sujet” prévient le comman- dant Emmanuel Honor, chef du grou-

Les engins de secours ne sont pas les seuls à bouger à la caserne de Pontarlier : des pompiers vont faire de même…

pement sud à Pontarlier. L’officier reconnaît que le Haut-Doubs est face à une rupture en matière de secours à la personne : “Nous connaissons des vraies difficultés à trouver des sapeurs-pompiers volontaires disponibles. Nous sommes à une rup- ture où nous devons met- tre deux éléments en parallèle : le réajustement des effectifs et en même

Pour une meilleure agilité opération- nelle.

au Russey (750 sapeurs), des études ont été réalisées. “Il ne s’agit pas de déshabiller Paul pour habiller Jacques mais d’être agiles sur l’ensemble du territoire” prévient l’officier. Le conseil

d’administration du service départe- mental d’incendie et de secours (C.A.S.D.I.S.) prévu mi-février tran- chera. n E.Ch.

temps nous recentrer sur notre cœur de métier.” Pour arriver à ces ajustements en per- sonnel sur la bande frontière qui com- porte 26 casernes de Chapelle-des-Bois

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