La Presse Pontissalienne 231 - Janvier 2019

La Presse Pontissalienne n°231 - Janvier 2019

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l Événementiel Un secteur moins impacté “Je crains les répercussions sur la clientèle suisse” Comme d’autres professionnels de la restauration et du loisir, le Komplex a perdu une part d’activité. Mais c’est l’image véhiculée - si elle venait à perdurer - qui inquiète.

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P remière semaine des vacances scolaires à Pontarlier. Le manque de neige au Larmont impose aux vacanciers de délais- ser les sports de neige pour jouer au

Pas de quoi toutefois rattraper les consé- quences économiques du mouvement des gilets jaunes, qui, restent toutefois mesurées pour cet établissement. “Nous avons été touchés le premier samedi de grève où nous avons perdu 50%de notre chiffre d’affaires ce jour-là. Sur 20 employés présents, 10 ont dû rentrer chez eux. Ils ont été payés mais devront récupérer leurs heures. Quant à l’ali- mentation, en raison des questions d’hy- giène, nous avons été obligés de la jeter à la poubelle…” explique le responsable de l’enseigne André-François Émilli. L’enseigne réalise sa plus grosse saison l’hiver (et au printemps),avant les beaux jours. Normal donc que le chef d’entre- prise s’interroge : “Il ne faudrait pas que le mouvement perdure… On com- prend que ces personnes se sentent sur-

bowling, au badminton ou aux jeux vidéo.Tout “bénéf” pour le Komplex, un espace ludique et de restauration situé dans la zone des Grands Planchants à Pontarlier.

en relation avec les fédérations de com- merçants a proposé aux commerçants “d’exprimer leur propre compréhension” en plaçant un gilet jaune en devantu- re de magasin, par le port d’un gilet, par un rideau de baissé durant 30 minutes ! La contrepartie : que la zone commerciale ne soit pas bloquée. “Un peu facile, résume le professionnel pon- tissalien. Si demain un syndicat fait grève, il faudra que je mette une faucille et un marteau devant mon magasin ?” ironise-t-il. Au-delà de ce mouvement que beau- coup de professionnels comprennent, ils veulent simplement pouvoir tra- vailler. Il y va de l’emploi de centaines de salariés. n E.Ch.

taxées mais qu’elles bloquent un centre des impôts, pas nos commerces ! Ce qui est perdu dans la restauration ne se rat- trape pas : la personne ne va pas reve- nir deux fois plus la prochaine fois.” Si les gilets jaunes sont toujours au rond-point de Doubs, cette fois-ci dans un champ privé, lamobilisation semble moins gêner le commerce. Rassurant ? “Je crains les répercussions sur la clien- tèle suisse. Les informations en Suisse vont vite et beaucoup ont entendu que c’était la révolution en France. Il ne faut pas que cela continue” dit le commer- çant qui n’a pas aimé - comme d’autres - le message adressé par la commu- nauté de communes du Grand Pontar- lier. Le 6 décembre dernier, la collectivité

Au Komplex à Pontarlier, la fréquentation a surtout

baissé le premier

week-end du mouvement social.

l Vuillecin Transport Une perte de 500 000 euros

l Zoom Boom des colis : un effet gilets jaunes ? Les achats sur Internet son souvent stigmatisés par les commerçants de détail. Si le nombre de livraisons double au moment des fêtes, ce ne serait pas pour autant dû au mouve- ment selon un professionnel. L a société Haut-Doubs Express dirigée par Didier Vuillemin en voit de toutes les tailles et de toutes les couleurs des cartons. Basée dans la zone industrielle de Pontarlier, c’est elle qui a l’exclusivité des livraisons de colis pour Chronopost dans tout le sud du département du Doubs. Didier Vuillemin confirme la tendance à la hausse du volume de colis transportés, en hausse selon lui de près de 10 % d’une année sur l’autre. Il nuance pourtant : “Cette année, la hausse d’activité est sur une tendance norma- le, il n’y a pas eu de boom lié au mouvement des gilets jaunes qui aurait fait que le nombre d’achats sur Internet a explosé. Ce n’est pas le cas chez nous.” Le pic d’activité de décembre serait donc natu- rellement lié à la période de fêtes. À cette époque,

pour les Transports Colinet La crise des gilets jaunes a directement impacté cette P.M.E. pontissalienne. Les retards accumulés à cause des barrages se chiffrent en centaines de milliers d’euros de manque à gagner.

80 ans de transport L e groupe Colinet a fêté à l’automne dernier ses 80 ans d’existence. Cette entreprise familiale a été fon- dée en 1938 par l’arrière- grand-père de l’actuel diri- geant. Avec deux bœufs et un cheval, c’est ainsi qu’il a démarré dans le métier en transportant du bois pour l’en- tourage autour de Bians-les- Usiers, berceau de la famille. Au sortir de la guerre, plus de bœufs, plus de chevaux, l’aïeul, puis son fils, com- menceront le transport avec un premier camion, un engin américain offert en compen- sation des pertes de guerre. L’entreprise sera ensuite repri- se par la troisième généra- tion, le père et l’oncle de Chris- tian Colinet qui feront prospérer l’activité. Et à partir de 2003, aux com- mandes de la société, Chris- tian Colinet donnera un nou- veau coup d’accélérateur, avec notamment le rachat de deux entreprises, dans le Jura et en Saône-et-Loire. Aujour- d’hui, le groupe Colinet emploie une soixantaine de salariés pour un chiffre d’af- faires consolidé de 10 millions d’euros T.T.C., dont 50 % réa- lisés avec des clients étran- gers. L’entreprise est instal- lée depuis juillet 2015 sur la zone d’activités de Vuillecin. n

C hristian Colinet a sorti sa calculette. La belle avance que son entrepri- se avait à l’automne en termes de chiffre d’affaires a totalement fondu en l’espace de six semaines, entre le 17 novembre et la fin de l’année. “Nous avons énormément souffert du mouvement des gilets jaunes. Les retards dans les livraisons, liés aux attentes et aux barrages, ont été d’au moins deux heures par camion. À raison de 60 camions par jour, ça fait 120 heures quotidiennes. Multipliées par le taux horaire, on arrive à 420 000 euros de perte sur deux mois” commente le patron de cette entreprise employant une soixantaine de sala- riés. Christian Colinet pourrait ajou- ter à ces pertes les 300 000 euros supplémentaires déboursés en 2018 à cause de la hausse du prix des car- burants. Cette crise des gilets jaunes a également eu un impact fort sur les relations commerciales que l’en- treprise Colinet entretient avec ses clients, dont 50 % sont étrangers. “Au vu des événements de Paris dont les images ont fait le tour du mon- de, certains clients étrangers étaient déjà bien contents que leur mar- chandise finisse par être livrée, mais beaucoup de clients nous ont fait part de leur mécontentement” note Christian Colinet qui dit néanmoins “respecter les gilets jaunes et leur mouvement. C’est incompréhensible aujourd’hui de voir des salariés ne pouvant pas se loger ou nourrir leur famille.” Afin d’éviter les points de blocage, les chauffeurs de l’entreprise Coli-

Christian Colinet, à la tête d’une soixantaine de salariés, dit comprendre le mouvement mais déplore ses conséquences économiques.

un Belfort-Lyon à 73 euros ! Mais d’ores et déjà, nous réclamons un remboursement de ces sommes indû- ment payées.” Dans la perspective d’une sortie de crise, Christian Colinet compte sur certainesmesures récemment annon- cées et notamment la défiscalisa- tion des heures supplémentaires qui devraient donner une vraie bouffée d’oxygène à des conducteurs qui, en contrepartie de leurs horaires de travail souvent élastiques, auraient en face une vraie compensation finan- cière. “Valoriser le travail, c’est ce qui compte le plus. J’espère qu’enfin nos gouvernants l’ont compris !” ter- mine Christian Colinet qui craint que le mouvement des gilets jaunes ne soit pas terminé pour autant. n J.-F.H.

net ont dû faire des détours par d’autres itinéraires. “C’est donc plus d’heures de conducteurs et plus de carburants. Et pour éviter certains nœuds, on a également dû prendre des autoroutes, donc avec des frais de péage en plus.” Cerise sur le gâteau : les sociétés de transport comme celle de Vuillecin ont dû par-

au lieu de livrer comme dans un mois normal environ 300 clients par jour (particuliers ou professionnels), Haut-Doubs Express en livre le double durant les fêtes. “Les volumes de ven- te sur Internet sont impres- sionnants toute l’année, esti- me Didier Vuillemin, évidemment plus encore au moment des fêtes. Mais les gilets jaunes n’y sont pour rien ici à mon avis” répète le patron de cette entre- prise à la tête d’une équipe d’une vingtaine de salariés pour autant de camions. n

Uhe hausse de 10% par an des livraisons de colis.

fois payer les plus longues distances à cause des dégâts qui ont rendu certains péages inopérants. “Les sociétés d’auto- route nous font donc payer la plus longue distance. Pour un Besançon-Dole qu’on aurait payé 8 euros, ils nous font payer

“Plus d’heures de conducteurs, plus de carburants.”

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