La Presse Pontissalienne 231 - Janvier 2019

l’événement

La Presse Pontissalienne n°231 - Janvier 2019

Gilets jaunes : les conséquences économiques du mouvement

Voilà bientôt deux mois que le mouvement des gilets jaunes a démarré dans le Haut-Doubs. Après des périodes de blocage des accès, puis de filtrage, la résistance continue à s’organiser. Sur le plan économique, commerçants et acteurs de la vie locale ont fait leurs comptes. L’addition est salée.

l Économie Centre-ville et périphérie touchés La baisse de l’activité pourrait atteindre - 25 % La fédération des commerçants du Grand Pontarlier est en train de faire les comptes. Des fermetures de commerces ne sont pas à exclure. Et la clientèle suisse a déserté. Les gilets jaunes auront marqué d’une pierre noire le commerce pontissalien.

A près bientôt deux mois de contestation sociale, “la situation est toujours hyper- tendue et difficile pour le commerce” indique Denis Gérôme, le président de la fédé- ration des commerçants du Grand Pontarlier. Après des semaines de mobilisation, les gilets jaunes auront fait fuir, à leur insu, bon nombre de clients, jusqu’à Noël, même si la semai- ne de Nouvel an “a été bien meilleure” tempère le président de la fédération. Ce rebond dans la dernière ligne droite ne permettra cependant pas au commerce de récupérer les pertes de novembre et décembre. Après avoir recoupé plusieurs sources d’information, la fédération des commerçants estime la baisse d’activité à 25%. Et cette violente baisse est “essentiellement due à la clien- tèle suisse qui a déserté.” Cer- tains commerçants ont fait leurs calculs d’après les codes pos-

taux qu’ils demandent à leurs clients : la baisse de fréquenta- tion de la clientèle suisse est estimée “entre 15 et 20 %.” Les images des violences dans cer- taines villes de France, diffu- sées en boucle, font également des dégâts auprès de la clien- tèle suisse même si le Haut- Doubs pontissalien a été épar- gné par ses violences. “On ne voit plus un Suisse” confirme ce commerçant en zone. Les clients locaux, eux, reviennent peu à peu en ce début d’année. Un autre événement est venu troubler la sérénité des clients durant les fêtes, ce sont les mesures Vigipirate prises aux abords des marchés de Noël, des mesures qui selon les commer- çants du centre-ville “ont blo- qué l’activité. Les clients ne se promenaient pas sereinement en ville, ça a également refroidi la consommation.” Le commerce de centre-ville hors périmètre du marché semble s’en être mieux sorti.

Cette sérieuse baisse d’activité est venue parachever une année 2018 qui avait déjà été “tendue” dans son ensemble, avec un franc suisse en recul durant une bon- ne partie de l’année et donc un pouvoir d’achat suisse et fron- talier en légère baisse. Le résultat se mesure égale- ment sur le front de l’emploi. Selon les premiers calculs de la fédération Grand Pontarlier, “une cinquantaine d’emplois en C.D.D. n’ont pas été confirmés à cause du mouvement.” Par ailleurs, Denis Gérôme ne cache

En zone comme en ville, le commerce pontissalien a souffert.

contraintes que ces ouvertures dominicales impliquent en termes d’organisation salaria- le et de communication. Sur 450 commerçants interrogés sur le Grand Pontarlier, ils ne seraient apparemment qu’une petite cin- quantaine à s’être prononcés en faveur de ces ouvertures excep- tionnelles. Au-delà des chiffres d’affaires perdus, les commerçants pon- tissaliens n’aspirent désormais qu’à retrouver une chose : la sérénité. n J.-F.H.

connus en Suisse pour véhicu- ler leurs messages. Une solu- tionmoins onéreuse a priori que via les supports de publicité tra- ditionnels. Certains comptent aussi sur l’autorisation que le préfet a donné aux commerçants du Doubs pour ouvrir tous les dimanches de janvier dans l’es- poir de reconstituer une partie du chiffre d’affaires perdu. Mais pour les commerçants pontis- saliens, cette autorisation déli- vrée début janvier, arrive sans doute un peu tard vu les

Le challenge pour les commer- çants pontissaliens est désor- mais de reconquérir les clients suisses perdus.Mais cette recon- quête a un prix sachant que pour 1 euro investi dans la publicité en France il faut en mettre 5 en Suisse. C’est la raison pour laquelle “on a commencé à le fai- re via les réseaux sociaux par de la publicité sur Facebook, ce qui nous a permis de toucher 60 000 personnes environs” note Denis Gérôme. Prochaine éta- pe : la fédération réfléchit à s’ap- puyer sur des “youtubeurs”

pas ses craintes pour certaines enseignes dont la trésorerie était déjà très tendue depuis plusieurs mois. “Des com- merces risquent bien de fermer présage-t-il. Cer- tains n’avaient vraiment pas besoin de ça. ”

Une priorité :

reconquérir la clientèle suisse.

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