La Presse Pontissalienne 231 - Janvier 2019

ÉCONOMIE 34

La Presse Pontissalienne n°231 - Janvier 2019

RESTAURATION Agrandissement Le McDo nouveau est arrivé

jet de plusieurs extensions et la dernière grosse rénovation remonte à 2009 avec l’aména- gement du jardin d’hiver. “En 10 ans, 3 millions de personnes sont passées physiquement chez nous. Cela représente aussi 7mil- lions de sandwiches. Il s’avérait nécessaire de remettre au goût du jour l’outil de travail.” Com- me McDo ne fait jamais dans la demi-mesure, la transformation est radicale. De la version pré- cédente, il ne subsiste plus que la structure métallique. L’occa- sion d’adopter les derniers concepts développés par la chaî-

ne de restauration rapide. Côté déco, on est à la pointe de l’innovation. SeuleAix-les-Bains a devancé Pontarlier en Fran- ce. Et à l’échelle planétaire, il faut se rendre à Londres, Amsterdam ou Varsovie pour trouver la même ambiance. Côté cuisine, on passe du “Full kit- chen” au “Made for you” ou “M4U”. Les cuisines Full kit- chen étaient conçues pour répondre à une forte production aux heures de pointe mais moins bien adaptées à la préparation d’un hamburger en après-midi ou aux produits grill. Ils ne cor- respondent plus à la diversifi- cation d’une offre qui comprend jusqu’à 21 sandwiches différents. “Le concept “Made for you” a été pensé pour un mode de fabri- cation à la commande. On tra- vaille maintenant au fur et à mesure, ce qui prend un peu plus de temps.Aussi pour faire patien- ter le client, on est passé à la for- mule service à table. Ce qui nous a obligés à augmenter la capa- cité d’accueil pour proposer désor- mais 290 places assises.” Choi- sissez, commandez et allez vous installer. Le McDo nouveau, c’est aussi le SaladBar où chacun vient composer la salade de son choix avec des ingrédients variés. “On est toujours dans cette logique de fabriquer en flux tendu avec une garantie de fraîcheur amé- liorée.” Tout à côté, bienvenue au McCafé. Là aussi un nouvel espace pour déguster expresso, cappuccinos, mokas agrémen- tés ou pas d’une palette de vien- noiseries et pâtisseries. Si elle a été transformée, voire rédui-

Dix ans après les derniers gros travaux, le restaurant McDonald’s de Pontarlier a été complètement refait à neuf en concentrant les dernières innovations de la plus célèbre chaîne de restauration rapide.

Q u’on le veuille ou non, qu’on aime ou pas,McDo attire la foule. Et celui de Pontarlier ne déroge pas à la règle. Surtout depuis qu’il s’est refait un lifting . Aux heures de pointe, cela bouchonne

vite au McDrive et la file de voi- tures déborde même sur la rou- te. De quoi réjouir le taulier, Philippe Gille, aux commandes depuis l’ouverture duMcDo pon- tissalien en janvier 1995. L’établissement a déjà fait l’ob-

“Avec le McCafé et le SaladBar, il s’avérait nécessaire d’apprendre de nouveaux métiers” confie Philippe Gille le directeur.

te, la terrasse est toujours là avec 100 places assises contre 120 auparavant. Avec tous ces changements, l’ef- fectif s’est forcément étoffé. 130 salariés, soit 90 équivalents temps plein, travaillent

lui demande si ces travaux ont été engagés en réaction à l’ar- rivée de Burger King à Hou- taud, Philippe Gille s’en défend. “Je n’ai aucune crainte de la concurrence, au contraire c’est même plutôt sain. Quant aux travaux, ils étaient programmés depuis deux ans, bien avant qu’on soit informé des intentions de Burger King.” Question ultime : le hamburger est-il meilleur aujourd’hui qu’avant ? “C’est au goût de chacun.Avant, tout était chaud alors qu’aujourd’hui avec la nouvelle méthode les ingré- dients sont ajoutés froid, ce qui ne plaît pas à tout le monde même si je pense que c’est aus- si une question d’habitude.” n F.C.

3 millions de personnes en dix ans.

dans les McDo de Morteau et Pontarlier exploités tous les deux par Philippe Gille. “Morteau fonc- tionne très bien, c’est pra- tiquement 70 % de l’acti- vité de Pontar- lier.” Quand on

McDo a désormais son salon de thé où l’on peut déguster expressos, cappuccinos, chocolats chauds, avec des viennoiseries et pâtisseries.

AGRICULTURE

Débat

Quelle taille maximale pour les fermes en zone comté ?

Dans quelques semaines, la filière va trancher sur le nombre de vaches par exploitation. Ce qui aura des consé- quences sur l’emploi, le savoir-faire, l’environnement.

C’ est un débat qui anime depuis juin dernier la filiè- re comté. Et il prend du temps. “C’est normal puis- qu’il touche toute la filière, de l’exploi- tant aux fruitières. Nous voulons que tout le monde s’exprime” synthétise Alain Mathieu, président du Comité interprofessionnel de gestion du Com- té (C.I.G.C.). Depuis juin dernier, la modification du cahier des charges du comté tient en haleine les profession- nels. Le 21 décembre dernier, le conseil d’administration a débattu sur le nombre de vaches maximal par exploi- tation. “Pour l’instant, ce chiffre n’est pas encore tranché mais on se dirige vers un consensus à 50 vaches par pro- ducteur sachant que nous avons déjà limité depuis juin la production à 1,2 million de litres de lait par an. Au- delà de ce nombre, c’est un débat phi- losophique qui s’engage autour du nombre d’emplois, du maintien du savoir-faire, de l’occupation de l’espa- ce, de l’environnement, aussi du temps que les producteurs réservent à l’en- gagement dans leur fruitière et la filiè- re” présente le président.

L’A.O.P. comté est consciente des dérives à éviter comme l’utilisation notam- ment du robot de traite, toujours inter- dit et qui le restera. Elle veut réaffir- mer “ce qu’est un producteur de lait à comté.” La Confédération paysanne qui a par- ticipé aux débats fait une nouvelle pro- position pour limiter à 40 le nombre de vaches pour le premier actif, 30 pour les suivants. “Pour nous, le comté est un fromage qui doit prouver jour après jour son caractère artisanal. La ques- tion est de savoir si notre génération sera à la hauteur de nos prédécesseurs dans la définition des règles pour le

Vers une limitation à 50

vaches par exploitant ?

La filière comté va

trancher d’ici le printemps.

comté des 20 pro- chaines années” ana- lyse Gérard Coquard, membre de la Conf’. Ce syndicat défend l’agriculture à taille humaine. L’immense majorité des fermes en comté compte moins de 35 vaches par actif. La Confédé- ration paysanne, très engagée dans la réécri-

Le compromis de la Confédération paysanne.

ture des règles du cahier des charges de l’A.O.P. comté a proposé une limi- tation de la productivité laitière par unité de main-d’œuvre, de même qu’el- le l’est par hectare ou par vache lai- tière, cela afin d’éviter une dérive indus- trielle. “Notre proposition initiale était de plafonner les fermes à 35 vaches lai- tières pour le premier actif et 25 vaches laitières pour les actifs supplémen-

taires. Ce qui donnait 7 actifs pour la ferme la plus grosse. La vie de l’inter- profession est faite de compromis et pour faire avancer la discussion, nous avons fait une nouvelle proposition à 40 vaches pour le premier actif et 30 pour les suivants. Quel serait l’avenir socio-économique et environnemental de nos campagnes avec des fermes à comté dont le premier actif peut avoir

50 vaches ? Peut-on accepter une fer- me de 1,2 million de litres de lait avec seulement trois actifs ?” interroge la Confédération paysanne. L’interprofession va trancher au début du printemps. Elle a compris que se soucier du bien-être animal est deve- nu une autre question à ne pas négli- ger. C’est un argument de vente. n E.Ch.

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