La Presse Pontissalienne 231 - Janvier 2019

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n°231 - Janvier 2019 27

MOUTHE Entraide La Boîte à sel rend bien des services Qu’on soit jeune ou âgé, seul ou en famille, on peut tous avoir besoin d'un coup de main ou inversement aider son prochain, c'est le principe

“On a tous des talents cachés qui peuvent rendre service aux autres”, encourage Jean-Luc Leclerc qui préside la Boîte à sel.

même du Système d’Échange Local mis en place sur le Val de Mouthe.

Q ui n’a pas un jour solli- cité ou eu envie de solli- citer un proche, un voi- sin, un ami pour se faire déposer puis récupérer à l’aé- roport de Genève pour éviter les tarifs de stationnement prohi- bitifs ? Cet exemple classique d’entraide de proximité pour- rait tout à fait s’inscrire dans le cadre d’un S.E.L. Apparus au Canada dans les années quatre-vingt, les S.E.L., comme systèmes d’échange locaux ont débarqué en France une décennie plus tard. “On en dénombre environ 600 dans l’Hexagone, explique Jean-Luc Leclerc qui a découvert ce concept en 2016 dans un maga-

zine. À partir de là, je suis demandé : pourrais-je avoir besoin des autres ? , poursuit l’instituteur en retraite qui a aussi eu l’occasion de constater des situations de grande soli- tude en effectuant le recense- ment de population sur Mouthe.

de communication est réédité l’année suivante toujours sur le même support et là, miracle, des bonnes volontés se manifestent. De quoi constituer un noyau de trois ou quatre personnes. Puis, les fondateurs du S.E.L. orga- nisent à une réunion publique en présence d’une quarantaine de personnes. Banco. “On a alors engagé les démarches pour créer l’association officialisée à la ren- trée scolaire.” Aujourd'hui, la Boîte à sel comp- te 18 adhérents et enregistre une dizaine d’échanges. De quoi parle-t-on précisément ? “Il s’agit

minutes converties, pour faire joli, en flocons. Ce qui donne une petite touche identitaire à la petite Sibérie française. À l’ins- cription, chaque adhérent rem- plit le catalogue de services du S.E.L. en fonction de ses com- pétences. Tout est classé par thème dans cette base de don- nées : informatique, bricolage, jardinage, loisirs, cuisine, cou- ture… Il notifie aussi ses dis- ponibilités, sa mobilité, la façon de le contacter. Le S.E.L. devient une plate-forme d’échange où chacun en fonction de ses besoins vient chercher la personne

capable de lui venir en aide. La durée du service est soustraite du compteur à flocons. À cha- cun ensuite de gérer son capi- tal. “Il n’y a pas de hiérarchie de service. Le fonctionnement est très souple mais on ne fait pas n’importe quoi et le bureau se réserve le droit de rappeler les règles à ceux qui ne jouent pas le jeu. Tout le monde peut adhé- rer en sachant qu’on est dans une logique de proximité. Se déplacer à 60 km pour un ser- vice de 15 minutes n’aurait guè- re de sens.” n F.C.

toujours d’un service rendu de façon ponctuelle, ciblée et unique. On ne veut surtout pas être en concurrence avec le monde éco- nomique, les artisans, les com- merçants. Ici on est plus dans le coup de main assorti d’une dimension sociale liée à la ren- contre. Dans le principe du S.E.L., il n’y a pas de notion de réciprocité entre les personnes dans le sens où l’on ne rend pas forcément le service à celui qui vous l’a rendu” , rappelle Jean- Luc Leclerc. L’instrument de mesure est le temps et plus précisément les

Bien des raisons finalement de ten- ter l’aventure. Acte I de la Boîte à sel en jan- vier 2017 avec la présentation du projet dans leMou- thy, le bulletin municipal adressé à tous les Meu- thiards. L’exercice

Un service ponctuel,

ciblé et unique.

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