La Presse Pontissalienne 231 - Janvier 2019

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 229 - Novembre 2018

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l Justice

Missions partenariales

La police au cœur du dispositif de lutte contre le harcèlement Composé de trois fonctionnaires de police, le Groupe de Sécurité et de Proximité ou G.S.P. intervient dans les établissements scolaires de Pontarlier et Doubs. Entre 30 et 40 rappels à l’infraction préventifs sont établis chaque année dont un tiers relève du harcèlement.

P artie prenante de l’Observa- toire de la sécurité, les forces de l’ordre, police ou gendar- merie, interviennent à chaque

Pontarlier et Doubs. Les référents sco- laires vont à la rencontre des élèves. La séance dure environ 1 h 30. “On leur explique leurs droits et leurs devoirs, le statut des mineurs face à la loi, la responsabilité pénale à partir de 13 ans… On évoque ensuite le problème du harcèlement avec un support vidéo “Jeux de claques” qui est aussi utilisé par les enseignants. On martèle diffé- rents messages : ne pas répondre à la violence par la violence qui est en soi un acte répréhensible, l’importance des témoignages…” Les référents scolaires sont au servi- ce des établissements et répondent à toutes les sollicitations. Un travail de fourmi, de sensibilisation au quotidien. “Pour mener ces actions, il faut forcé- ment être motivé et aimer les enfants. Cela fait 20 ans qu’on intervient de façon préventive en milieu scolaire. Les effets ne sont pas toujours quantifiables mais c’est l’ensemble du travail parte- narial porté par l’Observatoire donne des résultats.” n

signalement de fait de violence, d’in- jure, menace, stupéfiants et de harcè- lement entre élèves. “Le travail d’en- quête va permettre d’évaluer la gravité des faits, de recueillir les témoignages et de rassembler les preuves” , explique l’un des trois référents scolaires du Groupe de Sécurité et de Proximité du Commissariat. Ces affaires sont généralement gérées en direct et font alors l’objet de rap- pels à l’infraction individuels ou col- lectifs. En cas de dépôt de plainte, une action judiciaire est engagée avec une investigation menée par la Brigade de Sûreté Urbaine. “Grâce au travail mené au sein de l’Observatoire de la sécuri- té où tous les partenaires se connais- sent, les problèmes sont identifiés vite et traités en amont, ce qui évite le dépôt d’une plainte. Chaque intervention don- ne lieu à une fiche de suivi.” Le Groupement de Sécurité et de Proxi- mité est à l’origine de l’action préven- tive menée chaque année auprès des classes de 6 ème dans les collèges de

Les référents scolaires du G.S.P. sont présents sur les actions de prévention menée auprès des collégiens pontissaliens.

l Soins

De Maîche à Mouthe Rés’ado Haut-Doubs : une écoute, un accompagnement pour

Ce service public propose des consultations psychologiques pour les adoles- cents en souffrance et leurs familles. Ici, chaque situation fait l’objet d’une prise en charge à la carte pour aider les jeunes à nommer les choses, à retrou- ver de la confiance, de l’autonomie, ingrédients nécessaires pour se positionner et s’affirmer dans la société. Qu’ils soient harcelés ou… harceleurs.

R attaché au centre hos- pitalier spécialisé de Novillars, Rés’ado Haut-Doubs est le dis- positif de soins psychiques et de prévention dédié aux adoles- cents et à leurs familles. Sa créa- tion remonte à 2007 et fait sui- te à la création d’une Maison de l’adolescent à Besançon avec des consultations ouvertes à Pon- tarlier et à Morteau. Ce service répondait au besoin de déve- lopper une prise en charge pré- coce des jeunes en souffrance sur un territoire rural. Les consultations étaient d’abord organisées dans les Centres de Guidance Infantile de Pontar- lier et Morteau. “Dans un sou- ci de proximité, le dispositif s’était étoffé avec des permanences à Levier, Maîche. Tous les deux mois, on organise une réunion d’articulation spécifique au col- lège de Mouthe avec l’équipe Rés’ado de Pontarlier, le conseiller principal d’éducation, l’infir- mière et la psychologue scolaire de l’établissement” ,expliqueAnne ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( ( (

Duquet, pédopsychiatre res- ponsable médical du dispositif pontissalien. Lequel mobilise également une psychologue, Pau- line Jondeau, et une éducatrice spécialisée, à savoir Céline Panot qui en assure également la coor- dination globale. Y compris sur Morteau où elle intervient avec SophieMathieu, pédopsychiatre et Lætitia Bobillier, psychologue. La prévention tient une place importante au sein des missions confiées à Rés’ado Haut-Doubs. Exemple avec “Paroles en tête” : cette action, à destination des

calisation en faisant appel à des intervenants.” Le harcèlement est unmotif par- mi d’autres de consultation pour Rés’ado Haut-Doubs où l’on s’oc- cupe aussi dumal-être des jeunes, des difficultés familiales, des problèmes de comportement… “On intervient généralement à la demande d’un établissement qui nous adresse un ado ayant besoin d’une prise en chargemédi- co-psychologique. À nous ensui- te de l’écouter, de l’accompagner pour définir ensemble lemal dont il souffre.” Le service traite chaque année une trentaine de situations de déscolarisation qui ne sont pas toutes liées au harcèlement. “On propose toujours une prise en charge à la carte en s’appuyant sur la complémentarité de l’équi- pe. Dans certains cas, il s’avère parfois nécessaire de prescrire un traitement médical. Quand l’ado n’arrive pas à exprimer ses souffrances psychologiques, l’édu- catrice intervient pour définir avec lui un projet, l’aider à fai-

Les consultations ont lieu dans les centres de guidance infantiles de Pontarlier et de Morteau.

est très variable. Cela peut aller très vite si la situation est détec- tée, nommée rapidement. Inver- sement, certains cas nécessitent parfois des années de prise en charge. “Dumoment qu’il y a des soins, on constate toujours des progrès.” Pour Anne Duquet, le mal-être de certains adolescents traduit aussi la très forte pression socia- le et scolaire à laquelle ils sont soumis. “On leur demande de se positionner très tôt. Cette année par exemple, avec on reçoit beau-

coup de lycéens inquiets à l’idée de rater leur orientation.” Elle pointe également du doigt la question du harcèlement par la différence liée à une particula- rité physique, un trait de carac- tère. “Sur le plan de la prise en charge, on ne travaille pas enco- re assez sur ces aspects. On doit mieux appréhender par exemple le développement de la sexuali- té qui peut provoquer de la souf- france, être un motif de harcèle- ment.” n F.C.

re du lien social hors du cercle familial, lui apprendre ou lui réapprendre à faire confiance aux autres. C’est essentiel qu’il soit assez autonome car cela lui permet de se positionner dans la société.” Le soin concerne le harcelé mais aussi le harceleur qui souffre souvent d’un manque d’empa- thie et de confiance et l’exprime alors sur un mode d’agressivi- té. La thérapie consiste alors à lui faire prendre conscience de ses fragilités. La durée des soins

élèves de 4 ème , aborde des thé- matiques autour de la famille, la santé, les autres… “On se retrouve aussi tous les deux mois dans le cadre de groupe ressources pour évoquer différents sujets comme l’anorexie,la radi-

Du harcèlement par la différence.

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