La Presse Pontissalienne 231 - Janvier 2019

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n°231 - Janvier 2019

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L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs.

Recul En ce début d’année, avec nos vœux les plus sincères pour que 2019 soit une année d’apaisement et de joie, nous nous permettons pour une fois de vous prodi- guer un petit conseil : celui de lire une tribune écrite dans “The conversation”, un média indépendant nourri par la com- munauté universitaire, par Olivier Costa, directeur de recherche au C.N.R.S. Ana- lysant avec l’indispensable recul le phé- nomène aussi soudain qu’imprévisible des Gilets jaunes qui bouleverse l’ordre établi depuis bientôt deux mois, il met en avant le “primat de l’émotion qui a gagné la sphère publique et médiatique” et que favorise l’omniprésence des réseaux sociaux qui, revers de la liberté d’ex- pression, annihilent toute velléité d’en- tamer un dialogue serein ou constructif sur les grands sujets de société. “ Face- book ou Twitter, dit-il, c’est émotion contre émotion, colère contre colère, indigna- tion contre indignation, outrance contre outrance. S’ensuit alors soit un dialogue de sourds entre des gens peu capables d’écoute ou alors, ajoute l’universitaire, la constitution de sphères qui s’autono- misent, peuplées de gens qui partagent les mêmes convictions.” Les émotions remplacent les arguments, les vociféra- tions le débat. Ces réseaux sociaux cari- caturent même l’idée de démocratie car à force de ne plus se fier qu’à eux, une majorité estime désormais que celui qui gueulera le plus fort est celui qui a sans doute raison. Il deviendra bientôt impos- sible à un gouvernement, quel qu’il soit, de mener à bien une réforme sans que ne se déverse sur ces réseaux un tor- rent boueux d’insinuations, de défiance et pire encore d’informations totalement erronées, ces fameuses fake news qu’il faut quelques secondes à propager et des semaines à démentir.Au lieu de favo- riser l’expression démocratique, les réseaux sociaux vont finir par avoir la peau de la démocratie. On assiste en ce moment à un dangereux recul du débat au profit de la croyance ou de l’idéolo- gie. Olivier Costa le dit encore autrement : dans le climat actuel, “la faisabilité des réformes n’est aujourd’hui plus un para- mètre pertinent. Qu’une majorité de citoyens viennent à croire que l’on peut s’abstenir de rembourser la dette de la France et que cela n’aura aucune consé- quence, et cela devient une vérité.” Experts et spécialistes sont discrédités, l’avis du citoyen lambda, aussi peu éclairé soit-il, vaut parole d’Évangile. Face à la voci- fération des masses, la raison et l’argu- mentation ne pèsent plus rien. Inquié- tante dérive. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. Acollaboréàcenuméro :MagalieTroutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Janvier 2019 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Concerts du Lavoir, D.R.E.A.L., Préval, Sapaudia.

Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. L’arrivée des Suisses dans l’immobilier local

Un repas-concert pour la réouverture du Snabeudzi

L e Haut-Doubs se détache toujours par son niveau de prix sur un marché national et régio- nal plutôt porteur en 2018. “Avec un prix moyen des biens en Bourgogne-Franche-Comté de 127 493 euros, on est loin des chiffres observés sur la bande frontalière” , souligne Pierre Gelin qui comme chaque début d’an- née présentait le bilan national et local du marché de l’immo- bilier en 2018 sur la base des transactions effectuées au niveau des 6 500 agences Century 21 en France. Dans le Haut-Doubs, l’année 2018 est marquée par la pour- suite d’une vague d’installations de Suisses sur France en rési- dence principale. “Ce phéno- mène se développe depuis qua- tre ou cinq ans sur toute la bande frontalière et même jusqu’à Bou- jailles, Frasne. C’est le fait de

classesmodestes avec des reve- nus par foyer entre 6 000 et 7 000 euros par mois qui ont tout juste de quoi s’en sortir en Suisse et qui se retrouvent avec le standing des frontaliers en venant s’établir de l’autre côté de la frontière. Sur les pro- grammes immobiliers engagés àMétabief et Jougne, les Suisses représentent près de 15 % des acheteurs. On constate aussi l’impact des bouchons avec de plus en plus de frontaliers qui veulent s’installer de préférence en amont de La Cluse-et- Mijoux” , précise Pierre Gelin. Avec 280 767 euros pour le prix moyen d’une maison, Métabief arrive en tête devant Morteau second à 273 781 euros et Pon- tarlier qui complète le podium à 242 000 euros. Noter qu’il s’agit d’un classement par agence Century 21. Besançon tire encore son épingle du jeu à

236 667 euros tandis que Val- dahon à 202 040 euros et sur- tout Ornans à 129 615 euros arrivent en queue de peloton. Sans doute pour longtemps car les prix de la cité chère à Cour- bet séduisent de plus en plus de clients. “Comme la situation est toujours très dynamique sur le Haut-Doubs avec des prix très élevés, cela incite aussi des clients à se tourner vers des mar- chés report comme sur Ornans mais surtout Valdahon. Les dif- férences de prix pour des biens équivalents varient presque du simple au double. Ces marchés de report sont encore très acces- sibles.” Comment expliquer l’augmen- tation du nombre de logements sur Pontarlier alors que la popu- lation semble décroître selon l’I.N.S.E.E. ? “Effectivement, le parc de logements se développe mais il y a beaucoup de familles monoparentales dans de grands appartements et on voit aussi que se dessine un transfert de l’ancien vers le neuf, ce qui pour- rait augmenter la vacance de logements si les propriétaires ne font pas l’effort de la réno- vation. À noter aussi que si Pon- tarlier perd de la population, les communes alentour auraient plutôt tendance à en gagner.” L’année 2019 s’annonce assez sereine pour Century 21 même si se profilent déjà des interro- gations avec la rareté du fon- cier, la question de la ressource en eau potable, la volonté des communes de densifier l’habi- tat même en zone rurale et les changements induits à moyen terme avec la mise en place des P.L.U.I. n

Le bar-restaurant de la station des Fourgs renoue avec l’ambiance station.

U ne station de ski, aussi modeste soit-elle, sans un bar-restau- rant branché avec quelques spécialités montagnardes à déguster n’est plus vraiment une station de ski. L’honneur est sauf au téléski des Rangs où, après bien des déboires, Roland-Bulle-Piourot est par- venu à racheter le fonds de commerce d’un établisse- ment alors en liquidation judi- ciaire. “On a ouvert le bar après Noël” , explique l’an- cien gérant de la station. Le Snabeudzi est loué à son fils Marc Bulle-Piourot qui tient aujourd’hui le restau-

rant du Détour Gourmand dans le Jura à Toulouse-le- Château. “On a trouvé cette solution un peu dans l’ur- gence et on fonctionnera comme cela pour cet hiver. On verra ensuite pour cher- cher un repreneur” , poursuit Roland Bulle-Piourot qui s’est remis au travail pour remet- tre le restaurant en ordre de marche. Du personnel a été recruté et l’ouverture de l’en- semble du Snabeudzi était programmée le 11 janvier avec au menu un repas- concert animé par un groupe local. “On est prêt !” observe M. Bulle-Piourot. n

Pierre Gelin, président du groupe Intoo Habitat a présenté lune panorama du marché immobilier local.

U n curieux piquet de grève tenu par un non moins curieux gilet jaune occupe le parking privé situé en face de l’Auberge du Coude. Bien connu dans le quartier, Bernard vit juste au-dessus du parking où il a ins- tallé son étrange comptoir. Dès qu’il voit un automobiliste s’arrê- ter, sans doute interpellé par les nombreux messages écrits à la vue de tous, il descend pour discuter des sujets qui le tiennent à cœur et justifier aussi son attitude. “J’ai déjà manifesté mon mécontente- ment à l’époque de l’aménagement du rond-point du carrefour du Coude en dénonçant le gaspillage d’argent pour un ouvrage particu- Sa définition des gilets jaunes : pas de casseurs, pas de blocages, pas de politiques, pas de syndicats. S’il fait des fautes et s’en excuse, Bernard a quand même le sens de la repartie : “Non M. Macron, les gilets jaunes ne sont pas des mou- tons, l’herbe est meilleure au Coude qu’au Champ de Mars. Je défends mes idées et s’il ne reste qu’un gilet jaune à Noël, je serai celui-là. Signé Bernard” , pouvait-on lire avant les fêtes en s’arrêtant à ce comptoir du peuple. Sur d’autres panneaux, il insiste sur les valeurs de la soli- darité qui tendent à disparaître. À chacun son combat. n Bernard, le gentil gilet jaune de Labergement Bernard est toujours prêt à échanger avec le premier passant qui s’arrête à son comptoir. lièrement mal conçu” , explique ce retraité qui a exploité jadis une entreprise de transports puis un hôtel-restaurant au centre du vil- lage. À 78 ans, il continue à s’impliquer au service des personnes plus dépendantes que lui. “Je suis tou- jours bénévole à l’A.D.M.R. où je m’occupe notamment de la télé- assistance. Chacun passe sa retraite comme il l’entend mais il me sem- blait normal de m’occuper de ceux qui ont besoin des autres. Avec mon épouse, on vit avec 1 600 euros par mois. À deux, ce n’est pas toujours facile. C’est un peu pour cela que j’avais envie d’exprimer ma colère mais de façon plus pacifique que ce que l’on peut voir à la télévision.”

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