La Presse Pontissalienne 231 - Janvier 2019

PONTARLIER

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La Presse Pontissalienne n°231 - Janvier 2019

Alexis le “mal-aimé”a trouvé son bonheur dans un team tchèque Après avoir tourné le dos à l’équipe de France à la fin de la saison, Alexis Jeannerod, 27 ans, le fondeur toujours licencié au C.S.R.P. a signé un contrat pro de deux ans au Bauer Ski Team pour s’aligner au départ des plus grandes courses longue distance du circuit. Un nouveau départ. SKI NORDIQUE Circuit longues distances

L a Presse Pontissalienne : La saison 2017-2018 restera une année charnière dans votre carrière. Qu’est-ce qui a changé ? Alexis Jeannerod : J’ai suivi un parcours de fondeur de haut niveau assez clas- sique. En junior, j’ai intégré l’équipe de France et je courais sur les circuits européens pour décrocher des sélec- tions en Coupe duMonde.Monmeilleur résultat : une médaille de bronze rem- portée en relais lors d’une coupe du Monde en 2016. Au vu des résultats obtenus au début de la saison 2017- 2018, j’étais le troisième meilleur fran- çais en ski classique. J’avais donc lar- gement gagné ma place dans le relais engagé aux J.O. de Pyeong-Chang. D’où ma surprise et ma déception en décou- vrant qu’on avait fait le choix de ne pas m’emmener en Corée du Sud. Je n’ai d’ailleurs toujours pas compris pourquoi je n’ai pas été retenu. Ce n’est

chance d’être entouré par des gens qui ont confiance en moi. Je gagne aussi beaucoup mieux ma vie. La saison der- nière, je courais déjà occasionnelle- ment sous les couleurs de ce team, his- toire de peaufiner mon entraînement entre les épreuves de Coupe du Mon- de. Aujourd’hui, je suis engagé à temps plein avec l’objectif de faire les 12 courses. L.P.P. : Vous avez retrouvé l’envie de skier et de gagner ? A.J. : Ce team est très soudé. Il règne une bonne ambiance de famille et je m’y sens vraiment très bien. Je suis persuadé qu’on a plus de chance d’être performant en évoluant dans un cli- mat serein que l’inverse. L.P.P. : Vous vivez en République Tchèque ? A.J. : Non, pas du tout. Je suis basé à Bois-d’Amont où je m’occupe aussi de la location d’un gîte touristique. L.P.P. : Avez-vous d’autres activités extra-spor- tives ? A.J. : Non, je me consacre au ski de fond à 100 % et je fais aussi quelques mis- sions ponctuelles dans le chronomé- trage. J’ai fait mon choix. L.P.P. : Mais vous restez fidèle au Haut-Doubs ? A.J. : Bien sûr. Je vais régulièrement voir mes parents qui vivent à Chaffois. Je suis toujours licencié au C.S.R.P. et je n’ai nulle envie de le quitter. Je par- ticipe au championnat régional et natio- nal des clubs. Ce sont toujours des moments sympas. C’est la dernière sai- son de Philippe Querry l’entraîneur avec qui j’ai appris à skier. L.P.P. : Vous disputerez moins de courses que les années précédentes ? A.J. : Oui, mais comme elles sont plus

pas la première fois que les sélections ne tournent pas en ma faveur. Dans ce contexte, l’ambiance s’est vite dégra- dée avec l’encadrement. Je ne me sen- tais plus dans un climat propice à la performance. Aussi, j’ai décidé de ne plus les voir. L.P.P. : Et la suite ? A.J. : Je me suis orienté sur le circuit longue distance Visma Ski Classics qui comprend 12 courses dont la Vasalop- pet, la Marcialonga mais pas encore la Transju. Pour ce faire, j’ai intégré un team privé tchèque porté par Lucas Bauer qui fut une ancienne gloire du ski de fond, plusieurs fois vainqueur de la Coupe du Monde et champion olympique. Ce groupe est assez cos- mopolite avec un Russe, des Polonais, des Tchèques. J’ai une compatriote française, Roxane Lacroix. On peut parler d’un nouveau départ. J’ai la

longues, cela implique des temps de récupération adaptés. En début de sai- son, j’ai participé à une Coupe de Fran- ce où j’ai remporté le 15 km classique. C’est ma distance de prédilection. L.P.P. : Pas trop compliqué de s’aligner sur d’autres formats de course ? A.J. : Non, sous réserve d’ajuster les entraînements en conséquence. L.P.P. : Quelles sont vos ambitions ? A.J. : Le Visma Ski Classics fonctionne dans l’esprit d’un tour de France avec un maillot jaune attribué au premier du classement général, unmaillot vert, un maillot à pois. J’aimerais figurer dans le top 15. Sur la première cour- se du circuit qui a eu lieu le 3 décembre, j’ai pris un 14 ème place sur le 30 km individuel. Pour l’instant, on est 3 ème par équipe et on voudrait finir sur le podium. L.P.P. : Avez-vous déjà réfléchi à votre recon- version sportive ? A.J. : J’ai passé mes diplômes d’entraî- neur. J’aimerais bien continuer à tra-

vailler dans le haut niveau du nordique.

L.P.P. : Vous concevez vos plans d’entraîne- ments vous-même ? A.J. : Oui, mais en les faisant valider par Arnaud Durand, l’entraîneur du team régional Crédit Agricole dont je fais partie avec Anouk Faivre-Picon. Quand je ne suis pas pris sur le circuit longue distance, je défends les couleurs de ce groupe sur d’autres courses com- me ce fut le cas pour la Coupe de Fran- ce. L.P.P. : Avez-vous d’autres sponsors locaux ? A.J. : Oui, l’entrepriseMarceau à Doubs. Ce soutien m’a permis de mener à bien mon projet. Je n’ai pas de souci au niveau équipement,matériel. J’ai signé un contrat pro avec le team tchèque qui m’assure une prise en charge com- plète pour disputer les courses du Vis- ma Ski Classic. Ce contrat intègre aus- si un petit salaire.À l’attention de ceux qui voudraient me suivre, on peut signa- ler que toutes les courses sont retrans- mises sur la chaîne L’Équipe. n Propos recueillis par F.C.

Après avoir digéré sa non-sélection olympique et quitté d’équipe de France, Alexis Jeannerod a retrouvé le goût de performer au sein du Bauer Ski Team.

INÉDIT

Rugby Le Bouclier de Brennus arrive à Pontarlier Le bouclier de Brennus, récompense décernée à l’équipe victorieuse du championnat de France du Top 14 en rugby, sera visible à Pontarlier, au stade Paul-Robbe, le dimanche 13 janvier

“J’en ai des frissons de vous présenter ce trophée”, exprime Olivier Fréminet (nœud papillon noir), l’homme grâce à qui le bouclier de Brennus viendra à Pontarlier.

pour la patrie”) et gravée par Charles Brennus, ciseleur gra- veur, amateur de rugby et pré- sident de ce qui deviendra la F.F.R. La rondache de cuivre est montée sur un cadre de bois où figure aussi une plaque sur laquelle sont inscrits les noms des clubs champions. Rendez-vous dimanche 13 jan- vier au stade Paul-Robbe de Pon- tarlier pour rencontrer ce tro- phée, et suivre le match retour, à la maison, contreVillefranche- sur-Saône à 15 heures “C’est un match décisif, à gagner dans l’optique du maintien” , précise David Ligier. n M.T.

É vénement exceptionnel pour tous les amateurs de rugby, le fameux tro- phée tant convoité sera bien là, dimanche 13 janvier, à Pontarlier. Le toucher, l’admi- rer, l’immortaliser avec une pho- to, tout cela sera possible ! C’est une première dans la région, qui se concrétise grâce à Olivier Fréminet. Natif de Pontarlier, joueur du C.A.P. Rugby, cet entrepreneur est aujourd’hui installé à Castres. Sa société Modul Metal Habi- tat, construction de maisons en ossature métallique, est parte-

naire de Castres Olympique, club victorieux du championnat de France de Rugby en 2018, contre Montpellier.“ Ce morceau de bois, comme disent les férus et connaisseurs du Top 14, c’est une chose, qui depuis mon jeu- ne âge, représentait un rêve irréa- lisable, voire impossible : le voir un jour de mes yeux, le toucher, et encore moins le mettre sur la banquette arrière de ma voitu- re pour faire 1 700 km en 48 heures et venir le présenter à mon premier club, ma ville où j’ai grandi ! Tout ça pour dire que dans le monde du rugby,

tout est possible” , confie Olivier Fréminet, aujourd’hui proche de grands noms du rugby. “Fait rare, Modul Metal Habitat, par- tenaire du Castres Olympique me permet de prendre le bou- clier de Brennus, d’autant plus que mon entreprise a ouvert une franchise à Pontarlier” , pour- suit-il. C’est justement cette franchi- se, gérée par Amandine Paulin, qui se charge de l’organisation de l’événement, accueilli par le club pontissalien. David Ligier, président du club de rugby depuis deux ans, se montre “très

pas un trophée comme les autres. Lourd d’une vingtaine de kilos et orné d’un cercle de cuivre, ce “bout de bois” est depuis 1892 le Graal de tous les grands joueurs de l’histoire du rugby, toujours habités par l’espoir de le brandir un jour. Pour la peti- te histoire, cette œuvre d’art a été pensée par Pierre de Cou- bertin pour recevoir les armes, deux anneaux enlacés, et la devi- se “Ludus pro patria” (“Des jeux

heureux, à double titre. D’une part, pour Olivier, d’autre part, car le bouclier de Brennus repré- sente le Graal pour nous, c’est une grande fierté. Cet événement a une saveur particulière d’au- tant plus que le club de Castres véhicule vraiment des valeurs de camaraderie qui nous sont chères, que l’on partage avec Christophe Urios, leur entraî- neur” , explique-t-il. Ce bouclier de Brennus n’est

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