La Presse Pontissalienne 229 - Novembre 2018

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La Presse Pontissalienne n° 229 - Novembre 2018

SÉCHERESSE Des mesures dans le Val-de-Travers Pourquoi les Suisses ne s’inquiètent-ils pas des pénuries d’eau ? S’ils ne font pas partie du même bassin-versant que le nôtre, la plupart des communes ne limitent pas l’usage de l’eau. Seul le Val-de-Travers a demandé à ses habitants de moins consommer depuis fin octobre.

dans les montagnes neuchâte- loises” explique la sociétéViteos qui gère l’eau pour Neuchâtel, La Chaux-de-Fonds, Le Locle, Val-de-Ruz et laVallée de la Bré- vine. C’est en 1990 que la condui- te puisant dans le lac a été réa- lisée, justement pour pallier de futures pénuries d’eau. Rappe- lons que La Chaux-de-Fonds a la particularité de n’être tra- versée par aucune rivière. La Suisse n’est donc que par- tiellement touchée. Il a fallu attendre le 25 octobre pour que la commune de Val-de-Travers demande aux habitants du vil- lage de Buttes de restreindre l’ouverture du robinet via un communiqué. “Afin de garantir un approvisionnement suffisant de la population et du bétail, aussi pour conserver une réser- ve d’eau en cas d’incendie, il est formellement interdit d’arroser les pelouses et les jardins (tuyaux, jets d’eau, etc.), de laver les voi- tures et de remplir les piscines, jacuzzis et autres” , indique la commune. Les habitants sont également priés de remplacer les bains par de courtes douches, de ne pas laisser couler l’eau du robinet et de veiller à bien rem- plir les lave-vaisselle et les lave- linge avant de les faire fonc- tionner. Les habitants du village sont informés de l’évolution de la situation via www.val-de-tra- vers.ch. Fleurier n’était par exemple pas concerné. Comme en France, le niveau des rivières est bas. Ni La Chaux-de-Fonds ni Le Locle ne sont concernés par ces

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N os voisins suisses du can- ton de Neuchâtel ou ceux deVaud ne sont pas tou- chés par les restrictions d’eau comme le sont tous les habitants duHaut-Doubs. Laver

sa voiture à Pontarlier, à Mor- teau ou aux Verrières-de-Joux est formellement interdit depuis juillet alors que c’est tout à fait possible au Locle ou aux Ver- rières suisses ! “Pour l’instant,

il n’y a pas de restrictions par- ce que nous avons un double approvisionnement : un dans la vallée de l’Areuse, et nous pui- sons l’eau dans le lac de Neu- châtel pour la remonter ensuite

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mesures alors que les bassins du Doubs sont dans un état cri- tique ! La distribution de l’eau est comme en France une pré- rogative communale et il n’exis- te aucun fichier centralisé des pénuries que rencontrent les dif- férents réseaux romands. Ce pro- blème a d’ailleurs été relevé cet été par le groupe de travail mis en place dans le cadre de la séche- resse. Plusieurs raisons pourraient expliquer le fait que les Suisses soient moins touchés dans leur consommation au quotidien : des

forages plus nombreux, des réserves souterraines impor- tantes, une pression démogra- phique moins forte, moins de bétail à abreuver, et des réseaux bien entretenus limitant les pertes. La Suisse, surnommée le “châ- teau d’eau de l’Europe” n’est pas à l’abri du changement clima- tique. Si le Léman ou le lac de Bienne n’ont pas (trop) baissé de niveau, c’est parce qu’ils ont profité de la fonte des glaciers. Pas certain qu’il faille s’en réjouir pour autant… n

Le Val-de- Travers demande des économies seulement depuis le 25 octobre… et juste à Buttes.

EN BREF

CONSOMMATION Prix des carburants Pourquoi le gazole en Suisse a-t-il toujours été plus cher que l’essence ?

Photo Cet été, le C.P.I.E. du Haut- Doubs a organisé un concours photo amateurs avec 2 catégories : L’homme et l’eau, et Paysages aquatiques. La Fête de l’Automne, le 6 octobre, a été l’occasion de remettre les prix aux gagnants sur les 100 clichés reçus : Laubatt, Rémy Bochu et Jean-Pierre Bresson dans la catégorie Paysages Aquatiques et Rémy Bochu, Patrick Guyon et Frédéric Stiegler dans la catégorie L’homme et l’eau ( pour ne citer que les trios de tête) ont été distingués. Les Mines de rien Les huit drôles de dames donneront la dernière représentation du spectacle “Estelle et ses amours” le 10 novembre à 20 h 30 à l’espace Les Vallières à Labergement-Sainte-Marie. Billetterie dans les offices de tourisme de Métabief, Malbuisson, Les Fourgs, Pontarlier et Mouthe. Vuillecin Samedi 10 novembre en mairie de Vuillecin, exposition 1918-2018 réalisée par l’A.V.P.E.C. : documents, photos, film, soldats de plomb. Pontarlier Du 7 au 25 novembre à la Chapelle des Annonciades, exposition réalisée par les Archives municipales sur le thème : “Pontarlier, et après ?”

Contrairement à la France, la Confédération n’a jamais favorisé le diesel, taxé plus lourdement que l’essence. Mais l’écart de prix s’amenuise avec la France, une première.

Bientôt le mon- de à l’envers : le gasoil en Suisse pourrait devenir moins cher qu’en France. L’écart début novembre était d’à peine 11 centimes de moins pour la France.

E n langage automobile, c’est ce qui s’appelle prendre une autre tra- jectoire. Moins coûteux, le prix du litre de gazole en France tend malheureusement à se rapprocher du prix suisse, réputé pour être l’un des Impôts sur les véhicules en Suisse : de très grands écarts La Suisse taxe ses voitures. Un impôt que chaque canton arbitre à sa guise. Les bases de calcul peuvent être répar- ties en quatre catégories : cylindrée, poids total, puissance, émissions de CO2. Pour exemple, la voiture d’un pen- dulaire domicilié dans le canton du Jura et travaillant à Neuchâtel est deux fois plus taxée que dans le canton de Neu- châtel. Pour la Fiat 500, la citadine la plus vendue, il faut tabler sur un impôt moyen de 160 francs par an, celui de la voiture la plus prisée de Suisse, la V.W. Golf, est plus que du double (330 francs) et celui de l’Octavia Com- bi se monte à 451 francs par an. n

plus chers d’Europe (avec l’Italie). Le retournement de situation n’a pas enco- re eu lieu mais il est clair que nos voi- sins n’ont plus intérêt à parcourir des kilomètres pour faire le plein de leur véhicule diesel tant l’écart s’est ame- nuisé. Le 29 octobre, le prix au litre était en moyenne de 1,84 franc suisse (1,61 euro) en Suisse pour 1,52 euro dans une station pontissalienne. En 2004, lorsque le gazole frôlait les 2 francs suisses, seulement 22 % du parc automobile suisse roulait au die- sel. En 2016, le chiffre est passé à 38,9 %. Pourquoi un tel rebond alors que ce car- burant a historiquement toujours été plus cher à la pompe ? “Parce que les Suisses roulent plus, notamment pour se rendre à leur travail. Ils acceptent maintenant de faire 50 kmpour se rendre à leur poste” présente Yves Gerber, pour l’associationTouring-club suisse (T.C.S.). Avec les distances grandissantes, l’uti- lisation du diesel est un gain écono- mique car il est moins gourmand, mais aussi parce que les Helvètes apprécient les 4 X 4 et autres S.U.V. diesel. Si ce carburant reste minoritaire chez nos voisins, c’est parce que la Confé- dération n’a pas voulu le favoriser au contraire de la France qui l’a fait pour

débuter en 2021 - est financé. “Pour le reste, le prix est fonction du prix du baril, de la livraison, du taux de change, du coût de raffinement” poursuit l’asso- ciation. L’essence (S.P. 95) était affichée 1,71 franc du litre et 1,84 pour le gazo- le contre 1,56 et 1,61 en janvier der- nier. L’une des explications de cette aug- mentation s’explique aussi par la sécheresse ! Le niveau du Rhin étant bas, les péniches n’ont pas pu achemi- ner jusqu’à Bâle les millions de litres. Obligés de les faire transiter par la rou- te ou par le fret, cela a occasionné des frais supplémentaires, répercutés ensui- te à la pompe. n E.Ch.

ses constructeurs, pionniers du diesel, afin de leur permettre de vendre plus de modèles. “Nous avons un impôt sur les huiles minérales : le litre d’essence est taxé à 43,12 centimes et le diesel à

45,87 centimes” explique leT.C.S. Cet impôt qui n’est pas flottant alimente pour 9 milliards de francs (avec la taxe poids lourds) les caisses de la Confédéra- tion qui le redéploie dans l’entretien du réseau rou- tier. C’est ainsi que le contournement du Locle et de La Chaux-de-Fonds - dont les travaux doivent

47 % de la forêt franc- comtoise est privée.

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