La Presse Pontissalienne 229 - Novembre 2018

FRASNE - LEVIER

La Presse Pontissalienne n° 229 - Novembre 2018

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FRASNE

Témoignage “Romain Claudet Life Story” C’est le titre de sa page Facebook, qu’il a créée dans le but de partager son histoire et d’aider les gens au quotidien. “Tout arrive à celui qui y croit, je n’ai jamais baissé les bras !”, témoigne ce jeune homme de 23 ans. Portrait d’un battant qui revient de loin…

A uparavant, son nom était connu dans le milieu de la trottinette. “Ma vie gravitait autour de la trot’. Je voulais faire carrière plus tard” , se remémore Romain, en évoquant les meilleurs sou- venirs de sa vie d’avant. Car, il y a 5 ans, Romain a été victime d’un terrible accident de la rou- te au-dessus de La Vrine. Sa voiture a dérapé sur une plaque de verglas. Il en a perdu le contrô- le, effectué un gros tête-à-queue, puis subit un choc latéral sur un arbre, qui en porte encore la trace… L’avant de la voiture complètement arraché, Romain

s’est retrouvé dans le coffre, écrasé. Lui que les médecins avaient annoncé médicalisé à vie, est revenu sur les lieux du drame, sur ses deux jambes, non sans une grande émotion, à l’occa- sion de la réalisation d’une vidéo sur sa reconstruction. Cette vidéo intitulée “Il a survécu au crash le plus abominable”, diffusée sur Youtube et à Frasne le 13 octobre dernier en présence d’une cinquantaine de personnes et de ses proches, représente la reconnaissance dont il a besoin. “Aujourd’hui, c’est une belle recon- naissance pour Romain. Ça va

le porter. Tu n’as plus besoin de te surpasser, vis pour toi” , lui confie à cette occasion son père, à qui Romain doit toute sa moti- vation : “Mon papa a monté sa société à la sueur de son front et nous a inculqué des valeurs. Il faut se battre pour avoir ce qu’on veut. Mon bras gauche était paralysé. Tous les matins, à 6 heures, papa me levait et me disait tout le temps de tirer des- sus pour le déplier.” Une force psychique incroyable qui per- met à Romain de marcher et de parler à nouveau, après 3 mois et demi de coma, 8 mois et demi de rééducation intensive. Les complications s’accumulant, les médecins avaient perdu espoir et disaient à ses parents : “Votre fils ne remarchera pas, ne repar- lera pas.” Aujourd’hui, Romain ne cesse de répéter : “Je veux faire passer le message que dans la vie, on n’a rien sans rien.Tant que je respire, je me bats” , lui qui fait de son expérience son chemin de vie. De son passage dans le coma, il garde un mau- vais souvenir : “Le pire dans ma vie, ça a été le coma. C’est mort,

Romain, devant l’enseigne qui le porte et lui donne une motivation sans limite, fourmille de projets.

sportifs gratuits : “On ne va pas payer pour encore perdre des calories” plaisante l’épicurien

rassemblement de voitures et motos de collection, sport et tuning. Son prochain défi sera de gravir le Mont-Blanc, au côté du pompier qui lui a sauvé la vie. Des projets, il en a plein la tête. Professionnellement, il pré- voit la création d’une société dans le bois, qui emploiera des personnes en situation de han- dicap, en fabriquant, avec l’ai- de des Chalets Claudet, des petites pièces pour aider les entreprises de construction. Pour contacter Romain Clau- det : F.B. ou 06 79 56 28 82 n M.T.

pas de notion du temps. Les secondes te semblent des heures.” “Il y a le Romain d’avant et le Romain de maintenant” , consta- te le jeune homme. “Je ne veux pas faire les erreurs de ma pre- mière vie. Dans ma deuxième, je veux vraiment aider les gens, comme on m’a aidé.” Ainsi, il fait de la prévention routière, comme au lycée Jeanne-d’Arc. Travaillant à mi-temps dans l’entreprise familiale, coachHer- balife pour distribuer du bien- être, il anime également des “fit challenges” sur Pontarlier deux fois par semaine, des ateliers

qui profite à fond de la vie. “Après mon accident, pour moi, tout est possible. Pour- quoi ? Parce que je n’aurais plus dû être là.” Début septembre, Romain a traver- sé le lac Saint- Point à la nage. Fin octobre, il a organisé un grand

“Tant que je respire, je me bats.”

Ici, bouleversé, devant sa voiture accidentée.

FRASNE

Pompiers-agriculteurs Pompiers, les experts animaliers

Composé de six pompiers dont un professionnel, cette équipe, unique en Franche-Comté, intervient sur des opérations de sauvetage ou de déplacement d’animaux de ferme. Un vrai savoir-faire.

colonel Chantal Sauret. “Dans la plu- part des interventions avec des ani- maux, on fonctionne avec les pompiers de service. La présence d’un vétérinai- re est obligatoire en présence d’ani- maux qui peuvent s’avérer dangereux. À savoir les chevaux ou les taureaux quand on parle d’animaux de ferme” , rappelle le capitaine Stéphan Mai- sonneuve, vétérinaire-pompier. En 2017, les pompiers du Doubs sont sortis 459 fois pour sauver, soigner, récupérer des animaux en fâcheuse posture. La gestion des animaux de ferme mobilise des compétences assez spécifiques si bien qu’au début des années 2000 une équipe pédagogique est mise en place pour compléter la formation des pompiers. Le besoin s’en faisant sentir, la démarche aboutit en 2014 à la constitution d’une équipe opérationnelle de cinq pompiers volon- taires. À savoir Gérald Bez, Philippe Cuche, Charly Defrasne, Cédric Cham- belland etAnthony Champreux. “L’équi- pe va bientôt recevoir le renfort de Char- lotte Marmier qui est en phase d’intégration. Tous ces pompiers ont une activité ou une formation en lien avec l’agriculture” , complète le ser- gent-chef Florian Comte. Quand et pourquoi solliciter ces experts animaliers ? Tout part du centre de traitement de l’alerte à Besançon où sont reçus les appels. “À partir de là, le centre opérationnel départemental d’incendie et de secours ou C.O.D.I.S. engage les moyens appropriés en fonc- tion de la nature de l’intervention. On prévient les centres de secours concer- nés. On mobilise au besoin les équipes spécialisées avec ou sans le renfort des

R écupération d’un âne réfugié sur un tertre au milieu d’un torrent sorti de son lit, sauve- tage de vaches tombées dans une fosse à lisier, d’une génisse pri- sonnière d’un gouffre, parcage de mou- tons affolés… Les experts animaliers du S.D.I.S. 25 ont développé au fil des interventions, une quinzaine par an, un vrai savoir-faire connu et reconnu. “On gère uniquement la partie ani- male. Il s’agit le plus souvent d’opéra- tions supervisées par l’un des quatre vétérinaires-pompiers du S.D.I.S. On est là pour mettre l’animal en sécuri-

té et on laisse aux équipes spécialisées du S.D.I.S. le soin d’effectuer l’éva- cuation de l’animal. Que ce soit le Grou- pe d’intervention en milieu périlleux, l’équipe sauvetage déblaiement ou les plongeurs, ces spécialistes ont le maté- riel et la formation technique dédiés à ce type d’exercice” , confie Florian Com- te, le sergent-chef professionnel res- ponsable des experts animaliers. Au cours de sa formation de base, chaque pompier suit un module ani- malier animé par l’un des vétérinaires- pompiers du S.D.I.S. Ils sont quatre à l’échelle du S.D.I.S. avec à leur tête le

L’équipe des experts animaliers avec de gauche à droite Philippe Cuche, Florian Comte le sergent-chef responsable de l’équipe, Stéphan Maisonneuve et Maud Socié, les deux capitaines vétérinaires et Cédric Chambelland. Accroupis Charlotte Marmier et Charly Defrasne. Absent sur la photo : Gérald Bez, Anthony Champreux et Chantal Sauret.

experts en animaux de ferme” , résume le capitaine Royer, chef de service de la mise en œuvre opérationnelle au S.D.I.S. du Doubs. Les experts animaliers de Frasne sont équipés pour mener à bien leur mis- sion : clôture de contention, bâche de levage, combinaison étanche pour inter- vention dans les fosses à lisier…L’équi- pe suit des formations avec les vété- rinaires, s’entraîne avec les équipes spécialisées. “En dehors des appels du

Si le nombre d’interventions est rela- tivement modéré, chacune d’elles s’avè- re souvent longue, complexe, énergi- vore. “Cela peut durer plusieurs heures, voire une journée complète. Quand on est sur le terrain, on mesure tout l’in- térêt d’avoir des experts qui soient à la fois pompiers et agriculteurs. Les pro- priétaires sont souvent dans un état de stress. Ils apprécient d’avoir des inter- locuteurs qui connaissent bien les ani- maux de ferme. On les rassure en leur expliquant aussi qu’on agit pour la sécurité des bêtes et des hommes” , explique Philippe Cuche. Des agricul- teurs volontaires prêts à secourir d’autres agriculteurs. Un beau sens de l’engagement. “Le fait d’être tous rattachés au même centre de secours participe à la cohésion et au bon état d’esprit qui règne dans cette équipe. Jusqu’à présent, on est à 100 % de réus- site” , apprécie Florian Comte. n F.C.

C.O.D.I.S., on organise ponctuellement des astreintes sur certains événements comme Fes- ti’Cheval. La cellule est composée de trois experts et d’un vétérinaire. On peut aussi mettre ce dis- positif en œuvre de façon anticipée en prévision d’une grosse inondation par exemple.”

L’équipe participe

Un service unique en Franche- Comté.

régulièrement au sauvetage d’animaux de ferme en fâcheuse posture.

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