La Presse Pontissalienne 228 - Octobre 2018

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 228 - Octobre 2018

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Cap sur la proximité pour le nouveau sous-préfet

Blues Méprisés, délaissés, pas écoutés, pres- surisés… Les élus locaux ont le blues et les démissions se succèdent. Depuis les dernières municipales de 2014, le nombre de maires ayant quitté leur fonc- tion serait en hausse de plus de 50 % par rapport à la précédente mandature. Il faut dire que dès leur entrée en fonc- tion ils n’avaient pas été épargnés par une réforme de la carte intercommunale engagée à la hussarde par le gouver- nement socialiste et dont il reste des cicatrices aujourd’hui sur les territoires, et des séquelles sur le moral des élus ruraux. Après 2017, ce furent les annonces du nouveau gouvernement à propos des baisses successives des dotations aux collectivités locales et, ajoutons à cela les annonces sur la sup- pression de la taxe d’habitation, le prin- cipal levier fiscal des communes, et on a fini d’achever certains élus qui déci- dent donc de jeter l’éponge avant la fin dumandat. Dans le Haut-Doubs, le départ de plusieurs conseillers oblige à renou- veler certains conseils municipaux. Si aucun maire du Haut-Doubs n’a encore jeté l’éponge, certains n’en sont pas loin à entendre le représentant départemental des maires ruraux Daniel Cassard. Le coup de grâce, on le pressent déjà, c’est le transfert de certaines compétences au bénéfice des intercommunalités (comme les plans locaux d’urbanisme ou la voirie par exemple) et qui privera de tout pouvoir le maire, réduit à admi- nistrer son état civil, son cimetière et ses quelques bâtiments communaux. Bref, des maires privés de toute latitude et dépendant de plus en plus du pouvoir central. On est bien loin des belles idées de décentralisation déployées en France au début des années quatre-vingt. On assisterait au contraire à un regain de centralisation. Le 19ème congrès de l’association nationale des élus de mon- tagne (A.N.E.M.) qui a lieu cette année à Morteau les 18 et 19 octobre, asso- ciation dont la députéeAnnie Genevard deviendra la présidente à partir du 19 octobre, donnera peut-être l’occa- sion à tous ces élus qui se sentent mépri- sés d’exprimer leur sentiment face à deux ministres qui ont annoncé leur pré- sence : Stéphane Travers à l’Agriculture et Jacques Mézard pour la Cohésion des territoires. Sauront-ils faire remon- ter le message jusqu’à Paris ? Sans doute. Ce message sera-t-il entendu par son destinataire jupitérien ? Rien n’est moins sûr. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Jean-François Hauser. A collaboré à ce numéro : Magalie Troutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Octobre 2018 Commission paritaire : 0222D79291 Crédits photos : L.P.P., Atelier Photographique Pontissalien, M.B.A., C. Mengelti, M. Noël, Semons l’espoir.

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Une heure de travail en plus pour les agents de la Ville et de la C.C.G.P.

À Pontarlier, Jean Almazan va gérer sa cinquième sous- préfecture.

D émissions en cascade, absentéisme, démotivation : la mutualisation enga- gée entre la Ville de Pontarlier et la com- munauté de communes du Grand Pontarlier (C.C.G.P.) a causé pas mal de tensions et de colère chez les agents. D’où l’importance de rétablir le dialogue et d’aboutir à des solutions par le biais du pacte social négocié depuis plus deux ans. “Un groupe de travail a été constitué avec des élus, la D.R.H., la direc- tion générale et quatre membres du person- nel adhérents à la C.F.D.T.” , explique Béatrice Schuh-Neff, secrétaire de la section C.F.D.T. au niveau de la Ville, de la C.C.G.P. et du C.C.A.S. Cette démarche répondait aussi aux critiques de la chambre régionale des comptes qui dénonçait le nombre d’heures insuffisant effec-

J ean Almazan a pris offi- ciellement ses fonctions le 24 septembre. “C’est ma cinquième sous-préfec- ture et ce qui m’intéresse dans ce métier, c’est la proximité, le terrain, le contact avec les élus et les acteurs locaux” , explique celui qui ne devrait pas être déçu du voyage en faisant la tournée des comices. À 61 ans, le nou- veau sous-préfet de Pontar- lier affiche un parcours pour le moins diversifié, à la fois pédagogique, sportif et exo- tique. L’homme a le goût du changement. Espagnol d’origine, il est arrivé en France à l’âge de 8 ans. Il fut tour à tour enseignant, entraîneur de foot, directeur général du club de foot du Mans, inspecteur Jeu- nesse et Sports avant de d’entrer dans la préfectorale avec un premier poste à Cla- mecy. Il enchaîne ensuite avec la Martinique, Vichy, Mayotte, de nouveau la Martinique où il prolonge son séjour par un détachement au poste de directeur général des services de l’agglomération Cap Nord Martinique. Ce sera sa der- nière affectation avant Pon- tarlier et le Haut-Doubs. “On ne choisit pas où l’on va être nommé. Pour moi, la préfec- torale est un parcours de vie que je veux le plus riche pos- sible.” Fort de ces multiples expé- riences, il affiche une séré- nité à toute épreuve. Sur la

tué par les agents, d’où l’obligation de se met- tre en conformité. “On a eu des échanges hou- leux, puis constructifs. Au final, on va deman- der aux agents de travailler une heure de plus par semaine. Ce qui permettra d’arriver à l’ob- jectif de 1 607 heures annuelles. En contre- partie, les agents obtiennent plus de flexibi- lité dans l’organisation, la reconnaissance des heures supplémentaires et d’autres avancées sociales. C’est un bon accord. Il sera appli- qué à partir du 1 er janvier 2019. Il restera ensuite à négocier la seconde partie du pacte qui por- tera notamment sur la remise à plat des primes. La C.F.D.T. n’est, par exemple, pas du tout favorable au principe des primes au mérite.” La seconde tranche de négociation débutera en juin 2019. n

sécheresse persistante, “on doit veiller à faire respecter les restrictions. Il faut atten- dre que la ressource se régé- nère mais il n’y a pas lieu d’être inquiet” dit-il. R.N. 57 et franchissement de Pon- tarlier : “Une consultation publique va être lancée et on va animer les comités de pilo- tage dans l’objectif de lancer les travaux en 2021.” Fidèle à ses prérogatives, le sous-préfet assumera les mis- sions régaliennes en termes de sécurité, santé, aména- gement. “Notre base de tra- vail s’articule autour de l’ac- compagnement des collectivités. On a la chance d’avoir une sous-préfecture ouverte au public. Il faut que les citoyens et les collectivi- tés utilisent nos compétences. Je souhaite qu’on soit ouvert, qu’on accueille tout le monde, qu’on apporte une plus-value au territoire en termes d’ac- compagnement. On va aussi participer à la création du parc naturel du Doubs Horloger, à la mise en place du S.C.O.T. du Pays du Haut-Doubs…” Et Jean Almazan de conclure son propos par la gestion de la Dotation des Équipements des Territoires Ruraux, soit une enveloppe de 11 millions d’euros pour financer les pro- jets des petites communes du Doubs et de la Dotation de Soutien à l’Investissement Local qui s’élève à 4,4 mil- lions toujours à l’échelle départementale. n

La C.F.D.T. était sur le terrain le 17 septembre à Pontarlier dans le cadre de l’action “La caravane de vos droits”.

Premières vendanges de l’espoir à laMaison des familles

L a vigne plantée il y a deux ans sur le terrain de la Maison des familles vers le C.H.U. de Besan- çon, un projet de l’association Semons l’espoir, a donné ses premières grappes. Les toutes premières ven- danges des familles se sont dérou- lées dimanche 16 septembre, réu- nissant des vendangeurs de toutes générations autour de ce projet soli- daire. “Il y a eu un vrai élan de soli- darité autour de ces premières ven- danges. La vigne n’a que deux ans, elle n’a donc pas donné énormément, mais il y aura de quoi faire environ 200 bouteilles de vin blanc type char- donnay” observe Pierre Dornier, le fondateur de Semons l’espoir. Le vin

sera préparé et travaillé par Raphaël Monnier, un vigneron d’Arc-et-Senans. Il faudra encore patienter quelques mois pour déguster cette première cuvée de l’espoir puisque les bou- teilles, remises aux bénévoles, pour- ront être obtenues par souscription à l’association Semons l’espoir à par- tir de l’été prochain. La veille, le 15 septembre, Semons l’espoir faisait ses vendanges en Arbois où une centaine de vendangeurs s’ac- tivaient. Là-bas, les vendanges de l’espoir avaient lieu pour la 24 ème fois. Dans la même ambiance, chaleu- reuse, et pour une “récolte excep- tionnelle” note Pierre Dornier. n

Les vendangeurs d’un jour réunis à la Maison des familles.

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