La Presse Pontissalienne 228 - Octobre 2018

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 228 - Octobre 2018

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IMMOBILIER Un P.L.U. intercommunal De moins en moins de terrains à bâtir dans le Grand Pontarlier Les plans locaux d’urbanisme ne seront plus de la responsabilité des communes mais des communautés de communes. Les futurs P.L.U.I. devraient restreindre les possibilités de construire. Dans le Grand Pontarlier, certains maires comme celui de La Cluse-et-Mijoux ont anticipé et prévenu les propriétaires fonciers.

À La Cluse-et- Mijoux, la mairie reçoit une à deux demandes de terrain à bâtir chaque semaine.

P.L.U.I., les premières conclusions de l’étude

À l’échelle de la Communau- té de Communes du Grand Pontarlier, l’élaboration du Plan Local d’Urbanisme Inter- communal (P.L.U.I.) a été enga- gée en 2016. “Il s’agit d’établir un document d’urbanisme com- mun, afin de dessiner un projet urbain équilibré et raisonné pour tous les habitants du Grand Pon- tarlier” indique la C.C.G.P. Ce document d’urbanisme va encadrer le développement des communes, et notamment les droits à la construction, avec l’éla- boration d’un règlement inter- communal qui privera donc les maires de leur pouvoir de déci- sion. Un bureau d’études, le cabi- net Urbicand, a été retenu pour accompagner la collectivité dans l’élaboration de ce document stra- tégique. Ce cabinet privé a mené un dia- gnostic exhaustif de territoire de juin 2017 à février 2018. Qu’a- t-il noté de plusmarquant ?D’abord que “les résidents et actifs locaux

travaillant dans les communes du Grand Pontarlier connaissent de véritables difficultés à accéder au marché immobilier ou au foncier local.” Rien de nouveau. Mais aus- si le fait que le marché immobi- lier depuis dix ans a eu tendance à “se caler” sur le pouvoir d’achat des frontaliers et à occulter toute autre forme de demande, notam- ment des populations locales aux revenus modestes voire précaires, a généré pour partie “un solde migratoire négatif à Pontarlier, qui s’érode également dans quelques communes de la C.C.G.P.” sou- ligne le cabinet. C’est la raison pour laquelle “la politique de l’ha- bitat dans les 10-15 prochaines années mérite d’apporter des réponses concrètes aux besoins de logements plus accessibles financièrement aux ménages locaux, tant en locatif qu’en acces- sion et que la maîtrise du foncier et de l’immobilier est un véritable défi dans un territoire organisé quasi exclusivement par le privé.

Continue-t-on à laisser le territoi- re se développer au service de quelques intérêts ?” s’interroge le cabinet Urbicand. Le vrai défi est aujourd’hui de résoudre ce casse-tête : sachant que les projections démogra- phiques de l’I.N.S.E.E. pour le secteur du Haut-Doubs misent sur une augmentation de la popula- tion de + 30 % pour les 10 années à venir, dans la plaine de l’Arlier, les ressources et le patrimoine naturel restent particulièrement vulnérables et “pourraient pâtir d’un développement urbain qui ne prenne pas en compte le carac- tère épuisable et non indéfini de la ressource en eau et du foncier agricole.” D’où cette invitation lan- cée aux élus locaux de limiter de manière drastique la constructi- bilité des terrains dans les pro- chaines années. La procédure de préparation du P.L.U.I. aboutira à un document de planification qui doit être vali- dé au plus tard début 2020. n

R éduire le nombre de terrains construc- tibles et boucher les dents creuses, c’est le mot d’ordre des futures réglementa- tions en matière d’urbanisme. Dans le cadre du transfert de la mission urbanisme à la communauté de communes du Grand Pontarlier, un cabinet d’études travaille sur les plans locaux d’urbanisme et les cartes communales des dix communes composant la C.C.G.P. À partir de 2020, on ne parlera plus de P.L.U. (plan local d’ur- banisme) mais de P.L.U.I. (I comme intercom- munal). Les maires n’auront alors plus de prise sur le devenir de leur commune en matière fon- cière. Pour eux, c’est une vraie perte. “Rien n’est

C.C.G.P. se demande à quelle sauce il va être mangé. Fini les 5 % de croissance démographique annuelle que les communes du Grand Pontarlier affichaient jusqu’àmaintenant. “On va nous impo- ser du 1 %” déplore Yves Louvrier. La population de La Cluse-et-Mijoux a augmenté de près de 50 % depuis le début des années quatre-vingt. Pour qu’une commune comme La Cluse-et-Mijoux respecte les préconisations du futur P.L.U.I., il faudrait selon les premières estimations “que j’enlève 2 hectares de terrain constructible. Inuti- le de dire que les deux familles concernées ne voient pas cette évolution d’un bon œil. Imaginez, ils héritent de terrains constructibles et on leur dit que désormais, ils sont classés terrains natu- rels. J’ai souhaité informer pour que les personnes concernées puissent se défendre” ajoute M. Lou- vrier. Dans sa commune, il ne se passe pas une semaine sans que quelqu’un sollicite la mairie, à la recherche d’un terrain à bâtir. “On a aumini- mumune demande, voire deux par semaine. Com- me on n’a pas de terrain à leur proposer, on les conseille de chercher ailleurs.” Mais ailleurs, en tout cas dans la première cou- ronne pontissalienne, le foncier est également une denrée de plus en plus rare. n J.-F.H.

encore figé concernant les futures règles en matière de construction, mais j’ai d’ores et déjà prévenu mes administrés que certains terrains aujour- d’hui constructibles pourraient bien devenir inconstructibles. On devra sans doute se battre pour maintenir certains constructibles. Je pense que ça a éveillé les consciences” obser- ve Yves Louvrier, le maire de La Cluse-et-Mijoux qui com- me ses autres collègues de la

Fini les 5 % de croissance démographique.

EN BREF

LA CLUSE-ET-MIJOUX Le 6 octobre Le comice meuh-diéval sous la protection des sires de Joux

Services Une étude de l’I.N.S.E.E.. sur “L’offre de services à la population” montre que les services ont progressé en Bourgogne- Franche-Comté entre 2012 et 2017. Cette augmentation est toutefois l’une des plus contexte démographique joue pour partie et dans une moindre mesure sur le niveau de services en 2012. Les points d’accès aux services tendent en effet à se développer davantage le long des territoires les plus peuplés de la région, sur l’axe reliant Mâcon à Dijon, autour de Besançon, Pontarlier et Sens. Photo Un festival photo intitulé “Naturellement Doubs” se déroulera vendredi 7, samedi 8, dimanche 9 décembre à Labergement-Sainte- Marie (salle des fêtes). 19 exposants dont 15 photographes - faune et flore exposeront. Une projection et une conférence sur la rencontre avec les loups se tiendront avec Fabien Bruggmann et Adrien Favre. Projection du film “Big Ben à l’heure de Goupil”. Entrée libre. faibles de France métropolitaine. Le

Quand on a la chance d’avoir sur son territoire le château de Joux, ce serait dommage de s’en priver. Résultat, le comice de l’ex-canton de Pontarlier aura une forte touche moyenâgeuse.

F ait-il bon être agriculteur à La Cluse-et-Mijoux qui en dehors du château de Joux est surtout connu pour ses bouchons pendulaires à l’heure du retour des tra- vailleurs frontaliers ? Cela se passe plutôt bien aux dires d’Yves Louvrier, lemaire et agri- culteur. “Dans les années soixan- te-dix, il y avait encore 33 exploi- tations et 5 fromageries qui ont toutes disparu. Il reste 7 fermes qui fonctionnent pour la plu- part en société. Au fil du temps, elles ont toutes été déplacées en dehors des zones habitées. Les parcellaires sont organisés pour leur éviter d’avoir à franchir la R.N. 57 qui n’est pas vraiment une contrainte pour l’activité agricole. Le lait est livré dans divers ateliers du secteur” , résu- me l’élu. Le souci serait peut- être davantage sur la question du foncier dans une commune qui a vu sa population aug- menter de 44 % depuis 1982. Le précédent comice de La Clu-

se-et-Mijoux s’était tenu en 1997. Comme il est de coutu- me, l’édition 2018 a donné lieu à la création d’une association spécifique et provisoire prési- dée par Patrick Louvrier. “On n’a pas mis longtemps à trou- ver un thème identitaire très fédérateur aussi bien au niveau des associations du village, de la population que des entre- prises” , apprécie Claire Lou- vrier, préposée à la communi- cation du comice. Il suffit effectivement de traverser la commune par la R.N. 57 ou la

L’entrée au comice se fera par le pont-levis (photo C. Mengelti).

d’Émile Pernot a sorti une absinthe médiévale. L’entre- prise Fulmet, spécialisée en tôlerie industrielle et pliage a conçu et fabriqué la cuillère à absinthe adéquate. Le concours agricole se fera du côté des Angles. 500 à 600 vaches sont attendues. Les visi- teurs auront la surprise d’en- trer sur le site par un pont- levis, en franchissant une enceinte reconstituée. Ils seront aussi accueillis par des orga-

nisateurs en tenue d’époque. En guise de petit-déjeuner, les agriculteurs se verront propo- ser un vrai pot-au-feu. Avant le début des concours pro- grammé à 10 heures Moment toujours très attendu à 15 h 30 : le défilé des animaux et des enfants. Ceux qui ne sont pas versés dans l’élevage et l’agri- culture en général ne sont pas négligés. “On a prévu plein d’animations avec un espace d’exposition pour les artisans

locaux, des démonstrations de tonte de moutons mis à dispo- sition par Maurice Tissot de la ferme de Simon Pion, des ate- liers de peinture sur bois, une tyrolienne, de la danse folklo- rique, des promenades en calèche ou à poney et d’autres animations pour les enfants.” Une fondue géante sera servie à 19 heures aux ripailleurs qui pourront terminer la soirée au bal du comice. n

R.D. 67 B qui file aux Verrières pour constater cet engouement déco- ratif. Chaque quartier ou hameau a tra- vaillé sur une cou- leur différente.Un blason “meuh-dié- val” a été créé pour l’occasion. La distillerie Les Fils

Un thème identitaire très fédérateur.

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