La Presse Pontissalienne 228 - Octobre 2018

PONTARLIER 14

La Presse Pontissalienne n° 228 - Octobre 2018

EN BREF

ÉCONOMIE

Une situation tendue L’hôtellerie-restauration en rade de personnel Ces difficultés de recrutement qui ne sont pas nouvelles s’amplifient et contraignent parfois les établissements à réduire les plages d’ouverture. La soupe à la grimace. “On prend soin de nos employés, on

Boulette Sylvain Petit, le pilote du Moto-club de Valdahon, se serait volontiers passé de cette erreur. Le pilote de quad sélectionné avec l’équipe de France pour disputer les Championnats du Monde au Danemark (23 septembre) n’a pu défendre ses chances. Il est arrivé avec quelques secondes de retard sur la grille de départ si bien que les commissaires de course lui ont refusé l’entrée. Une mauvaise communication de l’entraîneur de l’équipe de France en serait la cause ! 3 000 km et des heures de préparation pour rien. Cinéma Le ciné-club Jacques Becker organise son traditionnel festival de cinéma du 31 octobre au 6 novembre : “Traversées 2018, festival des cinémas d’Europe et d’ailleurs” avec un thème spécifique cette année : Tziganes et cinéma. 15 séances de cinéma, une vingtaine de films courts et longs métrages, un concert avec le groupe d’inspiration Tzigane et Yiddish Spakr quartier tzigane de Sofia. Le tout au Théâtre Blier de Pontarlier. Renseignements au 03 81 69 12 63 - www.ccjb.fr Cabinet médical Le succès est au rendez- vous pour le cabinet médical éphémère de Pontarlier avec 6 600 visites depuis l’ouverture, soit 660 visites mensuelles et 34 visites journalières. et une exposition de photographies d’un

les chou- choute”, explique

T rouver un serveur ou un cuisinier motivé si ce n’est qualifié relève aujour- d’hui du parcours du com- battant pour les employeurs du Haut-Doubs qui s’échinent à la tâche. En ville comme à la cam- pagne, en offre C.D.D. ou C.D.I., le constat est souvent le même. “On a été contraint de fermer le dimanche soir faute de person- nel. C’est dommage car on a du travail. On a diffusé des annonces dans un post Face- book qui a recueilli plus de 16 000 vues. On a reçu pas mal de candidatures et aujourd’hui l’équipe est au complet” , appré-

cie Léa Barrieux, assistante de direction au Komplex. Conscient, pour l’avoir lui-même vécu ou subi, des travers d’une profession à mauvaise réputa- tion, André Émilli le directeur du Komplex, estime que le trai- tement réservé aux salariés dans ce secteur d’activité s’est beaucoup amélioré. “Ici, on prend vraiment soin de nos employés. On les chouchoute. Pour moi, ce désintérêt ce n’est pas forcément une question de salaire mais de contraintes. On travaille quand les autres sont en repos le midi, le soir, en week-end.” Ce professionnel pointe du doigt

André Émilli qui dirige le Komplex avec Léa Barrieux, assistante de direction.

quelques failles du système, notamment la facilité avec laquelle un employé peut démis- sionner sans prévenir ou presque. “Certains savent très bien qu’on engagera jamais de poursuites s’ils ne donnent pas de préavis comme l’exige la loi. On préfère concentrer nos efforts sur une solution de remplace- ment.” Qu’en est-il de la concur- rence suisse ? Un faux problè- me pour André Émilli sauf à gagner un salaire très élevé qui compense la contrainte sup- plémentaire de la distance. “À mon avis en dessous de 4 000 ou 5 000 euros par mois, cela ne vaut pas le coup. Le Komplex emploie une trentaine de sala- riés qui sont pour la plupart sérieux et compétents.” Le manque de motivation des candidats exaspère aussi ce patron de pizzeria surpris du comportement de ces deman- deurs d’emploi. “Un rendez-vous sur deux n’est pas honoré. Cer-

les restaurants à activité sai- sonnière. “On a de gros soucis de recrutement en saison. On regarde même si on peut prendre des personnes sans-papiers en quête d’un emploi pour régula- riser leur situation” , explique Michaël Authier qui a repris avec son épouse le restaurant du Flocon au départ des pistes de Super-Longevilles. À la recherche de serveur, cuisinier et plongeur, ils ont passé une annonce Facebook. Pour l’ins- tant sans succès. Encore trop souvent considérés comme une voie de garage, les métiers de la restauration souffrent d’une mauvaise image. “C’est unmétier parfois exigeant mais aussi très épanouissant en cuisine comme en salle. Si on n’arrive pas à trouver assez de personnel, on adaptera un autre mode de fonc- tionnement en passant en ser- vice brasserie voire sandwiche- rie.” n F.C.

tains arrivent avec plus d’une heure de retard sans même s’ex- cuser. Le recrutement n’a jamais été facile sur le secteur mais le problème s’amplifie. Les gens sont exigeants et nous imposent presque leurs conditions. Beau- coup ne veulent pas travailler tous les soirs. On a même ôté la possibilité d’évoluer vers un pos- te en C.D.I. car cela à plus un effet dissuasif qu’autre chose.” Étonnant. Comme si le confort de travail l’emportait sur le salaire. Si l’absence d’un salarié dans un staff de 10 à 15 personnes complique le fonctionnement, c’est encore plus problématique dans une petite structure à trois ou quatre personnes. “Le plan- ning devient souvent un vrai casse-tête et on doit compenser nous-mêmes les absences inopi- nées. Quand on travaille en couple, la vie de famille en prend un coup.” L’inquiétude est la même dans

Une cinquantaine de postes non pourvus dans le Haut-Doubs L e contexte économique du Haut-Doubs explique en partie les difficultés de recrutement dans le secteur de l’hôtellerie-res- tauration. “Globalement, on observe sur le Haut-Doubs une augmentation de 10 % du nombre d’emplois salariés en C.D.I. depuis un an. Le taux de chômage était de 6,4 % au premier tri- mestre 2018 contre 9,2 % à l’échelle nationale” , nous indique-t- on à Pôle emploi. De nouvelles enseignes de restauration ont fait leur apparition dans le secteur. Ce qui explique aussi que l’offre s’est étoffée. “L’emploi salarié a lui aussi progressé de 10 % dans ce secteur où l’on recense 942 personnes. Dans nos fichiers, on a moins de 100 personnes susceptibles de répondre à des annonces en hôtellerie-restauration et la plupart occupent déjà un poste à temps partiel. Aujourd’hui, il reste 48 offres non pourvues au niveau de Pôle emploi.” n

INITIATIVE Dépôt-vente L’Armoire vide les dressings Gérante de la Cabane des Artisans depuis deux ans, située au centre-ville, Magalie Goffart-Bazzoni prolonge l’aventure avec l’ouverture de l’Armoire, un dépôt-vente de vêtements et accessoires féminins.

Magalie Goffart- Bazzoni, devant les penderies de son Armoire, sensibilise à un dressing éco- responsable.

L’ Armoire vient en complément de la Cabane. La Cabane, c’est une boutique d’expo-vente de créa- tions artisanales franc-comtoises. Elle met en valeur l’artisanat local, tout en organisant des cours de couture. L’Armoire, c’est une association “Rendez-vous des créateurs” présidée par Magalie qui gère le vide-dres- sing. “Les cours de couture vont être réduits puisque je récep- tionne les habits le mercredi de 10 heures à 13 heures et le ven- dredi toute la journée de 10 heures à 18 heures” , annon- ce la gérante. “J’ai toujours eu l’idée du vide-dressing, j’y avais

pensé dès le début” , confie-t-elle. Pour ce faire,Magalie s’est équi- pée d’un logiciel de dépôt-ven- te, qui lui permet d’étiqueter tous les produits avec un prix et un code-barres. “Il a fallu changer la caisse, acheter un ordinateur, une imprimante pour les étiquettes, une douchette, les

cintres et faire des travaux. C’est dans ce but que j’avais fait une cagnotte participative Ulu- le, qui n’a hélas pas abouti” , explique- t-elle. L’Armoire a mal- gré tout ouvert ses portes et remplit

ses étagères depuis début sep- tembre. “Je prends les habits féminins à partir de 16 ans, de saison, non tachés, de bonne qua- lité, les accessoires et les chaus- sures qui doivent être en très bon état. Cela permet à la fois de vider son dressing, et d’acheter des habits à moindre prix” , détaille Magalie. Ainsi, il est

possible de trouver un pull à 8 euros ou une jupe à 4 euros, tout comme des articles de marque. Mais derrière l’Armoi- re se cache aussi une envie de consommer autrement et d’ame- ner à réfléchir “L’entreprise tex- tile est une des plus polluantes au monde” , rappelle la gestion- naire. “On ne jette pas ses habits,

on les réutilise” , milite-t-elle. En produisant l’équivalent de plus d’une tonne de gaz à effet de serre chaque année, l’industrie textile est en effet un poids lourd de la pollution. L’association “Rendez-vous des créateurs” a pour projet l’année prochaine de réussir à financer des manifestations artisanales

à Pontarlier et dans les envi- rons qui permettraient aux créa- teurs qui ne répondent pas aux critères d’entrée de la Cabane, d’exposer. L’Armoire, vide-dressing chic et éthique, 22, rue du Docteur Gre- nier, Pontarlier, 09 81 81 85 51 ou larmoire25@gmail.com n M.T.

Un pull à 8 euros ou une jupe à 4 euros.

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