La Presse Pontissalienne 227 - Septembre 2018

DOSSIER D I

La Presse Pontissalienne n° 227 - Septembre 2018

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l Gilley Trois couples Unis au feu comme à la maison

“V ivent les mamies béné- voles pour s’occuper des enfants en cas d’urgen- ce” , souligne Lætitia Ruffion en pointant du doigt l’impor- tance d’avoir toujours une solution de garde quand on est susceptible de par- tir en intervention à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Pompier volontaire depuis 14 ans, cet- te infirmière intervient à ce titre au service de santé et de secours médical du S.D.I.S. “On fonctionne en coordi- nation avec les infirmières des autres casernes” , explique celle qui a en char- ge la gestion des visites médicales des pompiers de Gilley. Elle partage son existence avec le lieutenant Fabrice Ruffion, lui aussi pompier volontaire à Gilley. “En étant les deux pompiers, on comprend parfois mieux les contraintes et la pression du métier” , explique l’officier intégré dans le réseau des chefs de groupe qui assure un ser- vice de garde tournante sur sept casernes, du Russey à Montbenoît. Les trois couples de Gilley étaient déjà pompiers avant de vivre ensemble. Laissez le charme agir… “C’était mon apprenant” , sourit Élodie Marguet, mariée depuis 11 ans avec le lieute- nant Anthony Marguet, chef du centre de secours de Gilley. Avec des enfants en bas âge, ce couple a fait le choix d’être dans des équipes de garde dif- férente. Décision logique pour qu’un des deux puisse rester à la maison quand l’autre doit sortir. “Le centre de secours de Gilley compte 40 pompiers volontaires dont neuf filles. On effec- tue entre 250 et 270 interventions par an. La moyenne d’âge qui est autour de 35 ans a pris un sérieux coup de jeu- ne avec l’arrivée de six nouvelles recrues opérationnelles depuis le 1 er septembre,

Le centre de secours de Gilley compte trois couples dans son effectif de pompiers volontaires. Un mariage de vocations avec ses avantages et ses contraintes.

Renseignements sur www.rigzen-zanskar.org

aussi de s’entraider parfois quand toutes les solutions de garde ont été épuisées. “On peut se dépanner” , explique Élodie Marguet. À chaque couple son organisation. Quand certains n’ont pas d’autres choix que d’intervenir séparément, d’autres au contraire font tout ensemble. C’est le cas de Mélanie et Ludovic. Dans cet- te famille recomposée, les cinq enfants sont autonomes. “En prenant les mêmes tours de garde, on a les mêmes week- ends libérés. Dans notre situation, c’est beaucoup plus pratique et confortable” , explique Ludovic qui a déjà 20 ans d’expérience au service des pompiers. Mélanie, sa compagne, s’était octroyée quelques années de pause avant de reprendre du service. “Cela me man- quait trop” dit-elle. Pompier un jour, pompier toujours. Seul, ou à deux. n F.C.

note le chef de centre qui apprécie à la fois ces renforts et les bienfaits de la féminisation. C’est toujours positif en termes de compétences et de disponi- bilité.” À Gilley comme dans la plupart des casernes du Haut-Doubs, une partie de l’effectif, 11 pompiers pour être pré- cis, travaille en Suisse, ce qui pose le problème d’assurer une présence en journée. “On s’adapte du mieux pos- sible aux contraintes des uns et des autres.” Couple ou pas couple, l’at- tractivité d’un centre de secours et sa cohésion reposent aussi l’Amicale et Anthony Marguet en est parfaitement conscient. “Cela permet de fédérer les conjoints, les anciens, les familles. Quand l’Amicale fonctionne bien cela, se répercute aussi sur l’ambiance qui règne tous les jours à la caserne.” La présence de plusieurs couples permet

Anthony et Élodie, Mélanie et Ludovic, Fabrice et Lætitia, les trois couples de pompiers volontaires au centre de secours de Gilley.

l Environnement 30 à 40 adhérents “On n’a jamais assez de bénévoles” Loin des écrans et des sports populaires, l’observation de la nature n’attire pas foule de bénévoles, obligeant les associations environnementalistes à composer avec les moyens disponibles. Exemple à la Maison de la Réserve.

“Il n’y a pas péril en la demeure”, confie Pierre-Marie Aubertel ici en compagnie de Laurent Beschet, directeur de la Maison de la Réserve.

A lors que l’environ- nement n’a sans doute jamais été aussi présent dans notre société : pol- lution, disparition des espèces, réchauffement climatique… sur le terrain, rares sont ceux qui s’intéressent aux oiseaux, fleurs, champignons partie prenante de la biodiversité. L’association des Amis de la réserve du Lac de Remoray qui gère à la fois cet espace protégé et la Maison de la Réserve fédère entre 30 et 40 adhérents. Des bénévoles qui s’investissent au côté d’une équipe de 11 salariés, soit 6 à 7 équivalent temps plein. “Plu- sieurs salariés sont uniquement rattachés à la Réserve Naturel- le Nationale dont nous nous

sions que nous pouvons confier aux bénévoles.” De la maintenance de l’outil de travail à la réalisation d’in- ventaire naturaliste en passant par la gestion des chevaux konik qui pâturent en zones humides…L’embarras du choix. Pierre-Marie Aubertel explique le relatif désintérêt des habi- tants et des bénévoles poten- tiels pour la Maison de la Réser- ve de plusieurs façons. “On nous colle parfois une image élitiste, de spécialistes alors qu’on est en réalité plus accessible. On est aussi là pour faire découvrir la nature au plus grand nombre.” Plus globalement, il constate comme d’autres, la mutation du bénévolat liée à la fragmenta- tion des modes de vie. Les com-

occupons sous la forme d’une délégation de gestion et pour laquelle l’État nous verse une dotation de fonctionnement d’en- viron 100 000 euros” , décrit Pier- re-Marie Aubertel, le président de l’association. Le reste du per- sonnel intervient dans le cadre des activités de la Maison de la Réserve : visite du musée, expo- sition, sorties nature… “Nos bénévoles ont des implications diverses et variées. Certains sont présents très ponctuellement lors des manifestations comme la Fête du printemps ou le Salon du Champignon qui se tiendra cette année les 6 et 7 octobre. D’autres sont présents tout au long de l’année. L’avantage dans une structure comme la nôtre réside dans l’éventail des mis-

portements changent. Il y a davantage d’instabilité dans la vie professionnelle et familia- le. “C’est aussi très difficile pour les jeunes de se projeter dans l’avenir. La plupart des béné- voles de notre association sont des seniors actifs, des personnes installées dans la vie. L’inves- tissement associatif reste enco- re et toujours une question de temps.” Quand on lui demande si la Maison de la Réserve est fragilisée par un nombre d’ad- hérents assez modeste, son pré- sident n’a pas l’air inquiet. “On n’a jamais assez de bénévoles mais jusqu’à présent, on arrive

toujours à se débrouiller. Signa- lons aussi qu’on les convie aus- si à venir partager des moments conviviaux.” Il n’y a donc pas péril en la demeure et Pierre- Marie Aubertel admet être plus inquiet à l’idée de boucler chaque année son budget. “En dehors de la dotation de l’État pour la réserve, on est encore resté en autofinancement. C’est assez rare car la plupart des struc- tures similaires à la nôtre sont intégrées dans une commune ou communauté de communes. Pour tourner correctement, on fau- drait pouvoir accueillir 40 000 visiteurs contre 22 000 actuel-

lement. On est loin du compte.” Et qu’en est-il du président ? Il accepte le poids des responsa- bilités et agit au mieux pour préserver la confiance de l’État. Plus encore que la fusion des deux communautés de com- munes Mont d’Or Lacs et les Hauts du Doubs, il apprécie que la commune de Labergement soit entrée dans le périmètre du Parc Naturel Régional du Haut-Jura. “C’est très positif en termes d’image et de soutien même si on peut aussi regretter que la population locale ne se soit jamais approprié la struc- ture.” n

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