La Presse Pontissalienne 226 - Août 2018

L’INTERVIEW DU MOIS

La Presse Pontissalienne n° 226 - Août 2018

4

POLITIQUE Encarté chez Les Républicains “Je vois un intérêt à être candidat à la présidence de l’office de destination” Maire de Touillon-et-Loutelet, responsable de la commission tourisme au sein de la communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs, président de l’office de tourisme Mont d’Or-Deux Lacs, Sébastien Populaire qui siège aussi au comité directeur de l’association des maires de France peut être considéré comme l’une des valeurs montantes sur la scène politique du Haut-Doubs. Entretien.

L a Presse Pontissalienne : Vous venez d’inaugurer début juillet la création d’un blason pour Touillon-et-Loutelet. Pourquoi un tel support ? Sébastien Populaire : On manquait de symbole identitaire sur le vil- lage. Au départ, on pensait fai- re un logo au risque de s’en las- ser rapidement. On a finalement opté pour un blason qui corres- pond mieux à nos attentes. Der- rière un blason, il y a une vraie démarche. Le projet a été pré- senté et validé en conseil muni- cipal. L.P.P. : Et la suite ? S.P. : On a cherché sur le Net un spécialiste en héraldique. Habi- tant à Paris, ce professionnel a effectué des recherches sur l’his- toire du village puis il nous a soumis plusieurs propositions quand il a eu tous les éléments en main. L.P.P. : Le résultat mérite quelques explications. S.P. : C’est très codifié. Ces armoi- ries allient tradition et audace, à l’image de la commune de Touillon-et-Loutelet enracinée et pleinement tournée vers l’ave- nir. La présence du cheval est en lien avec la légende du che- val Gauvain à l’origine de la source intermittente de Fon- taineronde. On raconte que la jument du sire Amauri de Joux se serait arrêtée à cette fontai- ne pour y boire longuement. S’impatientant du temps mis par sa monture pour se désal- térer, le seigneur mit pied à ter- re pour constater que son che- val n’avait plus d’arrière-train et que toute l’eau qu’il buvait se répandait au sol comme une blessure géante. C’est, dit-on, depuis ce temps-là que la sour- ce est intermittente : quand la jument devenue invisible se désaltère, l’eau de la source ces- se de couler, elle reprend son débit quand elle cesse de boire. Le bleu ou l’azur du blason se réfère à l’eau et symbolise le Touillon qui désigne une sour- ce ou un marécage. Le jaune ou l’or évoque la lumière, l’hospi- talité. Il symbolise Loutelet dési- gnant un lieu d’hébergement comme un petit hôpital. On retrouve les activités historiques du village à travers les deux anneaux : la fabrication du com-

té, des boîtes à mont d’or et les cadrans d’horloge. Ce blason a été inauguré et présenté à la population le 1er juillet dernier lors du vide-greniers. L.P.P. : Quel usage allez-vous en fai- re ? S.P. : Il figurera sur les plaques de rue et sur les courriers offi- ciels de la commune. L.P.P. : Où en est le chantier de la nou- velle mairie ? S.P. : On s’est engagé dans ce projet car nos locaux actuels ne répondent pas aux normes d’ac- cessibilité. Les salles du conseil, de vote et de convivialité sont toutes situées à l’étage. On a étudié avec le Conseil d’Archi- tecture d’Urbanisme et de l’En- vironnement la faisabilité d’une rénovation mais il s’avérait plus pertinent et surtout pas plus onéreux de partir sur un projet neuf. Les travaux ont débuté en 2017 et le bâtiment est aujour- d’hui hors d’eau, hors d’air. Il comprendra trois pièces : le secrétariat de mairie, la salle du conseil et une salle de convi- vialité pouvant accueillir une centaine de personnes avec une kitchenette. L.P.P. : Pour quel montant ? S.P. : C’est un investissement de 500 000 euros hors taxes en incluant le parking et les abords. Il y aura aussi un espace ludique avec un terrain multisport. Ce

2020 contre 206 en 2005. Cela fait une croissance démogra- phique de 50 % en 15 ans. Tous les projets menés sur le plan communal résultent d’un tra- vail collectif. Rien ne pourrait se faire sans le soutien actif des adjoints et des autres conseillers. Tout au long du mandat, je me suis efforcé d’être à l’écoute des uns et des autres, en prenant en compte les avis de chacun tout en fédérant l’équipe. L.P.P. : Prêt pour la rentrée ? S.P. : Elle sera marquée par le retour à la semaine de 4 jours pour notre école intercommu- nale. Il y a eu une bonne concer- tation avec les services de la Région et finalement, on sera bien à 4 jours à la rentrée pro- chaine. L.P.P. : On parle beaucoup du contrat de station à venir sur le Haut-Doubs. Pouvez-vous nous en dire plus ? S.P. : Au départ, les deux com- munautés de communes, à savoir la communauté de communes du Grand Pontarlier et la com- munauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs avaient chacune leur propre contrat de station. Il y a trois ou quatre mois, on a réussi à s’entendre sur un contrat de sta- tion unique qui décrira les prin- cipales activités touristiques à mettre en place entre 2017 et 2021. Cet outil nous permet- tra aussi de voir comment l’on pourrait favoriser l’offre d’hé- bergements touristiques enmet- tant en place des incitations. C’est nécessaire car on sait qu’il est plus facile et rentable de louer à l’année. L.P.P. : À quand la signature ? S.P. : Le document est presque finalisé. Il a été présenté dans les commissions tourisme des deux intercommunalités ainsi qu’aux autres partenaires que sont l’État, la Région et le Dépar- tement du Doubs. Ce contrat sert à définir une stratégie tou- ristique. Il comprend différentes orientations en lien avec les hauts lieux touristiques que sont la station de Métabief, le châ- teau de Joux. On y intègre aus- si l’office de destination même s’il couvrira un territoire plus large à l’échelle du Pays duHaut- Doubs.

Élu avant tout au service de sa commune dont il vient d’inaugurer le blason, Sébastien Populaire est aussi prêt à prendre à bras-le-corps le destin touristique du Haut-Doubs.

sera sans dou- te le dernier projet mené d’ici la fin du mandat. L.P.P. : Cette nou- velle mairie, c’est aussi l’image d’une commune fronta- lière en expan- sion ? S.P. : Tout à fait. La commune compte aujour- d’hui 260 habi- tants. Avec les trois maisons en cours de construction et les quatre par- celles bientôt viabilisées, je pense qu’on sera à 300 en

“Derrière un blason, il y a une vraie démarche.”

ce de tourisme pourra s’appuyer sur les salariés actuels des Offices de Tourisme. L.P.P. : Qu’en est-il aujourd’hui de la fusion entre Mont d’Or-Deux Lacs et les Hauts du Doubs ? S.P. : De mon point de vue, les tensions principales sont aujour- d’hui apaisées même s’il reste encore de gros sujets à traiter, je pense notamment à la com- pétence scolaire. Mais en séan- ce communautaire, on ne note pas une posture d’opposition systématique. Sur la fusion pro- prement dite, je ne suis toujours pas convaincu des économies d’échelle engendrées par ce type de rapprochement.

niveau national dans l’association des maires. En quoi est-ce utile pour votre commune ? S.P. : Je me suis déjà déplacé deux fois au comité directeur. C’est un vrai espace de débat et surtout d’échange et de parta- ge d’expérience. Être présent à ce niveau permet de faire remon- ter à une instance nationale les soucis et les problématiques spé- cifiques des petites communes. Il ne faut surtout pas négliger l’échelon communal qui consti- tue la première brique dumailla- ge territorial. On ne doit pas se limiter à une vision comptable de la réalité communale mais considérer qu’il s’agit aussi d’un espace de vie sociale qui a tout sa place. n Propos recueillis par F.C.

L.P.P. : Après les présidences de la commission tourisme intercommu- nale et de l’office de tourisme Mont d’Or-Deux Lacs, visez-vous la prési- dence du futur office de destination ? S.P. : Je vois un intérêt à être candidat à la présidence du futur office, car le tourisme est vrai- ment un domaine passionnant et structurant pour notre ter- ritoire, et ce serait dans la conti- nuité du travail fait jusqu'à pré- sent sur cet office de destination. Néanmoins, ce sera au futur Conseil d’Administration d’éli- re le président de cet organis- me et dans le cadre de mes fonc- tions publiques, mon rôle de maire reste ma priorité et il faut voir si c’est effectivement com- patible. Le président de cet offi-

L.P.P. : Vous êtes aussi engagé au

Made with FlippingBook - Online catalogs