La Presse Pontissalienne 226 - Août 2018

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 226 - Août 2018

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MÉTABIEF

Festival

L’explosion du budget sécurité pourrait les mettre sur la Paille S’il fallait payer les forces de gendarmerie comme le souhaite le ministère de l’Intérieur, le Festival de La Paille serait menacé. En quatre ans, le budget sécurité a déjà été multiplié par trois.

les secours à la personne, la sécurité sanitaire et la sécurité publique gérée par la gendarmerie. Le festival se montre plus mesuré que son collègue belfortain même si l’équilibre finan- cier devient chaque année plus com- plexe à trouver : “On déplace des foules sur un événement ponctuel donc c’est normal que nous participions à des

festival va gérer avec 40 bénévoles les personnes trop alcoolisées, les bles- sures bénignes, les malaises…avec 40 secouristes. Elle aussi doit répercuter à l’organisateur des coûts qui aug- mentent comme les frais liés à l’es- sence, les consommables que sont des draps à usage unique, les “sacs à vomi”, les produits désinfectants… Pour compenser ces “nouvelles” charges, le prix d’entrée au festival a légère- ment augmenté de 2 euros pour un jour et de 3 euros pour le pass deux jours l’an dernier (32 euros en pré-ven- te pour un jour). “Ce n’est pas pour autant que la Paille est une machine à fric, corrige Aurélien Bouveret. L’an dernier, nous avons réalisé 10 000 euros de bénéfices sur 1 million de chiffre d’affaires, ce qui est très faible d’au- tant que nous étions complets ! Nous ne sommes pas sûrs de l’équilibre finan- cier cette année en cas de mauvaise météo.” Le festival - qui a la chance de s’ap- puyer sur des bénévoles - ne fera pas d’économie sur le dos de la sécurité. Pour poursuivre sa magnifique pro- gression, il doit trouver de nouvelles marges financières sur d’autres postes… Ce ne sera pas sur les cachets des artistes qui augmentent également. n E.Ch.

frais. On se sent soutenus par les pouvoirs publics et la sous-préfecture. En revanche, ce n’est juste pas possible de payer l’ensemble du dispositif de sécurité (la gendarmerie) à moins que les festivaliers soient prêts à payer leur billet d’entrée le double” résume Aurélien Bouveret, chargé du poste sécurité à la Paille. En quatre ans, le coût de la

L e festival des Eurockéennes de Belfort fut le premier à tirer la sonnette d’alarme. C’était au début de l’été. Une circulaire du ministère de l’Intérieur datant du 15 mai

dernier somme les organisateurs de festivals d’augmenter les coûts liés à la sécurité. Les “Eurocks” ont estimé la note à + 800 % ! Intenable. À Métabief, la Paille est aussi concer- née par ce surcoût qui englobe à la fois

Un coût multiplié par trois.

sécurité est passé de 35 000 à 100 000 euros, soit 10 % du budget global (1mil- lion d’euros). Ces 100 000 euros sont répartis pour payer 60 agents de sécu- rité, la Croix Rouge (8 000 euros), 10 gendarmes réservistes dévolus à la cir- culation, un médecin urgentiste (2 000 euros), des infirmières (300 euros) et les sapeurs-pompiers. Un dispositif “qui va même au-delà de la réglemen- tation, poursuit le chargé de la sécuri- té. Nous n’avons pas l’obligation d’avoir un médecin urgentiste à nos côtés mais pour un souci de crédibilité et pour nos bénévoles, nous faisons appel à lui.” “C’est aussi pour cette raison que nous sommes pris au sérieux par la sous-pré- fecture” ajoute le président du festival Sébastien Piganiol. La Croix-Rouge présente depuis 17 ans aux côtés du

Les secours à la personne sur le Festival de la Paille et au camping sont assurés par la Croix-Rouge de Pontarlier (photo R. Vaughan Cosquéric photography).

EN BREF

CHAPELLE-DES-BOIS Hôtellerie Amélie et James Hall prêts pour la grande aventure hôtelière

Médiathèque La médiathèque de Pontarlier fermera ses portes du 29 juillet au

15 août inclus pour cause d’inventaire des documents. Les horaires ont également été modifiés depuis le début de l’été, désormais la médiathèque ouvrira de 15 heures à 18 heures les mardis, jeudis et vendredis, de 10 heures à 18 heures les mercredis et samedi et sera fermée les lundis et les dimanches. Concerts Cet été, la Ville de Valdahon organise des concerts tous les vendredis à 20 h 30 sous le kiosque. Du rock, de la pop, de la musique andalouse, de la chanson française, du country, tous les styles musicaux sont au rendez-vous, programme à retrouver sur le site de la mairie de Valdahon. Lac de Malbuisson… Nous avions mentionné dans un article paru dans notre précédent numéro, le lac “de Malbuisson”. Fureur d’un de nos lecteurs avertis : nous voulions bien évidemment parler du lac Saint-Point ! Handicap L’Auberge du Château de Joux à La Cluse-et-Mijoux a été labellisée “Tourisme et Handicap”. L’hôtel dispose de 15 chambres dont une accessible aux personnes à mobilité réduite et une seconde pour les personnes présentant un handicap intellectuel, visuel ou auditif. Le restaurant peut accueillir 55 personnes.

La Mecque du ski nordique préserve son attractivité touristique avec la reprise par un jeune couple franco-anglais de l’hôtel-restaurant des Mélèzes rebaptisé Les Clochettes du Risoux.

Après l’Angleterre, Amélie et James Hall ont choisi de s’établir à Chapelle-des- Bois où ils sont bien décidés à prolonger l’existence d’un hôtel-restaurant historique.

2 70 habitants, 750 lits d’accueil. Chapelle-des- Bois tire une grande partie de sa subsistance du tourisme. De par son isolement, son authentici- té, ses neiges abondantes, ce village se prête volontiers aux coups de foudre. Nombre de ses habitants pourraient en témoi- gner. À commencer par James Hall, le nouveau chef de l’hô- tel-restaurant des Clochettes du Risoux. Après avoir succombé aux charmes d’une fille du pays, son épouse Amélie est origi- naire du secteur, il a craqué pour le grand blanc, le ski, le climat rude. Il arrive à Cha- pelle-des-Bois avec 23 années d’expérience dans le métier en ayant travaillé dans différents types d’établissements : du res- taurant gastronomique au pala- ce en passant par l’équivalent d’une ferme-auberge… “On pro- pose une cuisine de terroir raf- finée en privilégiant les pro- duits de saison et, dans la

mesure du possible, les four- nisseurs locaux. Il y a aussi une suggestion bio à la carte. On a étudié l’option d’un restaurant 100 % bio mais c’était vraiment trop compliqué sur le plan de l’approvisionnement” , regret- te un peuAmélie Hall. Sonmari qui n’a jamais exercé dans l’Hexagone s’est adapté aux attentes des consommateurs français soucieux d’une cuisi-

en configuration provisoire avec une petite salle de 20 couverts, cinq chambres et la terrasse avec vue sur l’église, le Risoux et à l’écoute des troupeaux de montbéliardes qui paissent dans les champs alentour. D’où le nom de cet établissement encore en plein travaux et qui disposera de neuf chambres et d’une salle de restauration de 50 couverts quand celle-ci sera achevée. “C’est un gros chan- tier. On utilise des matériaux en lien avec l’éco-construction. Les poutres utilisées pour refai- re la dalle au-dessus de la nou- velle salle de restaurant pro- viennent de résineux qu’on a

enfants plus tard, le couple a manifesté des envies de s’ins- taller à son compte. Contre tou- te attente, c’est James l’Anglais qui tenait le plus à s’implan- ter en France. “Les premiers contacts avec Monsieur Pagnier qui tenait l’hôtel des Mélèzes remontent à deux ans. On a poursuivi nos prospections pen- dant deux ans avant de reve- nir finalement à Chapelle-des- Bois. Un choix qu’on ne regrette pas du tout” , confie Amélie, ravie de vivre désormais avec sa petite famille dans cet hôtel- restaurant qu’elle compte bien faire prospérer. Un choix de vie. n

abattu nous-mêmes et débités dans une scierie locale. On a changé toutes les menuiseries et on a un contrat d’électricité verte” , complète Amélie Hall. Après des études en logistique, elle est partie comme fille au pair en Angleterre perfection- ner sa maîtrise de la langue de Shakespeare. “J’ai trouvé un emploi de serveuse pour com- pléter mes revenus. J’étais par- tie pour six mois et finalement j’y suis restée huit ans.” Car entre-temps, elle a prolongé son séjour en conservant sa place de serveuse à l’origine de sa rencontre avec son futur époux. Un mariage et deux

ne équilibrée contrairement aux Anglais. “LesAnglais, ils veulent manger de la viande, de la viande” , sou- rit le chef dans un français où il cherche par- fois ses mots. Ouvertes depuis le 20 juillet, Les Clochettes du Risoux fonc- tionnent actuellement

“On utilise des matériaux en lien avec l’éco- construction.”

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