La Presse Pontissalienne 226 - Août 2018

17 La Presse Pontissalienne n° 226 - Août 2018

E ntre les communes de Bou- jailles et de Villers-sous- Chalamont, un sentier conduit le visiteur au passage de Chalamont situé sur la rou- te antique menant de l’Italie du Nord vers les Flandres. Le tra- fic demarchandises, favorisé par les foires organisées par les comtes de Champagne amena les sires de Chalon à établir ici un péage. La première mention du lieu remonte à 1244 quand Jean de Chalon l’Antique donne au prieu- ré deMouthe l’hôpital situé sous Chalamont et 10 %des droits de péage perçu en ce lieu, en échan- ge d’un anniversaire perpétuel perpétué en leur église. La rou- te commerciale gravit à Chala- mont la petite hauteur qu’elle franchit par un étroit passage taillé dans le roc. À son extré- mité sont visibles les niches et les pivots où étaient disposés les vantaux de la porte qui per- mettait d’en interdire l’accès. Le long du chemin et dans le pas- l Boujailles Le passage antique de Chalamont

l Bonnevaux La Pastorale, une ferme typique

l Levier Les épicéas du Roi de Rome

Au commentaire, Jean- Paul Lonchampt qui l’a acquise en 1994, est incol- lable. La visite se dérou- le de l’impressionnante grange sur colonnes à la cave d’affinage en pas- sant par la pièce à vivre, la chambre à donner.Cet- te ferme a été conçue pour abriter une tren- taine de vaches. Le fonc- tionnement d’une telle ferme mobilisait jusqu’à trente personnes en période estivale. Le gui- de vous parlera du mys- tère de la chaise noire, de l’origine de l’expres- sion “veiller au grain” et vous présentera moult astuces déployées par une civilisation paysan- ne pratiquement autar- cique. n

C ette ferme typique du Haut-Doubs illustre l’adapta- tion des paysans aux contraintes de la mon- tagne jurassienne.Après la révolution industriel- le, le contexte économique favorise l’apparition de ces cathédrales rurales. Une famille aisée de Bon- nevaux déjà propriétai- re d’un moulin fait construire en 1826 cette ferme qui sera exploitée jusqu’en 1970. Une tel- le bâtisse se réalise sur trois ans. La première année est consacrée à

l’abattage des épicéas. Coupés en vieille lune, les bois séchaient tout l’hiver avant d’être débi- tés en bois d’œuvre. Le chantier commençait la seconde année par le creusement de la citer- ne indispensable dans cette contrée karstique. Les travaux se poursui- vaient avec la mise en place de la charpente recouverte de tavaillons. La construction se ter- minait par la pose des murs en pierre et les fini- tions : planchers, cloi- sons, menuiseries…

L’étroit passage taillé dans la roche suit une voie antique.

Ces épicéas géants sont visibles de loin.

A u départ de la maison du Rondé, un petit circuit forestier guide le visiteur à la ren- contre des épicéas géants. La promena- de du Roi de Rome débute au centre du parc entouré de résineux. Propriété de l’État depuis la conquête française de 1674, la forêt doma- niale de Levier s’étend sur 2 725 hectares. Elle est peuplée en grande partie de résineux dont 60 % de sapins. Après une belle incursion forestière, on rejoint la Route des Sapins pour bifurquer en direc- tion des épicéas de Rome qui dominent la cano- pée sylvestre. Certains dépassent 50 m de haut. Ils furent plantés pour célébrer la naissance du Roi de Rome, fils de Napoléon 1er et de l’ar- chiduchesse Marie-Louise d’Autriche. Un second panneau rappelle ce fait historique immorta- lisé par la présence de ces géants dont certains n’ont pas résisté à la foudre. Le retour s’effec- tue toujours à l’ombre des résineux géants. n Accès : La clairière du Rondé est située le long de la R.D 72 entre Levier et Villeneuve-d’Amont

sage, on peut aussi observer les rainures creusées par le passa- ge des chariots. Il y a même la trace des marches qui permet- taient un meilleur appui aux bœufs et aux chevaux. À la fin du XIV ème siècle, le péage com- prend deux tarifs différenciant les échanges internationaux du trafic régional et local. Afin de percevoir le péage, le passage était gardé par des hommes d’armes. Un document comp- table de 1631 indique que cette année-là, les salines de Salins avaient livré à la ville de Berne 1 673 bosses de sel, soit l’équi- valent de 1 000 chariots. n

Construite en 1826, cette imposante ferme du Haut-Doubs abritait deux familles.

Accès : Depuis Boujailles, prendre la R.D. 49 en direction de Salins-les-Bains. Le départ du sentier se trouve vers la chapelle située à l’extérieur de Boujailles sur la gauche

Ouvert jusqu’au 30 septembre et toute l’année sur rendez-vous (pour les groupes). - Renseignements au 03 81 89 77 20

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