La Presse Pontissalienne 226 - Août 2018

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 226 - Août 2018

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TOURISME

Priorité à l’accueil Valorisation du château de Joux, acte I

toutes les spécificités du monument. “C’est une façon de se mettre dans l’am- biance avant d’aller plus loin dans la visite.” À savoir au casernement Vau- ban qui abritera le futur musée d’armes et d’histoiremilitaire. En arrivant ensui- te dans la cour du donjon, le visiteur pourra découvrir des salles présentant les peintures haïtiennes en faisant le lien avec Toussaint Louverture. Le second axe de développement liste les actions à entreprendre pour “sus- citer l’émerveillement.” Applications de visites numériques, festivals, concerts, visites théâtralisées, escape game. Plus laborieux mais indispensable, le troisième axe porte sur le volet conser- vation et protection du patrimoine, des œuvres. Le quatrième et dernier axe revient sur les travaux à entreprendre pour améliorer les conditions d’accueil.Tou- te la partie accueil du public serait transférée dans l’une des casemates du casernement Joffre. “L’idée de pro- poser de l’hébergement au sein du châ- teau a été écartée car cela représentait de trop gros investissements.” Ce projet scientifique et culturel, c’est en quelque sorte la feuille de route sur la valorisation des deux sites dans les cinq années à venir. “Aujourd’hui, on a besoin de dresser un nouvel état des lieux du château pour définir les prio- rités. Ce travail sera engagé cet autom- ne pour un an. L’automne 2019 corres- pondra au lancement du concours de maîtrise d’œuvre pour le pilotage de tous les travaux avec des spécialistes en tous genres. Toute la partie accueil sera réalisée en premier car de là décou- le tout le reste : expositions, visites libres…” Livraison espérée en 2021 avant de poursuivre l’année suivante avec l’ins- tallation du musée dans le caserne- ment Vauban. n F.C.

Étape nécessaire avant de solliciter le soutien des partenaires institutionnels dans le cadre du futur contrat de station Haut-Doubs forestier, le projet scientifique et culturel du Château de Joux et du musée de Pontarlier présente le scénario de valorisation sans doute le plus pertinent pour l’avenir des deux sites. Éclairages.

aux familles avec des enfants en bas âge. Les deux sites méritent également d’être plus en phase avec les nouvelles technologies : impossibilité de réser- vation en ligne, manque d’applications en lien avec les visites virtuelles…Les deux sites, notamment le château, souf- frent aussi d’un déficit de communi- cation à l’échelle nationale. Sans oublier la question de l’accessibilité pour le fort de Joux. Pour autant, les opportunités à saisir ne manquent pas dans un environne- ment immédiat traversé par les routes de l’absinthe et des abolitions. “On peut citer le travail mené par les Suisses autour de la retraite des Bourbakis, les rendez-vous artistiques du Salon des Annonciades, de Malbuisson Art, les découvertes archéologiques anciennes et récentes autour de Pontarlier et aux Fourgs…” À partir de cet état des lieux, les auteurs du projet ont ciblé les publics à conqué- rir : scolaires, “personnes empêchées” c’est-à-dire en perte d’autonomie, étran- gers et même les locaux qui ne trou- vent rien de nouveau à venir au châ- teau. Quatre axes de développement ont été définis. Le premier concerne la mise en scène de l’histoire du territoire par le biais de la muséographie. Cet axe se décli- ne en trois thématiques et trois espaces au musée, à savoir l’évolution de la vil- le, Pontarlier ville frontalière et Pon- tarlier ville de montagne. “On conser- verait l’archéologie au sous-sol” , résume Laurène Mansuy. Les idées ne manquent pas au niveau du château où il est question de mieux valoriser le plan-relief en lui adjoignant des gravures du fort et une maquette tactile permettant de mieux visualiser

C e document est imposé par le ministère de la Culture à tous les musées de France comme celui de Pontarlier qui fait éga- lement l’objet d’une direction commune avec le Château de Joux. “Comme on travaille aussi sur le pro- jet du futur musée d’art et d’histoire militaire qui sera aménagé dans le casernementVauban, il semblait logique et cohérent d’associer dans ce projet les deux équipements culturels phares sur

le territoire” , justifie Laurène Mansuy qui dirige ces deux sites. Les équipes de salariés au château et au musée ont œuvré de concert à la réalisation de ce projet d’envergure qui prend la forme d’un “rapport” de 80 pages. Tout commence par un état des lieux très détaillé pointant les forces et faiblesses, les opportunités et les publics à capter. Le musée comme le château sont particulièrement bien pla- cés et visibles au centre-ville pour le

reusement se conforter suite au décès d’un petit-fils handicapé survenu en 1997. Bouleversé par ce drame, Gilles Pan- za choisit alors de se mobiliser pour une grande cause. Avec des amis qui exercent comme lui dans les métiers du bois, il fonde les Compagnons du Téléthon. Ensemble, ils relèveront de beaux défis : carcasse du T.G.V. en bois où entrera la locomotive à vapeur du Conifer lors du Téléthon télévisé de Pontarlier en 2001, authentique fer- me comtoise montée sur le parc du Grand Cours puis revendue ensuite à une association qui s’occupe d’enfants autistes… Après la page du Téléthon s’ouvre cel- le de Cesamh qui intervient dans une logique de proximité. “On soutient de préférence des projets locaux” , souligne Gilles Panza. Lotos, tombolas, concerts, repas, journées festives, Cesamh est sur tous les fronts. Elle soutient diverses associations : Apach’Évasion, Adapei, Paralysés de France, Sourds et Mal- entendants dans l’acquisition de maté- riels spécifiques, dans l’organisation de séjours adaptés et dans l’aména- gement d’équipements comme le jar- din thérapeutique des Maisonnées A.D.M.R. autisme à Frasne. Avec d’autres, elle s’engage aussi aux côtés de parents d’enfants malades qui n’ont pas toujours les moyens de financer des soins coûteux. “Cette année, on aide le petit Bastian à Montbenoît, Mélina premier et sur un éperon au pied d’un axe de communication majeur pour le second. Que demander de mieux ? Si le musée est plutôt en bon état, c’est plus compliqué d’entretenir une forte- resse comme celle de Joux qui s’étend sur 2 hectares. “Le château de Joux est classé depuis 1996 aux monuments his- toriques” , souligne la directrice. Une reconnaissance qui a ses inconvénients mais aussi ses avantages en termes de subventions. Les collections du musée qui abrite aussi les coiffes, armes, tenues de l’ancien musée d’armes anciennes, propriété de l’office de tourisme, ne manquent pas d’attraits. Au chapitre des faiblesses, on note que le caractère municipal du musée peut lui porter préjudice. “On devra trouver un nom plus accrocheur. C’est pareil pour le château qu’on a encore trop ten- dance à réduire à une forteresse médié- vale alors que ce n’est pas vraiment le message historique à faire passer.” Gros point noir au musée comme au château : les espaces dédiés à l’accueil des visiteurs voire du personnel. Locaux exigus, absence de cafétéria, d’espace restauration, de salles de réunion pour les séminaires, les scolaires… Autant de lacunes qui limitent la fréquenta- tion du château notamment. Dans le même ordre d’idée, le rapport pointe le problème des visites guidées et uni- quement guidées, une formule qui ne convient pas forcément aux étrangers,

Le projet pointe du doigt le problème des visites guidées qui ne conviennent pas à tous les publics.

SOLIDARITÉ 40 ans dans le bénévolat Cesamh ouvre ton cœur

Le “Collectif d’Entraide et de Soutien aux Malades et aux Handicapés” (Cesamh) multiplie les initiatives pour récolter de l’argent versé au profit de ceux qui souffrent.

Gilles Panza pose avec Cesamh devant la chapelle de l’Espérance, premier monument pontissalien où il était venu se promener en arrivant à Pontarlier à la fin des années cinquante.

C omme on peut s’en douter, le nom de ce collectif n’a pas été choisi au hasard. Gilles Pan- za le président de cette asso- ciation qu’il a fondée en 2013 y voit “des portes qui s’ouvrent sur un trésor qui n’a de valeur qui si on le par- tage. C’est d’ailleurs la finalité de toutes nos actions. J’ai les pieds sur terre et la tête dans les étoiles.” À bientôt 80 ans, ce militant de la pre- mière heure a gardé la même envie

qu’à 20 ans de s’investir au service des autres. Fils d’émigré italien venu de la région de Bergame travailler dans le Haut-Doubs, Gilles Panza a débar- qué à Pontarlier à l’âge de 17 ans. Embauché chez Delacroix Meubles où il effectuera toute sa carrière profes- sionnelle, il s’implique d’abord dans l’organisation de la Coupe Inter-usines de foot puis se lie d’amitié au travail avec une personne handicapée. Nais- sance d’une vocation qui va malheu-

de quatre formations musicales : Les Vieux de l’hôp, Houdini Jazz Band, Do Majeur et les Cocos du Jeudi. “On a fait salle comble avec près de 960 spec- tateurs. On est arrivé au maximum de ce que l’on peut faire dans un cadre bénévole. Je sais que la dynamique ins- taurée avec Cesamh ne sera pas éter- nelle. Je sais aussi que d’autres pren- dront le relais” , constate Gilles Panza qui aspire maintenant à prendre un peu de recul pour s’occuper des siens. n

à La Longeville, Lili-Rose à Montper- reux ou encore Malo à Frasne. On veille à agir en toute transparence. Toutes les sommes sont versées sur facture” , pour- suit l’entreprenant et tenace Gilles Panza toujours prêt à réactiver son réseau de partenaire pour la bonne cause. “On nous a déjà sollicités sur sept dossiers d’aide en 2020.” Cesamh a réussi un joli coup en février dernier lors du concert de solidarité organisé à l’Espace Pourny en présence

Cesamh participe au financement des soins thérapeutiques du petit Bastian.

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