La Presse Pontissalienne 224 - Juin 2018

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La Presse Pontissalienne n° 224 - Juin 2018

FESTIVAL

Du 21 juillet au 11 août

Les Nuits de Joux s’invitent en ville

loin d’être anodin puisqu’on estime qu’il génère près de 150 000 euros de retombées. Si les dirigeants du C.A.H.D. ont spécifié tout ce qu’il attendait d’un nouveau directeur dans l’appel d’offres, pas question pour autant de s’immiscer ensuite dans le travail de Louise Lévêque. “On échange bien sûr mais elle agit en toute indépen- dance artistique. On a collaboré au préalable pour aboutir à une programmation accessible à tous les publics.” Originaire de Besan- çon, Louise Lévêque est depuis 10 ans à la tête de la compagnie Vivre dans le feu qu’elle a fon- dée à Belfort. “C’est une compa- gnie à diffusion régionale. On intervient un peu partout en France et même en Russie” explique celle qui partage beau- coup d’affinité avec la culture russe. Comédienne bien sûr, elle étrenne au Fort de Joux sa pre- mière direction de festival. Pour décrocher le poste, elle a pré- paré un pré-programme prenant en compte les orientations du C.A.H.D. mais aussi ses envies, son ressenti. De quoi présenter sa candidature avec proposition artistique à la clef. Recrutée en octobre dernier, elle n’a eu de cesse peaufiner la programma- tion et l’organisation du pro- chain festival. “Cela représente

deux jours de travail par semaine.” Pour mener à bien sa mission, elle est entourée d’une équipe artistique, des connais- sances venues d’horizons assez variés : comédiens, musiciens, chorégraphe. “Tous ensemble, on va réaliser des spectacles aty- piques avec cette envie d’avoir un festival en mouvement du matin au soir.” Le principe des spectacles noc- turnes au Fort de Joux ne change pas mais le spectacle s’étend dés- ormais du matin au soir hors les murs du château. Tous les matins, des ateliers de créations sont organisés, à partir de 12 ans, pour mettre en scène, en danse et en musique, un texte du répertoire classique.À savoir, Antoine et Cléopâtre deWilliam Shakespeare. “Ce travail don- nera lieu à trois représentations à la fin du festival.” Autre ren- dez-vous quotidien, tous les jours à 11 heures auThéâtre du Lavoir où les enfants, rien que les enfants, sont invités sous la cabane à se lover dans les cous- sins, à jouer et à imaginer la ren- contre d’une jeune cuisinière et d’un ogre. Deux animations sont programmées l’après-midi avec un “escape game” à ciel ouvert au centre-ville. Les participants rencontrent, par groupe de cinq personnes, les interprètes du festival à l’occasion de minia-

Avec les soirées qui s’allongent, l’ombre du 44 ème festival des Nuits de Joux se précise. Une édition marquée par l’arrivée d’une directrice artistique, Louise Lévêque, prête à nous embarquer dans un tourbillon de nouveautés et de propositions qui déborderont largement du cadre de la cour d’honneur du fort de Joux.

“On veut insuffler une effervescence permanente

autour du festival”, précise la nouvelle directrice artistique Louise Lévêque.

P our François Roizot, le président du Centre d’Animation du Haut- Doubs (C.A.H.D.), “ce changement artistique s’inscrit dans la volonté d’apporter un nouvel élan. Le festival des Nuits de Joux n’a cessé d’évoluer depuis sa création. Au départ, on ache- tait les pièces. Avec le précédent directeur, Guillaume Dujardin, on a décidé de proposer seule- ment des créations. Ce concept reste d’actualité.” Recrutée sur appel d’offres à l’automne dernier, Louise Lévêque, la nouvelle directrice a pour mission de faire évoluer l’événement pour en faire le fes- tival de Pontarlier et des Nuits de Joux. “Avec plus de promo- tion, nous aimerions que Pon- tarlier devienne un petit Avi- gnon à l’image de ce qui se passe à Bussang dans les Vosges. Ce défi de notoriété repose sur la qualité, ce qui explique le recru- tement de professionnels du spec-

tacle : comédiens, metteur en scène, chorégraphes, régisseur…” Un choix assumé qui représente un budget global de 190 000 euros hors taxes pour un festival qui bénéficie des aides financières du Départe- ment, de la Région, de la com- munauté de communes du Grand Pontarlier et de Pontar- lier. Ce qui correspond à la mise à disposition des salles et du matériel, soit une enveloppe de 60 000 euros. Plus les recettes liées aux 5 000 à 6 000 entrées vendues chaque année. “Un bon tiers de locaux, un autre tiers vient hors du territoire de la C.C.G.P. et le dernier tiers, ce sont les touristes.” Le festival des Nuits de Joux peut aussi compter sur plus d’une cinquantaine d’associations et commerçants du coin. Sans oublier sur les bénévoles. Ils sont près de soixante à se mobiliser chaque année. L’impact du fes- tival dans l’économie locale est

tures théâtrales, musicales et chorégraphiques. Les amateurs de balade insolite se rendront au Gounefay pour une randon- née à voir et à entendre le pay- sage avec les yeux, le corps et la voix d’un auteur. La programmation au château joue aussi de la diversité. Soi- rée festive théâtrale, musicale et dansée avec Dorica Castra. Spectacle décalé avec “Pied à terre, pied au ciel” qui nous plonge dans un univers extrê- mement jouissif et irrévéren- cieux. Puisqu’il en faut pour tous les goûts, la soirée “Ça commence

maintenant” s’articule autour d’un nouveaumouvement artis- tique : le poème vivant. Lucie Lévêque imprime aussi son goût de la culture russe avec deux pièces très différentes. Le Roi nu d’Evgueni Schwartz où l’auteur s’inspire de contes d’An- dersen pour dénoncer la tyran- nie de l’U.R.S.S. stalinienne. Spectateurs et comédiens se retrouveront enfin autour d’une grande table recouverte de plats russes. À l’heure du banquet spectacle, le mets, la musique, la parole des poètes nous empor- tent et nous soulèvent. n

Festival des Nuits de Joux - Du 21 juillet au 11 août www.cahd-lesnuitsdejoux.fr - Tél. : 03 81 39 29 36

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