La Presse Pontissalienne 224 - Juin 2018

VALDAHON - VERCEL 32

La Presse Pontissalienne n° 224 - Juin 2018

VALDAHON Un défi pour la cause des blessés 413 km à travers le Jura sans eau ni vivres pour le sergent-chef Richard Parti le 4 juin, un militaire du 13 ème R.G. tente d’établir un record inédit de la Grande Traversée du Jura, en “survie”. Un défi pour soutenir la cause des blessés de l’armée de Terre. Arrivée prévue le 26 juin.

S’ il trouve sur son chemin une limace, il la grillera et le mangera. Des fraises des bois, il ne s’en prive- ra pas. “Quand on est en mode survie, il faut savoir être oppor- tuniste” déclare le sergent-chef Richard parti le 4 juin pour un défi de taille. Déposé par ses collègues du régiment à Mandeure (Doubs), le militaire a 22 jours pour rejoindre Culoz (Ain) situé 413 kilomètres plus loin via la Gran- de Traversée du Jura (G.T.J.) avec un matériel minimal. C’est de la survie, un concept qui car- tonne dans les émissions de télé. Les militaires y sont préparés depuis bel- le lurette et notamment le sergent- chef qui est aussi moniteur de survie qualifié par le Centre national d’en- traînement commando. Il sait où il met les pieds et ne s’attend pas à une par- tie de plaisir. La faim, la soif, la fatigue, l’humidité, seront ses ennemis. Trou- ver de l’eau et de la nourriture pour permettre au corps de ne pas se mettre en veille, voilà son défi. “La survie à la télé est différente : les candidats doi- vent se mettre en “danger” parfois car ils doivent montrer des choses à la caméra. Pour moi, le but est justement de ne pas se mettre en danger car tout peut prendre des proportions énormes. J’applique la règle de 3 : 3 secondes, le ou “Grandir Ensemble” qui réunis- saient parents, enfants et éducateurs, et bien sûr chaque année les “Journées du Pardon”. L.P.P. : Pensiez-vous, un jour, vous en sortir ? A.M. : Oui, bien sûr, nous étions convain- cus que la fréquentation du Val allait augmenter, nous sommes d’ailleurs passés de 10 000 à 15 000 visiteurs. J’étais persuadé que la Fondation rédui- rait de deux tiers le loyer et que les travaux de mise aux normes exigés par la commission de sécurité seraient enfin programmés, ce qui nous aurait permis d’accueillir à nouveau de nom- breux stages. L.P.P. : Que va-t-il se passer jusqu’au 15 août ? A.M. : Nous maintiendrons le parc et le Val propres et accueillants.Nous venons par exemple de terminer la réhabili- tation de tous les chemins de randon- née et restauré les installations qui menaient à la Grande Grotte. Le parc, le monastère, la tyrolienne, le restau- rant de la Source, la boulangerie, la buvette et les boutiques, y compris cel- le des cristaux “Terre de Lumière” seront accessibles. Les stages pro- grammés cet été auront lieu selon le calendrier établi. Le père Albert Vien- net célébrera la messe tous les dimanches à 10 heures et plusieurs jours par semaine. n Propos recueillis par E.Ch.

Le sergent-chef Richard, spécialiste de la survie, parti pour 22 jours (jusqu’au 26 juin) sans aucune assistance à travers le massif jurassien.

temps de prendre une décision, 3 minutes pour la respiration et se déstres- ser, 3 heures le temps à ne pas dépas- ser mouillé, 3 jours pour trouver à boi- re, 3 semaines et après trouver àmanger, 3 mois sans contact avec d’autres per- sonnes. Il faut savoir s’arrêter au bon

tante pour lui qui a vécu la dure réa- lité des zones de conflits et désire sou- tenir concrètement ses camarades tou- chés dans leur chair et leur esprit” témoigne sa hiérarchie qui le suit par contact téléphonique dans ce périple. Avec lui, le sapeur emporte 1 couteau, une machette, 1 kit santé (pour le gar- rot, pansement, désinfectant), un kit eau avec une pastille permettant de rendre l’eau potable, un bout de tissu pour filtrer l’eau, une épingle, une bous- sole, une pierre à feu, une couverture de survie. “Et autour de mon cou, mon sifflet ne me quittera pas” dit-il. Un téléphone avec batterie solaire lui a été fourni. Le militaire est en ordre de marche avec une mission : arriver au bout ! n E.Ch.

moment pour trouver des plantes, du petit gibier” témoigne le sergent-chef valdahonnais. Soutenu par sa hiérarchie, il se lance dans cette opé- ration dans le but de récol- ter de l’argent qui sera redistribué aux blessés de guerre de l’armée de Ter- re. “Après de nombreuses années de service et départs en mission, cette cause est particulièrement impor-

Le sifflet, toujours autour du cou.

Pour soutenir les blessés de guerre par un don, une cagnotte sur Leetchi est en ligne. https://www.leetchi.com/c/gtj-survie-soutien-blesses-guerre B ernard Canteneur est depuis sep- tembre 2014 le président de la Fondation du Val de Consolation, organisme propriétaire du site qu’il est parvenu à redresser depuis son arrivée malgré les non-paiements de loyers par l’association. “Le site de Consolation vivra”

Il lui faut peu de temps pour faire du feu.

TOURISME Consolation En liquidation, Artisans de Paix va quitter Consolation L’association poursuit l’activité au moins jusqu’au 15 août. Et après ? La Fondation annonce des travaux.

La fin de l’aventure “Artisans de Paix” n’est pas une surprise : “Alain Michel a fait de bonnes choses mais on voyait bien que ça ne pouvait pas tenir” dit l’in- téressé. Quand Bernard Canteneur arri- ve à la tête de la Fondation, l’associa- tion doit déjà une année de loyers. “Nous, la Fondation, étions en redressement. Nous avons eu la chance de pouvoir négocier un remboursement de T.V.A. sur des travaux réalisés. Il ne nous res- te plus que deux annuités. La Fonda- tion est sauvée. QuandArtisans de Paix dit que nous n’avons rien proposé pour les loyers, c’est faux : on proposait un remboursement en subventions de 25 000 euros par an. Mais on n’a pas versé de subventions puisqu’elle ne nous versait pas de loyers !” Après le 15 août, le site sera-t-il fermé ? “Consolation vivra. Le parc sera ouvert mais il faudra que quelqu’un s’en occu- pe et cela ne peut pas être envisagé sans l’accord et l’aide des collectivités,

L a Presse Pontissalienne : Artisans de Paix ne gérera plus le Val de Consola- tion. Pourquoi avoir demandé la liqui- dation de l’association ? Alain Michel (ancien président d’Artisans de Paix) : En raison principalement d’un loyer beaucoup trop élevé (100 000 euros par an) qui nous a littéralement plom- bés dès la première année. L.P.P. : Pourquoi avoir accepté de régler un loyer d’un tel montant ? A.M. : Il m’avait été indiqué avant la signature du bail que Consolation rece- vait chaque année plus de 75 000 visi- teurs et 15 000 pensionnaires au Monastère. Chiffres confirmés d’ailleurs par les publicités imprimées de l’époque et le site Internet de la Fondation. Elle s’est avérée tout autre puisqu’an- nuellement avant notre arrivée, nous n’avons jamais accueilli plus de 10 000 à 12 000 visiteurs.

Bernard Canteneur : “On lance des travaux.”

L.P.P. : D’autres raisons ont-elles participé à cette situation ? A.M. : Oui, la fin des contrats aidés. Nous avons eu jusqu’à 24 contrats aidés.Tous ont été supprimés par l’État en très peu de temps. L.P.P. : Que ressentez-vous ? A.M. : Beaucoup de gratitude, mais aus- si beaucoup d’amertume, de regrets. Nous avons dû nous battre sans relâche afin de maintenir ouverts tous les jours de l’année le Val et ses installations. Huit années durant lesquelles nous avons entretenu le parc, les chemins de randonnée, le Monastère, la cha- pelle et tous les bâtiments. Huit années d’initiatives comme les marchés bio à la sortie de la messe en été, l’installa- tion d’une boulangerie artisanale, les pots de l’amitié avec les habitants locaux, les rencontres interreligieuses

répond M. Canteneur. I l faut trouver un remplaçant. Consolation, c’est aussi un patrimoine gigantesque qui rapporte 20 000 euros par an. Nous allons enga- ger des travaux dans le monastère et nous lançons un appel aux dons aux Amis et Anciens de Consolation ? Nous sommes également inscrits au Loto du patrimoine de Stéphane Bern” dit-il. Pour le restaurant, “nous avons un pro- jet et il y aura des travaux.” Début 2019, la Fondation recevra des loyers de l’usi- ne électrique. Une société va produire et revendre de l’électricité. Pour le res- te, tout reste à faire pour Conso. Un chantier immense ! n

Made with FlippingBook - Online catalogs