La Presse Pontissalienne 224 - Juin 2018

MOUTHE - RÉGION DES LACS

La Presse Pontissalienne n° 224 - Juin 2018 27

EN BREF

LES FOURGS

Hameau de Haute-Joux Un second four à poix mis à jour

Sénégal L’association des

Sénégalais de Pontarlier (A.S.E.P.), une association qui a pour but principal l’intégration et la promotion de l’entraide entre communautés à travers des activités socioculturelles organise une soirée dans le but de collecter des fonds afin d’aider, au Sénégal, des orphelins et personnes en difficulté. Cette soirée aura lieu le 30 juin de 19 heures à 2 heures à Pontarlier, avec une animation africaine, un dîner de spécialités africaines, un défilé de mode, une tombola, un concert animé par un groupe franco- sénégalais et une soirée dansante jusqu’à 2 heures Renseignements : Fatou Pouye au 06 41 80 34 30. Jardin en fête L’association de bénévoles du jardin du Curé, en partenariat avec le C.P.I.E. du Haut-Doubs organise le 9 juin une fête dans son jardin à La Rivière- Drugeon avec au programme à partir de 10 heures : troc de plantes, visite du jardin, les jardiniers répondent à vos questions, échanges de recettes de vins cuits et liqueurs, animations. Entrée libre. Programme complet sur cpiehautdoubs.org

Déjà mentionné dans les écrits de Joseph Tissot en 1872, ce four situé au hameau de Haute- Joux vient de faire l’objet d’un sondage archéo- logique. Reste à en définir le mode d’emploi.

Ce nouveau four à poix a été fouillé pendant un mois par des étudiants en archéologie et des bénévoles de l’association des Amis du

L a proximité du four près des sources du captage de Haute-Joux soulève déjà quelques interro- gations. “Hormis quelques témoignages épars, la technique de production reste méconnue. Très peu de fours ont été fouillés au nord de Valence” , explique Vincent Bichet, géologue au laboratoire Chrono-environ- nement venu apporter son sou- tien logistique à Valentin Che- vassu, doctorant qui supervise l’opération. Cet étudiant pré- pare une thèse en archéologie consacrée à “l’étude compara- tive du peuplement médiéval et des paysages en contexte de moyenne montagne : les cas du Morvan et du Haut-Jura cen- tral.” Après le four découvert par hasard à la Beuffarde en 2016, le territoire des Fourgs n’en finit pas de dévoiler un patri- moine archéologique beaucoup plus riche qu’on pouvait s’y attendre. L’équipe de fouilles qui rassemble des étudiants et des bénévoles de l’association

des Amis du musée à Pontar- lier a ainsi mis à jour une mot- te castrale aux Fourgs, un four à chaux au Vittiau. “ On est sur un endroit assez stratégique entre France et Suisse, au car- refour de deux voies romaines. On trouve ici d’immenses réserves forestières, du calcai- re à profusion. Bref, tout ce qui permet de fabriquer en quan- tité de la poix ou de la chaux” , souligneVincent Bichet en rap- pelant que 1 500 fours à chaux

musée de Pontarlier.

ont été repérés dans le secteur grâ- ce à la technologie Lidar sans qu’on puisse là encore justifier une telle activité. De là à penser l’existence d’une production soutenue à des fins exportatrices, il n’y a qu’un pas. Mais pas encore de preu- ve formelle. Fouillé depuis le 30 avril, le four à poix de la Haute-

1 500 fours à chaux.

d’une source d’eau ? Si d’autres découvertes similaires venaient à se multiplier, Vincent Bichet estime qu’il y aurait sans dou- te matière à remettre en cau- se l’anthropisation du massif jurassien telle qu’on a pu nous l’enseigner avec le monachis- me à l’origine des défrichements médiévaux. “C’est en tout cas ce que l’on essaie de démontrer petit à petit et c’est l’objet même de la thèse de Valentin Che- vassu.” Affaire à suivre. n

navires, comme combustible pour s’éclairer… La plupart des habitants des Fourgs savent qu’il existait une telle activité sur le territoire mais aucun ne connaît l’emplacement des fours. “On est plus dans un processus de transmission orale.” Les archéologues et scienti- fiques espèrent que les ana- lyses permettront de connaître quels étaient les bois utilisés pour fabriquer de la poix. Com- ment elle était conditionnée ? Quel intérêt ou pas d’être près

Joux est loin d’avoir livré tous ses secrets. “On va relever les éléments vont nous permettre de le dater scientifiquement. On utilise la technique du radio- carbone. Les résultats seront connus dans quelques semaines. On a trouvé sur place une poin- te de clou et un fer à mulet dont l’origine remonte probablement entre le XII ème et XIII ème siècle.” À l’instar du sel, la poix consti- tuait un produit d’étanchéité à forte valeur ajoutée. On l’uti- lisait dans la fabrication des

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