La Presse Pontissalienne 224 - Juin 2018

DOSSIER

La Presse Pontissalienne n° 224 - Juin 2018

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l Maisons-du-Bois-Lièvremont

Un espoir de la discipline

Le sanglier qui sort du trail Venu au trail par hasard, Kevin Dornier partage aujourd’hui son existence entre le team espoir Doubs Terre de Trail dont il est le capitaine, et le bûcheronnage qu’il pratique hors saison en levant des sangles pour alimenter la filière mont d’or.

A près la victoire et le record chronométrique établi sur l’épreuve des 30 km du Trail du Roc de la Lune disputé le 29 avril du côté de Montpellier, le trai- leur sauget débute sa saison sur de très bonnes bases. Un mois plus tôt sur le très relevé Trail du Ventoux, il décrochait une très honorable 32 ème place sur 46 km. De quoi mesurer l’écart qui le sépare encore des tout meilleurs. Dernièrement, il a connu un petit coup de mou au Trail des Forts lors d’une édition parti- culièrement froide et humide. Engagé sur l’épreuve reine des 48 km, il a malheureusement été victime d’une hypothermie au 39 ème km. “Le staff a préféré m’arrêter. Du coup, je devrai dis- puter une autre manche quali- ficative pour les championnats de France de trail court. Je serai le 3 juin au départ du 36 km de la Transju trail” , explique celui qui après ce contretemps a rac- courci ses ambitions nationales en passant du long au court. À 23 ans, le jeune champion sau-

get a encore le temps de s’illus- trer. C’est d’ailleurs la philoso- phie même de ce team espoir que de ne pas “griller” les jeunes athlètes bénéficiant aujourd’hui d’un encadrement sur mesure. Kevin Dornier est l’aîné, le seul pour l’instant à s’aligner au départ de trails longs dont la distance varie entre 30 et 60 km. Les quatre autres, à savoir Dylan Ribeiro, Doryan Boillon, Gaël- le Invernizzi et Camille Cuche- rousset, s’alignent sur du trail court, soit entre 15 et 30 km. Outre un gros soutien matériel avec chaussures, tenues et acces- soires, chaque

psychologue. Sans oublier le tra- vail de coordination géré par le manager Sébastien Jouanneau et son adjoint Jérémie Chapuis. “Tous les 15 jours, on reçoit notre programme d’entraînement avec un compte rendu du coach sur les séances enregistrées précé- demment. On se retrouve aussi une fois par semaine à Besan- çon ou Pontarlier avec le pré- parateur physique.” Intégré depuis deux ans et demi dans ce groupe, Kevin Dornier mesure les progrès réalisés. Plus léger, plus musclé, il avale les côtes avec délectation et appré- cie d’évoluer dans un cadre lui permettant d’être en forme au bon moment. Il s’entraîne 4 à 6 fois par semaine avec l’objectif de participer à une dizaine de courses sur sa saison. S’il a toujours apprécié courir, rien ne le prédestinait à s’orien- ter puis à s’investir dans le trail avec autant d’assiduité. Cuisi- nier de formation, il travaillait à l’hôtel-restaurant du Saugeais àVille-du-Pont. “Entre deux ser- vices, j’allais courir pour me défouler jusqu’au jour où l’on

L’ancien cuisinier a choisi de se reconvertir dans le levage des sangles à mont d’or, une activité qui lui laisse plus de temps pour s’entraîner et poursuivre une prometteuse carrière dans le trail (photo Y. Jeudy - Sosuitephotographie).

ronnage. “En restauration, on est souvent pris le week-end et c’est incompatible avec les courses de trail. C’est plus facile pour moi d’être bûcheron et surtout sanglier” , indique celui qui a appris le métier auprès de son père installé lui aussi à son compte dans l’exploitation fores- tière. Pourquoi les sangles ? Moins éprouvante physique- ment que l’abattage, cette acti- vité présente un caractère sai- sonnier qui correspond assez bien au calendrier des trails, en

tout cas au sien. “Je m’y consacre à fond à partir du 15 août, soit après mes principaux objectifs de course.Nos sangles sont livrées à la fromagerie des Jarrons.” Sans vouloir tirer des plans sur la comète, Kevin Dornier ne se fixe néanmoins pas de limite pour aller le plus haut possible en trail. “Il y a très peu de trai- leurs qui vivent uniquement de cette passion. Pour moi, il faut avant tout que cela reste du plai- sir.” n F.C.

m’a suggéré de participer au Trail du Saugeais.” Sans repè- re, il s’inscrit sur l’épreuve de 33 km qu’il remporte haut la main. Sa performance ne pas- se pas inaperçue et l’un des orga- nisateurs, Christophe Perrey, lui propose d’intégrer le team Velorun. De trail en trail, il démontre un gros potentiel, lui ouvrant très vite les portes du teamespoir DoubsTerre deTrail. Conséquence, il préfère se reti- rer des fourneaux pour une reconversion dans le bûche-

membre a droit à son programme d’en- traînement indivi- duel dispensé par Pascal Balducci. La prise en charge inclut aussi l’intervention d’un préparateur physique, d’une dié- téticienne-nutrition- niste et d’un staff médical complet avec médecin du sport, kiné, podologue et

“Il faut que cela reste du plaisir.”

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