La Presse Pontissalienne 224 - Juin 2018

PONTARLIER ET ENVIRONS

La Presse Pontissalienne n° 224 - Juin 2018

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LA RIVIÈRE-DRUGEON Une certification bio L’école d’apiculture est pleine comme une ruche

C omme son grand-père ou son père, Gérard Clerc s’intéresse au travail des abeilles depuis sa plus tendre enfance. Il se souvient avoir tenu des essaims presque aussi hauts que lui. Quand d’autres vont aux champignons ou à la pêche, lui s’occupe de ses ruches, plus guidé par la santé de ses protégées que par le miel qu’elles pourraient lui fournir. Arrivé à l’âge de la retraite, cet ancien forestier n’a pas hésité à mettre son expérience apicole au service des autres. “On a com- mencé en 2014 en partenariat avec le C.P.I.E. du Haut-Doubs sachant que j’adhère à cette asso- ciation depuis des décennies.” L’apiculteur assure la formation des stagiaires et le C.P.I.E. se charge de la gestion adminis- trative. “On est toujours à la recherche de nouvelles théma- tiques. Gérard nous a formés. Suite à quoi on a proposé ce cycle de formation avec le soutien de la commune” , rappelle Élodie Mairot, éducatrice à l’environ- nement. Déjà pionnière enmatiè- re de “zéro phyto”, la commune de La Rivière-Drugeon a répon- du favorablement à cette ini- tiative en participant au finan- cement des cinq ruches d’application installées gratui- tement sur un terrain commu-

nal. Très vite les candidats se bousculent au portillon. Effet de mode ? Oui et non estime Gérard Clerc. “Dans le contexte envi- ronnemental actuel, il est presque impossible de se lancer sans aucu- ne base dans l’apiculture. Il y a eu trop de changements, trop de nouvelles maladies.” Avant tout axée sur la pratique, cette “école apicole” s’organise en six sessions annuelles d’une demi-journée avec des groupes d’une quinzaine de personnes. “C’est déjà plein pour cette année et la liste d’attente s’allonge pour 2019” , observe Élodie Mairot. Accessible à des prix défiants toute concurrence, cette forma- tion a très bonne réputation. “On reste en petit comité avec des api- culteurs débutants ou confirmés. Il faut compter trois ou quatre personnes par ruche. L’aire de “recrutement” s’étale jusqu’à Pupillin et le Val de Morteau” , poursuit Gérard Clerc. Les séances suivent le cycle du miel. Première rencontre au prin- temps avec la découverte des ruches et le bilan de l’hiver. Les deux autres sessions printa- nières s’articulent autour du fonctionnement de la ruche et la manière dont on fabrique un essaim. Le groupe s'intéresse ensuite aux soucis sanitaires et climatiques susceptibles de per-

turber le bon fonctionnement de la ruche. “On reprend les cours à la fin de l’été avec la récolte et l’extraction. La formation s’achè- ve à l’entrée de l’hiver et les pré- cautions à prendre pour survivre à cette étape parfois rigoureuse et souvent très sélective.” L’éti- quette C.P.I.E. n’est pas anodi- ne dans le sens où elle concourt à attirer un public plutôt sen- sible à l’éducation à l’environ- nement. “On s’est engagé sur une procédure de certification bio. C’est très rigoureux avec de nom- breuses analyses à la clef.” Apparemment, les stagiaires sortent enchantés au point qu’ils ont même créé une association d’anciens élèves qui répond à l’intitulé ApiH.D. comme Haut- Doubs. “On se retrouve réguliè- rement et on en profite pour fai- re venir des spécialistes dumonde

néfastes aux abeilles. Dans le Haut-Doubs, les traitements phy- tosanitaires sont souvent inadap- tés. Ils ont souvent lieu avant l’heure de la traite soit au pire moment, juste quand les abeilles butinent. C’est bien dommage car on est sur un territoire pro- pice au miel avec une juxtapo- sition de milieux : tourbière, prai- ries, communaux…” GérardClerc en est persuadé : “Il faudrait ini- tier à l’apiculture le plus tôt pos- sible. Les gens ont tendance par exemple à sous-estimer l’impact du pollen contaminé sur la san- té d’une ruche. La perte de diver- sité floristique liée à la banali- sation de terres agricoles participe également à cette raréfaction.” Comme beaucoup d’autres, il déplore les méfaits du Varoa. “Cette bestiole est arrivée d’Asie dans les années quatre-vingt. Maintenant, on ne peut plus s’en débarrasser et les traitements sont très violents.” Gérard Clerc gère aussi les cinq ruches posées dans le périmètre du site Préval à Pontarlier. “Nos dix ruches font l’objet de relevés pilotés par l’associationA.T.M.O. en charge de la qualité de l’air, des eaux et des pollens. Jusqu’à présent, les analyses n’ont rien révélé qui soit préjudiciable sur le plan sanitaire.” n F.C.

L’engouement autour de l’apiculture suscite aussi une demande de formation dans le Haut-Doubs où Gérard Clerc anime depuis plusieurs années un cycle d’initiation en partenariat avec le C.P.I.E. du Haut-Doubs.

des abeilles : cher- cheurs universi- taires, profession- nels du miel.” Le Haut-Doubs n’est pas épargné pour les fléaux qui met- tent en péril le métier. “On a subi un hiver assez com- pliqué mais le plus grand tort à mon avis relève de pra- tiques de culture

Les stagiaires sortent enchantés.

“On oublie trop souvent le rôle pollinisateur des abeilles”, rappelle Gérard Clerc en remettant ici en fonctionnement la ruche pédagogique posée dans le jardin de curé du C.P.I.E. du Haut-Doubs.

EN BREF

CHAFFOIS

Développement économique rural

Au bonheur des chevaux Sur la commune de Chaffois, à 10 minutes de Pontarlier, Hélène Michel gère ses écuries depuis maintenant deux ans, redonnant vie à un domaine à l’abandon, suite à une cessation d’activité de l’ancien propriétaire.

Bannans Fête de la brouette à Bannans les 30 juin et 1 er juillet organisée par le comité des fêtes de Bannans, avec des nouveautés, suite au succès rencontré l’an dernier. Tournoi de beer-foot, (de 9 heures à 16 heures le samedi), défilé et concours de brouettes décorées par les enfants (dimanche 17 h 30), et dans la continuité de l’ambiance irlandaise de la Saint-Patrick lors de la vente de bières du mois de mars, une dégustation est organisée à partir de 16 heures le samedi. Le match de la coupe du monde sera retransmis à 16 heures Et le soir, place à la musique avec Transat, Captaine Jack et Adam. Le dimanche sera la journée des courses et animations (structure gonflable et manège gratuit, nombreux jeux en bois) qui débuteront à 14 h 30, après un apéritif et une petite restauration à partir de midi. La remise des prix du co ncours de brouette aura lieu à 18 heures, suivie de la restauration entrée, rœsti en sauce et pommes de terre à la poêle, fromage et tarte, servie sur assiette. Un concert de Gilles Petitjean clôturera le week-end festif. Contact : 06 83 38 60 86. Franco-russe Un séjour franco-russe pour les enfants de 10-16 ans se tiendra du 16 au 22 juillet au centre “Les Fauvettes” à Levier. Le programme est conçu pour les enfants français apprenant le russe et les enfants russophones qui apprennent le français. Renseignements sur la page Facebook de l’organisateur, Svetlana Seguin (@edl.seguin).

I déalement situé, le long des départementales reliant Pontarlier à Champagnole ou à Levier, cette écurie équestre, que l’on ne devine pas depuis la route, offre un calme incroyable de par sa beauté et sa tranquillité. Le panorama y est dépaysant, composé de vastes étendues de verdure. “Ce domaine a été à l’abandon 8 ans environ” , se souvient la pro- priétaire des lieux, passionnée d’équitation depuis son plus jeune âge et aujourd’hui pro- fesseur de zootechnie à temps partiel au lycée Lasalle de Levier. “Je l’ai racheté à la S.A.F.E.R. début 2016.Après la réalisation des travaux les plus urgents, j’ai pu ouvrir mes écu- ries mi-mai 2016” , poursuit- elle. Ainsi, elle a réalisé, avec l’aide de son conjoint et de sa famille, un sérieux rafraîchis- sement pour améliorer la fonc- tionnalité des locaux et la réfec- tion du manège à l’abandon. Ces actions lui permettent aujourd’hui d’accueillir les che- vaux dans des conditions fidèles

à ses valeurs. “Ici, c’est une écu- rie d’élevage et de pensions, spé- cialisée dans une clientèle de propriétaires qui viennent pour le calme, le bien-être du cheval, la qualité des services et une bonne ambiance” , décrit la jeu- ne femme qui dispose d’une trentaine de places. Dans un souci de non-concurrence vis- à-vis des écoles alentour, elle ne dispense pas de cours, mais offre des services à la carte, allant de la pension pré-box à la pension box avec sortie indi-

Hélène Michel, la propriétaire des lieux, veille sur les chevaux et adapte les locaux pour leur confort.

organise régulièrement avec des intervenants, des stages de perfectionnement ou de décou- verte. Dans la continuité de son déve- loppement au galop, Hélène a des projets pour ses écuries. Elle prévoit l’extension de 1 000 m² d’un bâtiment à l’au- tomne, la création d’un rond de longe, d’un parcours de cross, “et des idées plein la tête pour le bonheur de mes protégés à quatre fers !” , se réjouit-elle. À terme, l’organisation de concours est également envisagée. “La

carrière le permet”, précise-t- elle. Cette évolution demeure maîtrisée dans le respect de ses valeurs. “Je souhaite que mon écurie reste à taille humaine, dans une ambiance conviviale, où je peux offrir des services personnalisés à mes clients, être à l’écoute de chacun, continuer de prendre le temps pour le bien- être des chevaux” , conclut Hélè- ne, qui assure avec passion la surveillance journalière des chevaux qu’elle aime tant. n

tares, permet en effet une mul- titude de paddocks. Un client confie justement apprécier ce confort pour le cheval de sa fille, ainsi que le calme du lieu et les balades possibles en forêt toutes proches et sur les chemins ruraux. Le domaine s’adresse aussi bien aux cavaliers de toutes disci- plines intéressés par le loisir que par ceux qui pratiquent la compétition. En effet, Hélène dispose d’unmanège de bonnes dimensions (50 x 25 mètres) et d’une carrière de 70 x 40mètres en micro-sable de Fontaine- bleau, sable de silice dont les amateurs de chevaux connais- sent les vertus. De plus, elle

viduelle en paddock, pension poulinage, alimentation diffé- renciée et soins indi- vidualisés au besoin. Ces paddocks per- mettent une grande aisance et amplitu- de de sortie pour chacun. “J’ai pour chaque cheval un carré d’herbe, des- servi par un point d’eau” , illustre la gérante. Le domai- ne, comptant 11 hec-

Bien-être et soins équins.

M.T.

Pour contacter Les écuries de Chaffois : Hélène au 06 76 83 03 25 ou helenemichel1@yahoo.fr

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