La Presse Pontissalienne 224 - Juin 2018

PONTARLIER 14

La Presse Pontissalienne n° 224 - Juin 2018

EMPLOI

Remise en selle La Garantie Jeunes : cap sur la confiance en soi Ce dispositif piloté par la Mission Locale du Haut-Doubs s’adresse aux jeunes de 16 à 25 ans en situation d’exclusion. Ils bénéficient d’un accompagnement sur un an à l’issue duquel ils retrouvent l’autonomie et la “niaque” pour s’engager sur le marché de l’emploi.

soin d’eux. On veut qu’ils pas- sent un bonmoment. C’est pareil le matin ou l’après-midi avec les enfants qui seront peut-être un jour nos clients de demain” lance avec une inimitable poin- te d’accent créole Fabian Fon- taine. Le concept fait fureur. Même ceux qui cherchent à le déni- grer, des jaloux sans doute, assu- rent sa promotion. En bien ou en mal peu importe, l’essentiel c’est d’en parler.Astucieux aus- si de se positionner sur la jour- née dominicale pontissalienne souvent peu prolixe en bars accessibles, surtout l’après-midi. “Rien n’interdit de prolonger la soirée après 21 heures On orga- nise aussi des soirées privées : enterrement de vie de garçon ou de fille, anniversaire, comité d’entreprise. On a une capacité d’accueil de 50 personnes.” Avec un mois de recul, Fabian Fontaine est très satisfait de son initiative. Il compte bien prolonger l’expérience, la faire évoluer. Parole de pirate. n Fabian Fontaine, le pirate, a réussi un joli coup en ouvrant son bar à cocktails. la Garantie Jeunes.” Une expé- rience positive où le candidat a appris par exemple à s’expri- mer devant un employeur, à ne pas se fier au jugement immé- diat souvent trompeur. Lui aus- si est sur le point d’obtenir l’in- dispensable permis de conduire synonyme de mobilité. La Mission Locale du Haut- Doubs sert de territoire expé- rimental à la Garantie Jeunes depuis mars 2015. “On a déjà accueilli 32 collectifs à raison d’un nouveau toutes les six semaines” , précise Stéphane Capel, conseiller à la Mission Locale. La Garantie Jeunes est axée sur les personnes en situa- tion de précarité sociale, fami- liale ou financière. “Le but n’est pas forcément de travailler autour d’un projet mais plutôt de multiplier les expériences sachant que chaque bénéficiai- re doit effectuer 80 jours en entre- prise. Les jeunes ont ainsi un an pour se préparer, pour apprendre à se valoriser. Ils retrouvent de la confiance, de l’autonomie. Le parcours débute par des séances collectives sur quatre semaines pour recréer du lien” , complète Évelyne David, directrice de la Mission Locale Haut-Doubs implantée sur Pontarlier, Mor- teau et Valdahon. Alisson qui vient de débuter les séances collectives prend ses marques. “C’est intéressant d’échanger entre nous et j’at- tends de faire les stages” , explique la jeune titulaire d’un C.A.P. sertissage qui compte travailler en Suisse. Déçue d’une premiè- re expérience professionnelle dans le secteur de l’aide à la per- sonne, Louna 16 ans, cherche sa voie. Elle espère la trouver dans l’horlogerie mais en atten-

L e contraste est assez sai- sissant entre les quatre jeunes timides, peu loquaces qui viennent de démarrer leur parcours, et les deux anciens Jérémy et Évan qui n’ont visiblement plus aucun complexe à témoigner. Après une première tentative infruc- tueuse en 2013, Jérémy 24 ans, revient à la Garantie Jeunes. “On touche une allocation qui

il s’est engagé à faire quinze heures de bénévolat, au profit de la Banque alimentaire. Autre “ancien” si l’on peut dire, Évan, 18 ans, compte bien retrou- ver une place de charpentier. “J’ai déjà eu une expérience pro- fessionnelle dans ce domaine mais j’ai dû arrêter suite à des soucis familiaux. À partir de là, je suis venu à la Mission Loca- le de Pontarlier où j’ai intégré

permet d’avoir de la disponibi- lité pour apprendre à mieux se gérer. On gagne de la confiance au fil des stages et on se consti- tue un réseau de contacts. Avant de m’engager à fond dans la recherche d’emploi, je passe mon permis de conduire” , explique celui qui a aussi reçu une aide de 500 euros destinée à finan- cer une partie du permis. Don- nant donnant. En contrepartie,

dant elle se construit petit à petit à la Garantie Jeunes les repères qui lui manquent enco- re. “Les séances collectives per-

retour à l’emploi. “La notion d’échec n’existe pas vraiment à la Garantie Jeunes où l’on s’ins- crit plutôt dans la logique de se donner les moyens d’essayer” , tient à souligner Stéphane Capel. En quelque sorte en finir avec la spirale de l’échec.Après avoir quitté le système scolaire, Zacha- ri, 17 ans, a fortement besoin qu’on le guide dans son parcours. D’où le choix de venir à la Mis- sion Locale. “Ici, j’espère trou- ver ce que je veux faire.” Rien que de le dire, c’est déjà un grand pas. n F.C.

mettent de rompre avec l’isolement. Cela m’aide beau- coup.” Titulaire d’un Bac pro en électronique, Arnaud 17 ans, est aussi en phase pré- paratoire. Comme ses collègues, il compte sur les stages pour peau- finer son projet de

En finir avec la spirale de l’échec.

À la Garantie Jeunes, le parcours débute par des séances collectives qui permettent à chacun de recréer du lien social.

EN BREF

COMMERCE

Grande rue Le bar à cocktails pour les petits et les grands Soigneusement annoncée, l’ouverture du

Récup’ L’expo-événement L’Art de la récup’, après Pontarlier, s’installe du côté de Morteau du 5 au 23 juin. Cette exposition itinérante et les ateliers participatifs coordonnés par Préval Haut-Doubs ont déjà séduit plus de 2 600 personnes à Pontarlier, Pierrefontaine-les-Varans et Maîche. Renseignements au 03 81 46 95 24. Patrimoine Le C.A.U.E. du Doubs propose gratuitement aux habitants des communes labellisées “Cités de Caractère” un atelier de conseil sur les “procédures d’urbanisme et réhabilitation d’une maison en centre-bourg” le 29 juin de 14 heures à 17 heures à la ferme de Flagey. Renseignement au 03 81 82 19 22 ou par mail : caue25@caue25.org. Commémorations Concert “Tous en chœur pour la paix” organisé dans le cadre de l’année des commémorations 14-18 vendredi 22 juin à l’espace Pourny de Pontarlier. 300 choristes sur scène, enfants et adultes. Concert au profit des enfants malades. Entrée libre, billetterie à l’office de tourisme de Pontarlier.

K’rhum’bar en avril dernier apporte une touche d’exotisme et de piraterie dans la capitale du Haut-Doubs. Un concept bien arrangé.

V enu s’installer à Pontar- lier pour travailler en Suisse, Fabian Fontaine n’a pas oublié l’ambian- ce colorée et festive de La Réunion, île où il est né et qu’il a quittée plus tard pour venir en métropole poursuivre ses études en restauration. “J’ai arrêté la Suisse car je regrettais de ne pas passer plus de temps sur Pontarlier. Je voulais en pro- fiter davantage, d’où l’idée de créer ce bar à cocktails avec une décoration basée sur le concept de la piraterie.” Avant d’ouvrir, le jeune Réunion- nais avait pris soin de ména- ger le suspense, d’entretenir le mystère sur les réseaux sociaux allant même jusqu’à organiser en mars une chasse au trésor chez différents commerçants du centre-ville avec bouteille de rhum à la clef. Le K’rhum’bar occupe le local du Salon, un bar de nuit situé dans la Grande rue. “Ici, le Coca et les portables sont bannis. On évite tout le superflu commercial. On sert

des cocktails de fruits frais, agré- mentés ou pas avec du rhum arrangé. Tout est fait maison. Pour l’instant, on ouvre le same- di et le dimanche de 11 heures à 21 heures.” Ce repaire de pirates au bon sens du terme accueille volon- tiers les enfants à l’heure du goûter pour déguster de gaufres, barbes à papa, madeleines dans une ambiance boîte de nuit exo- tique. “À partir de 17 heures, on passe enmode after- work jusqu’à

Le concept fait fureur.

21 heures.” C’est l’heure des amis, des cacahuètes qu’on déguste en prenant soin de laisser les coquilles au sol. L’équipe du K’Rhum’Bar prépa- re des tapas, gas- pachos, soupes de légumes. On rit, on s’amuse. “Le princi- pe, c’est que les gens n’attendent pas pour être servis. On prend

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