La Presse Pontissalienne 220 - Février 2018
MOUTHE - RÉGION DES LACS
La Presse Pontissalienne n° 220 - Février 2018
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MÉTABIEF
Sport Le ski alpin toujours en piste dans le Haut-Doubs Sans doute moins vivace
A près 15 années sans compé- tition alpine de très haut niveau, la station de Méta- bief fait sensation en accueillant les 8 et 9 février une course F.I.S. slalom dames. “La F.I.S. correspond au troisième niveau international après les Coupes duMon- de et les Coupes d’Europe. Les meilleures de chaque nation seront déjà aux J.O. On attend les équipes de France et des représentantes de très haut niveau en provenance de Suisse, Italie, Espagne, Slovaquie… Certaines figurent dans Haut-Doubs, notamment à Métabief où l’on savoure les bienfaits de la neige de cul- ture au ski club Mont d’Or. que par le passé, la culture du ski alpin de compétition reste une réalité dans le
dérer que c’est la plus belle piste de com- pétition du massif. Faute de garantie d’enneigement, on utilise la piste de la Berche qui ne présente malheureuse- ment pas le même dénivelé.” Pas question, pour autant, de jeter la pierre sur la station. Alain Prost com- me Vanessa Guillaume en convien- nent, les relations n’ont sans doute jamais été aussi bonnes avec le staff de Métabief, notamment avec Sylvain Authier le chef des pistes. La preuve avec la remise au goût du jour des noc- turnes qui permet au club du Mont d’Or d’organiser des entraînements et des compétitions en soirée, en toute tranquillité. “On s’entraîne quatre fois par semaine dont deux fois à la lumiè- re des projecteurs. La station nous met à disposition un perchman, un pisteur- secouriste. Elle nous offre également 10 séances nocturnes. C’est très appré- ciable financièrement parlant” , appré- cie Vanessa Guillaume. Les entraîne- ments sont encadrés par quelques moniteurs fédéraux bénévoles et une monitrice de l’école de ski Anne-Caro- le Drezet, rémunérée par le club. “On fonctionne en partenariat avec l’E.S.F. qui a aussi tout intérêt à s’impliquer dans ce qui constitue à moyen terme le réservoir des futurs moniteurs de ski jurassiens” , observe Alain Prost. Sur le plan sportif, quelques skieurs locaux à l’image de Clément Robbe pointent le bout de leurs spatules dans une discipline où il sera toujours dif- ficile de rivaliser avec les Alpes. “Il figure parmi les 50 meilleurs skieurs français de son âge” , explique Vanes- sa Guillaume. La réussite dans le ski alpin, c’est une question de talent mais aussi de budget. “C’est un sport qui reste assez coûteux” , reconnaît honnê- tement Alain Prost. n F.C.
L’union des compétences au service du ski alpin entre l’expérience d’Alain Prost et l’enthousiasme de Vanessa Guillaume, la présidente du ski club Mont d’Or.
présidé par Vanessa Guillaume éga- lement à la tête de la commission alpi- ne au sein du comité régional de ski du Massif Jurassien. Impact du réchauffement climatique ? Manque de motivation des dirigeants, des parents ? Beaucoup de petits clubs de ski ont disparu ces dernières années. Il n’en reste plus qu’une dizaine dans le Doubs. Tous ne sont pas au pied des pistes à l’exemple de l’A.S.C.A.P. ski de Sochaux-Montbéliard ou du ski club d’Audincourt. La pratique sportive per- dure assez logiquement dans la plus grande station alpine du département. Le ski club Mont d’Or compte une cen- taine de licenciés dont la moitié fait de la compétition. “L’effectif est relative- ment stable depuis 10 ans. Ce qui chan- ge, c’est la composition avec l’arrivée de pratiquants qui ne sont pas toujours originaires du coin ou qui vivent rela- tivement loin du Haut-Doubs. Au sein du club, on compte une dizaine de jeunes originaires du Grand Besançon. Leurs familles s’organisent entre elles pour venir aux entraînements. Elles s’im- pliquent aussi dans la vie du club” , poursuit Alain Prost. Du sang neuf, de la jeunesse, qui à l’image de Vanessa Guillaume n’a pas rechigné à prendre des responsabili-
tés. La relève semble donc bien assu- rée. “C’est plus sécurisant de s’enga- ger quand on sait qu’on peut compter sur l’expérience et la disponibilité des anciens. La moindre compétitionmobi- lise au moins une trentaine de béné- voles”, souligne la jeune présidente. Le ski club Mont d’Or organise trois courses : le Grand prix des Commer- çants, le Grand prixA.T.M. et le Grand Prix Century 21. Les autres clubs pro- cèdent de même et l’ensemble englobe une dizaine d’épreuves sur la saison : bienvenue à la Coupe du Doubs. Le ski alpin dans le Doubs, cela seméri- te. Faute de neige éternelle jurassien- ne, les clubs effectuent régulièrement à la belle saison des stages de prépa- ration dans les Alpes. Tous attendent ensuite avec impatience l’arrivée des premiers flocons sur les pistes. Flocons naturels ou à défaut, artificiels. “La nouvelle usine à neige apporte une garan- tie de pouvoir skier qui n’existait pas auparavant, c’est un vrai plus” , explique Vanessa Guillaume en souhaitant de tout cœur que les canons recouvrent aussi le domaine de Piquemiette et notamment la piste noire de compéti- tion, celle qui avait justement accueilli la dernière course F.I.S. à Métabief en 2003. “Sans chauvinisme, on peut consi-
le top 15 mondial. Pour Métabief, c’est un événement d’envergure, une façon de redorer la culture du ski alpin sur tout le massif jurassien” , note Alain Prost du ski club Mont d’Or. Fondé en 1911, ce club est aujourd’hui
La remise au goût du jour des nocturnes facilite les entraînements du ski club Mont d’Or et permet l’organisation de courses dans un format assez spectaculaire (photo Lynko).
MOUTHE Ras-le-bol Maisons de retraite : solidarité avec les familles des résidents Familles, élus, agents et représentants syndicaux de la santé étaient à l’unisson de la mobilisation du 30 janvier dernier sur les quatre E.H.P.A.D. du Centre Hospitalier Intercommunal de Haute Comté (C.H.I.H.C.).
Élus, agents et représentants syndicaux étaient largement mobilisés pour dénoncer les conditions de travail dans les l’E.H.P.A.D. du C.H.I.H.C.,
comme ici à Mouthe.
dans tous les E.H.P.A.D. “Il y a un agent pour 14 résidents. C’est peu pour réaliser tous les actes de la vie quotidienne : aide à la marche, lever, soins de nursing, repas, accompagnement rela- tionnel. La construction du nou- vel E.H.P.A.D. à Levier amélio- re le confort des résidents mais n’a pas donné lieu à de nouveaux emplois. À certaines heures de la journée ou de la nuit, on se retrouve parfois avec 1 ou 2 agents pour s’occuper de 38 rési- dents. Dès qu’il y a un problè- me, on concentre alors les moyens sur la personne en difficulté en négligeant toutes les autres” ,
ajoute Marie Michel, représen- tante F.O. à l’E.H.P.A.D. de Levier. Les syndicats et le personnel ne sont pas les seuls à se plaindre. Les familles expriment aussi leur colère sur le traitement réservé aux personnes placées en E.H.P.A.D. “Elles s’en plai- gnent énormément sans s’en prendre au personnel car elles savent qu’on subit aussi la situa- tion” , déplore Mélanie Ardiet. D’autres contraintes plus géné- rales accentuent le malaise du personnel hospitalier. La mise en place de la traçabilité impo- se un enregistrement adminis-
tratif des informations qui se fait souvent au détriment du malade. Le syndicat F.O. s’in- quiète aussi des difficultés finan- cières du C.H.I.H.C. et du nombre de contractuels qui représentent presque un tiers du personnel. Sans oublier les fermetures de lits toujours d’ac- tualité en 2018. “11 lits en chi- rurgie seront fermés en juin 2018. À cela s’ajoute la restructura- tion du pôle de médecine avec une prévision de 14 à 16 lits fer- més. Quand on se plaint de la situation auprès de la hiérar- chie, on nous rétorque toujours qu’il faut savoir s’organiser.” n
D énoncée dans tous les médias, la dégrada- tion des conditions de prise en charge des résidents dans les E.H.P.A.D. (Établissements d’hé- bergement pour personnes âgées dépendantes) est aussi une réa- lité à Mouthe, Nozeroy, Levier et à Doubs. “On était particu- lièrement inquiets sur l’avenir des lits de médecine et S.S.R. à Mouthe. Apparemment, il n’est plus question de fermeture mais on ne sait toujours pas sous quel- le forme ils seront pérennisés.
Suisse, ce ratio est de 1,2 agent pour un résident. On est très loin des préconisations du Plan Grand âge du gouvernement sti-
Le dossier est en pleine négo- ciation” , observe Jimmy Boul- court, secrétaire général de F.O. au C.H.I.H.C. Depuis 2013, l’hôpital local de Mouthe a perdu 7 à 8 équiva- lents temps plein. L’établisse- ment est également très mal doté en tarification. “On dénon- ce un manque cruel d’effectif dans les E.H.P.A.D. duC.H.I.H.C. où le ratio varie entre 0,52 % et 0,62 %. Ce ratio désigne le rap- port entre le personnel et les patients. Dans notre jargon, c’est la personne au pied du lit. En
pulant qu’il fallait se rapprocher de 1” , complète Mélanie Ardiet du syndicat F.O. De quoi susci- ter bien des envies d’aller exercer ailleurs, notam- ment dans les homes suisses. Les conditions de travail se dégradent
Un agent pour 14 résidents.
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