La Presse Pontissalienne 219 - Janvier 2018

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 219 - Janvier 2018

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Moitié moins d’exposants pour Baselworld ! l Horlogerie 700 exposants en moins La foire de Bâle (du 23 au 30 mars prochains) perd 700 exposants cette année mais conserve les plus grandes sociétés. Le concept cherche à se réinventer et baisse ses prix. Les locaux Michel Herbelin et Saint-Honoré seront présents.

d’un salon ? À quoi servent 1 000 expo- sants dont 500 n’ont pas véritablement réussi à capter l’intérêt des acheteurs ?” Les organisateurs jugent dès lors que deux possibilités existent pour contrer cette tendance. Soit baisser les frais de participation et offrir l’accès à la foire au plus grand nombre, soit se concentrer sur les acteurs forts de la branche et leur offrir une plateforme permettant de renforcer leur position. Le Français François Thiébaud (le boss de Tissot), président du Comité des exposants suisses, déclare à l’or- ganisateur que “ces mesures sont posi- tives pour les exposants suisses. Nous nous concentrons ainsi sur le noyau de ce qui fait notre industrie.” Baselworld 2018 est la première éta- pe d’une nouvelle conception du salon orientée vers l’avenir, promet la lettre. Diverses formes de communication numérique seront proposées. Les sous-traitants qui sont partis pré- fèrent d’autres salons. Des grandes marques, comme Hermès, ont préfé- ré le M.I.H. de Genève. Deux grands salons à quelques semaines d’inter- valle pour la Suisse (et l’Europe), n’est- ce finalement pas trop ? n E.Ch.

où le luxe s’étale à grand renfort d’im- menses vitrines et d’hôtesses. La fir- me Michel Herbelin (Charquemont) sera présente ainsi que Saint-Hono- ré “présent au Swissôtel (hôtel situé juste en face de la Foire) et peut-être dans Baselworld avec un tout petit espace dans la Watch Gallery (espace collectif avec la Chambre Française d’Horlogerie)” indique un représen- tant de la marque. Péquignet à l’heu- re où nous bouclions ces lignes n’avait pas encore décidé de la modalité de sa participation : visiteur ou expo- sant ? Les halles 1, 2, 4 et 5 et environ la moitié de la halle 2 ne seront plus occupés par Baselworld. La société bâloise qui organise Baselworld, M.C.H., soutient que le marché de l’horlogerie “traverse une phase de mutation profonde” qui se manifeste notamment à travers les défis et oppor- tunités du numérique. Et s’interro- ge : “Que révèle le seul nombre d’ex- posants de la réussite ou de l’insuccès

B aselworld est amputé de moi- tié. Dans une newsletter , les organisateurs de la premiè- re foire horlogère au monde annoncent qu’ils “repositionnent leur concept.” Ils y rappellent que l’événe- ment de mars prochain sera écourté de deux jours (à six jours), qu’ils rédui- sent le prix du mètre carré et qu’ils doivent composer avec une baisse sans précédent du nombre d’exposants. Ils seront “entre 600 et 700” contre 1 300 lors de la dernière édition. Les visiteurs, 150 000 en moyenne chaque année, n’y verront pourtant que du feu car les principales marques et groupes à l’image de Rolex, Patek Philippe, Swatch Group, Chopard, L.V.M.H. ou encore Breitling, restent présentes dans le fameux hall 1, celui

La foire de Bâle perd des exposants. Elle repense son concept.

La baisse des effectifs était encore d’actualité en 2017 l Emploi Surtout le personnel de production Sorti en septembre dernier, le recensement du personnel horloger sur l’année 2016 montre qu’il n’y a pas d’inversion de la courbe des effectifs avec un nombre de postes en baisse de 3,4 % par rapport à l’année précédente.

“Il semble que 2017 ait été encore marquée par la baisse des effectifs horlogers mais de façon moins prononcée”, estime François Matile, le secrétaire général de la Convention patronale horlogère.

F in septembre 2016, les effec- tifs de l’industrie horlogère s’établissaient à 56 802 tra- vailleurs, soit une baisse de 1 996 postes par rapport à l’année pré- cédente. Pour la Convention patrona- le de l’industrie horlogère qui effectue ce recensement, “cette baisse modérée démontre les nombreux efforts fournis par les entreprises horlogères suisses afin de préserver leurs effectifs et leur savoir-faire malgré un cumul d’incer- titudes économiques et géopolitiques.” François Matile, le secrétaire général de la Convention patronale précise. “Il s’agit de postes disparus mais pas détruits. Il semble que pour 2017, la courbe ait été encore orientée à la bais- se mais on est désormais dans une pha- se de tassement stabilisée.” Depuis 2015, la branche horlogère suis- se peine a retrouvé le chemin de la

croissance. En 2016, la diminution des effectifs affecte en premier lieu le per- sonnel de production qui représente les trois quarts des effectifs. On comp- te donc 3 014 postes en moins dans les ateliers, soit une baisse de 7,1 %, pour un effectif de production à 39 526 uni- tés. De façon paradoxale, le personnel administratif augmente de près de 909

total de 1 804 unités et une baisse du personnel à domicile de 28 unités sur un total de 148 unités. Le tiercé des cantons les plus horlo- gers reste identique avec en tête Neu- châtel qui compte 14 495 postes, sui- vi par Berne à 11 505 postes et Genève à 10 014 postes. À eux trois, ils regrou- pent les deux tiers des effectifs totaux. On trouve ensuite le Jura (6 493),Vaud (5 673), Soleure (3 765), leTessin (2 151). Le recensement montre que la part du personnel qualifié augmente année après année. En 2016, elle représente près de 70 % des effectifs contre un tiers il y a 25 ans. Le nombre des apprentis est lui aussi en légère aug- mentation. 1 247 personnes ont effec- tué un apprentissage en entreprise, soit 2,2 % des effectifs globaux. “Le niveau d’apprentis reste stable. Glo- balement, les besoins en formation sont

toujours soutenus car le niveau de qua- lification ne cesse de monter. Dans ce domaine, la Convention patronale a pour mission d’identifier les besoins avant de mettre en place des mesures de sensibilisation et des plans de for- mation. On est responsable pour tout ce qui concerne les règles d’apprentis- sage avec l’approbation de la Confé- dération. Je ne pense pas que l’on soit en retard au niveau de la formation horlogère. On s’inscrit sur le long ter- me donc on n’a pas forcément le même calendrier, le même tempo. Il faut défi- nir un cadre d’apprentissage, l’inscri- re dans un programme puis l’ensei- gner. Aujourd’hui, l’outil de formation horloger me semble plutôt en phase

avec la réalité dans le sens où il répond aux besoins.” François Matile estime que l’horloge- rie suisse doit relever le défi de la numérisation. “Cela ne touche pas tel- lement la production mais l’intercon- nexion d’activités. On parle aussi de logistique d’information, de Big Data. L’enjeu sera alors de faire travailler les gens sur ces principes.” Le recensement 2016 souligne aussi que de plus de en plus de travailleurs exercent leur acti- vité dans des entreprises qui adhèrent à la convention collective de travail. “Cela représente 75 % des entreprises et 86 % des salariés. Les petites socié- tés sont toujours les plus réticentes à s’engager.” n F.C.

unités, soit + 6,3% et passe à 15 324 unités. Cette progression s’ex- plique par le fait que certaines entreprises recensent comme “per- sonnel administratif” le management de pro- duction. Quant aux deux autres catégories, on note une hausse du personnel de direction de 137 unités pour un

Relever le défi de la numérisation.

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