La Presse Pontissalienne 219 - Janvier 2018

RETOUR SUR INFO

La Presse Pontissalienne n° 219 - Janvier 2018

2

L’unité de vie de Gilley confortée

L’actualité bouge, les dossiers évoluent. La Presse Pontissalienne revient sur les sujets abordés dans ses précédents numéros, ceux qui ont fait la une de l’actualité du Haut-Doubs. Tous les mois, retrouvez la rubrique “Retour sur info”. Le coup de gueule de Gilles Bertin contre les sangliers

Optimisme On peut appeler cela le miracle suisse. On le verra dans le dossier que l’on consacre ce mois-ci au sujet, l’éco- nomie de nos voisins suisses sem- ble repartir de plus belle et les pers- pectives en matière d’emploi sont à faire pâlir de jalousie le ministère de l’Économie français. Imaginons : tan- dis que la France traîne comme un boulet un taux de chômage qui frôle encore les 10 %, même si la courbe semble - enfin - s’être inversée dura- blement, la Suisse caracole en tête des bons élèves avec un minuscule 3,2 % de chômage et mieux, annonce pour cette année une baisse à 2,9 %, puis 2,8 % pour 2019. Autant dire le plein-emploi. Dans le Haut-Doubs frontalier, il est de tradition de rester prudent et de ne pas se réjouir trop vite, sachant que la vérité d’un jour n’est pas forcément celle du mois suivant sur le plan de l’activité indus- trielle, horlogère notamment. Néan- moins, on sait que si l’emploi repart à la hausse côté suisse après deux années de relatives incertitudes et de tassement des ventes horlogères, le bénéfice en sera direct pour l’éco- nomie frontalière. Le redressement de l’économie à l’échelle mondiale, notamment tiré par la Chine, devrait en plus, selon les experts helvétiques, durer dans le temps, et se conjuguer avec une nouvelle dépréciation du franc suisse. Si le travailleur fronta- lier ne regarde pas plus loin que son porte-monnaie, il verra bien sûr dans cette dernière prévision une mau- vaise nouvelle car quelques points perdus en défaveur du franc suisse dans le taux de conversion euro-franc suisse et c’est une baisse immédiate de pouvoir d’achat pour ces salariés pendulaires. Mais si on élargit le spec- tre, on notera que la dépréciation du franc suisse a un effet positif immé- diat sur les exportations suisses à l’étranger, et, à plus long terme, un impact direct sur les embauches, donc le maintien de l’emploi et par- tant, l’activité générale du Haut-Doubs qui, du côté de ses entreprises locales semble également amorcer l’année 2018 sous de bons auspices. En ce début d’année placée sous le signe de l’optimisme, nous souhaitons à tous nos lecteurs, annonceurs et dif- fuseurs nos meilleurs vœux de bon- heur et de santé. n Jean-François Hauser Éditorial est éditée par “Publipresse Médias”- 1, rue de la Brasserie B.P. 83 143 - 25503 MORTEAU CEDEX Tél. : 03 81 67 90 80 - Fax : 03 81 67 90 81 E-mail : redaction@publipresse.fr S.I.R.E.N. : 424 896 645 Directeur de la publication : Éric TOURNOUX Directeur de la rédaction : Jean-François HAUSER Directeur artistique : Olivier CHEVALIER Rédaction : Frédéric Cartaud, Édouard Choulet, Thomas Comte, Jean-François Hauser. A collaboré : Magalie Troutet. Régie publicitaire : Anthony Gloriod au 03 81 67 90 80 Imprimé à Nancy-Print - I.S.S.N. : 1298-0609 Dépôt légal : Janvier 2018 Commission paritaire : 0222 D 79291 Crédits photos : L.P.P., Bélus et Henocq, Cabinet H. Prillard, L. Cheviet, R. Chipault, Fédération horlogère suisse, M.I.H.

C e paysan, comme il se définit lui-même, exploite la ferme de Charpillot sur Pon- tarlier. Comme d’autres agriculteurs du Haut-Doubs, il subit depuis quelques années l’impact d’une compagnie de sangliers qui ne cesse de grossir. “J’en comptais treize mais deux ont été victimes d’accidents de la route” , explique celui qui n’est pas d’accord avec les explications fournies dans l’article consacré le mois dernier à l’arrivée des sangliers sur le Haut-Doubs. Sans nier l’argument du réchauf- fement climatique, il tient à rajouter l’impact des agrainages déclarés ou illégaux qui contri- buent aussi au maintien des populations. “Il suffit de se promener pour constater des dépôts de fruits et de légumes qui n’ont rien à faire là. Pour moi, cela relève carrément d’un élevage en plein air. Les laies arrivent à avoir deux por- tées par an. On n’a jamais vu cela dans le coin.” Bon gré, mal gré, Gilles Bertin qui n’avait jamais eu recours aux indemnisations a finalement

sollicité l’expert de la Fédération de chasse face à l’ampleur des dégâts. “En retournant le sol sur 10 cm de profondeur, les sangliers détrui- sent tout l’humus. C’est un processus irréver- sible” dit-il. S’il n’a pas problème avec les chasseurs du coin, il estime au contraire qu’ils sont aussi bri- dés par un plan de chasse sélectif inefficace. “Ils risquent des pénalités en tirant un sanglier qui ne correspondrait pas au bracelet qui leur a été attribué.” Il critique également les tirs d’été complément décalés selon lui avec les habitudes du sanglier. “Ils ont lieu la journée quand les sangliers sont cachés. Il faudrait pou- voir les tirer la nuit.” Pour lui, ce fléau mérite un traitement de choc. “Les instances agri- coles, les responsables de la chasse, le Préfet. Tout le monde doit se réveiller et prendre le dossier à bras-le-corps. Pourquoi ne pas clas- ser le sanglier parmi les nuisibles comme cela se fait dans d’autres régions ?” n

Marcelle Chabod, doyenne de l’unité de vie, en discussion avec l’infirmière (à droite) et Véronique Béliard, la directrice.

L a “petite” structure par la taille s’interrogeait sur son avenir et sa péren- nité. Le Conseil dépar- temental vient de la rassurer en prenant en charge le défi- cit. Les 5 places pour per- sonnes handicapées mentales sont maintenues. Dans la salle de restauration, l’infirmière et les aides-soi- gnantes sont aux petits soins pour les 15 résidents de l’unité de vie Gilley. Ici, on fonctionne comme une grande famille, alors Ghislaine, infirmière, beurre et tartine de miel les morceaux de pains de la doyenne Marcelle Chabod, 95 ans, Saugette pure souche et résidente depuis 4 ans de la structure. La taille de l’unité de vie a pourtant bien failli causer sa perte en raison d’un déficit. En 2014, l’A.D.A.P.E.I. du Doubs reprend la direction du site à la Mutualité française. “Du fait

de notre petite taille, nous avons un déficit structurel lié aux repas que nous faisons ici par exem- ple, la charge d’un veilleur de nuit, puis les loyers à payer à Habitat 25, propriétaire. Cela représente environ 80 000 euros de déficit par an” avance Véro- nique Béliard, directrice de l’éta- blissement. Finalement, le Département du Doubs a officialisé la reprise du déficit lors de sa séance plénière du lundi 18 décembre. 5 places pour personnes âgées handicapées mentales sont également prises en charge. Le conseiller départemental Alain Marguet a salué la déci- sion lors de la dernière session du Conseil départemental : “En 2015, il n’y avait plus d’avenir pour l’unité. Aujourd’hui, c’est une satisfaction pour le sec- teur de savoir que le Départe- ment prend en charge le défi- cit.” n

Gilles Bertin suggère de classer le sanglier parmi les nuisibles.

Haïti : le foyer de Milot gagne en autonomie

P atrick Genre le président de la C.C.G.P. et Anne-Lyse Bayllet sont revenus satisfaits de leur voyage à Haïti où ils ont participé aux Assises de la coopération décentralisée franco- haïtienne organisées les 5 et 6 décem- bre. La “délégation” du Grand Pontar- lier a animé l’atelier culture et patrimoine en présentant le travail de devoir de mémoire menée depuis des années au fort de Joux, dernière demeure du géné- ral Toussaint Louverture. “D’autres inter- venants sont venus faire le point sur des projets en lien avec le développement touristique de l’île. Je pense, par exem- ple, à la route du café. Ces échanges ont permis de définir des pistes de réflexion, de peser les atouts et les fai- blesses. Ces assises ont aussi servi de support à la signature d’une charte d’ami- tié entre la ville de Milot et la C.C.G.P. Laquelle s’engage notamment à renou- veler son soutien pour trois ans au foyer

des enfants de Milot” rapporte Anne- Lyse Bayllet qui a profité du déplace- ment pour passer quelques jours sur place auprès des enfants. La C.C.G.P. verse chaque année 8 000 euros au fonctionnement du foyer et 2 000 euros en investissement. Le foyer accueille actuellement dix enfants de 5 à 13 ans, quatre filles et six gar- çons. Il est géré par une association avec à sa tête le directeur général de la com- mune de Milot. Deux salariés de l’asso- ciation travaillent sur place. “Les enfants grandissent bien et le foyer continue à gagner en autonomie” , poursuit Anne- Lyse Bayllet ravie de ces heureuses retrou- vailles. Après avoir investi dans l’aménagement de la cuisine, du puits, de la citerne, la C.C.G.P. accompagne le développement du foyer qui disposera bientôt d’un pou- lailler de 50 poules et de panneaux solaires. Ces panneaux alimenteront des

Anne-Lyse Bayllet a

profité de son séjour haïtien pour organiser une sortie à la mer avec les enfants du foyer de Milot.

batteries utilisées pour l’éclairage et faire tourner des appareils électroménagers. “Le poulailler devrait être opérationnel cette année. Une partie des œufs seront vendus pour abonder au budget du foyer.” Anne-Lyse Bayllet n’oublie pas de men- tionner le soutien ponctuel et très appré- ciable de plusieurs entreprises du Haut- Doubs.

D’autres actions de coopérations sont à l’étude entreMilot et la C.C.G.P. enmatière de gestion des déchets, d’assainisse- ment, de valorisation du potentiel tou- ristique de la citadelle de Milot ou encore pour accompagner les porteurs de pro- jets et les aider dans leur initiative. “Il s’agit avant tout de leur faire prendre conscience de leurs potentialités.” n

Made with FlippingBook Learn more on our blog