La Presse Pontissalienne 219 - Janvier 2018

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 219 - Janvier 2018

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ÉDUCATION

Le service civique obligatoire “Ce ne serait plus un service, mais une corvée !”

Ancien élu pontissalien écologiste, François Mandil aujourd’hui délégué national des scouts et guides de France à Paris vient d’être nommé vice-président du C.N.A.J.E.P. : plateforme de coordination des associations de jeunesse et d’éducation populaire en France. Entretien.

Y a-t-il une vie après Pontarlier ? Oui comme le prouve François Mandil aujourd’hui très investi dans le mouvement des scouts et guides de France.

L a Presse Pontissalienne : Êtes- vous toujours engagé sur le champ politique ? François Mandil : Non, je n’ai plus le temps. Vu l’implication que représente mon poste au sein des scouts et guides de France, ce serait très compliqué de gar- der une étiquette politique. En plus, j’avais envie de prendre du recul avec cette forme de mili- tantisme même si fondamenta- lement, je reste écologiste. L.P.P. : Sur le plan professionnel, tout roule ? F.M. : Oui, je m’épanouis pleine- ment dans ce travail qui consis- te à amener les jeunes à s’in- terroger, à se construire une opinion. J’ai vraiment l’impres- sion d’être utile. L.P.P. : Maintenez-vous le contact avec Pontarlier ? F.M. : Bien sûr. Je continue à entretenir des relations avec Pontarlier et le Haut-Doubs. Je me sens toujours Pontissalien et pas du tout Parisien. J’essaie aussi de me tenir au courant de l’actualité locale. Je constate sans m’en réjouir qu’avec l’im- pact des sécheresses récurrentes, les préconisations que nous sug-

ciations de Jeunesse et d’Édu- cation Populaire. Créée en 1968, cette plateforme regroupe aujour- d’hui les principales associations et mouvements de jeunesse et d’éducation populaire. On peut évoquer pêle-mêle les Francas ou lesM.J.C.Au total, cela repré- sente 70 associations. La C.N.A.J.E.P. est l’instance de dia- logue avec l’État sur les ques- tions, les projets en lien avec l’éducation populaire à tous les âges de la vie. Cela concerne aus- si bien les activités périscolaires, l’éducation, les centres sociaux, les séjours de vacances… L.P.P. : Qu’entendez-vous par éduca- tion populaire ? F.M. : C’est une démarche qui vise à l’émancipation des per- sonnes dans un but de trans- formation sociale. Cela implique des apprentissages qui s’inscri- vent dans une dimension col- lective. Au sein de la C.N.A.J.E.P., on est très attaché à la dimen- sion associative de l’éducation populaire. Ce n’est surtout pas un secteur marchand. Il y a for- cément une démarche militan- te. L’activité d’un centre de vacances, d’une colonie, relève àmon sens du secteur marchand

gérions au conseil municipal sur la gestion de la ressource en eau sont toujours valables. Comme Gérard Voinnet, je déplore par exemple l’absence d’un disposi- tif de récupération d’eau plu- viale sur la toiture de la nou- velle halle couverte. L.P.P. : Des envies de retour ? F.M. : Monmandat chez les scouts se termine en 2019. Je ne res- terai pas sur Paris, c’est sûr, et je n’écarte pas la possibilité de revenir dans le coin. L.P.P. : Y a-t-il un lien entre la vice- présidence au sein de la C.N.A.J.E.P. et vos responsabilités profession- nelles ? F.M. : Évidemment car je suis spécifiquement en charge des relations extérieures et de la communication au sein des scouts et guides de France. C’est vrai- ment à ce titre que je siège au bureau de la C.N.A.J.E.P. Tous les membres du bureau sont des professionnels de l’éducation populaire. L.P.P. : Quelques mots sur cette pla- teforme d’échanges ? F.M. : C.N.A.J.E.P. signifie Coor- dination Nationale des Asso-

mais cela n’a rien à voir avec l’éducation populaire.On ne peut pas tout marchander. Pourquoi le scoutisme se porte si bien actuellement ? On évolue aujour- d’hui dans une société de plus en plus marchande et chez nous, il y a toujours cette dimension gratuite du bénévolat. L.P.P. : Ces valeurs sont parfois igno- rées des politiques publiques ? F.M. : Tout à fait. Le gouverne- ment Hollande voulait univer- saliser le service civique. On n’est pas d’accord car le dispo- sitif préconisé peut masquer la défaillance des pouvoirs publics pour accompagner les jeunes dans leur entrée dans la vie acti- ve. Pour la C.N.A.J.E.P., le ser- vice civique, c’est autre chose. Aux dernières élections prési- dentielles, tous les candidats voulaient aussi imposer un ser- vice civique obligatoire. Ce ne serait donc plus un service mais une corvée. L’engagement obli- gatoire, c’est antinomique. L.P.P. : Vous êtes donc opposé aux figures imposées ? F.M. : Non pas forcément.On peut concilier l’acquisition de bases en secourisme, citoyenneté en

F.M. : Oui, contrairement à l’État qui aspire à marchandiser le fonctionnement associatif. Le projet de plateforme crowdfun- ding piloté par l’État, c’est gra- vissime. On est contre cette ten- dance de vouloir rapprocher le fonctionnement des associations à celui des entreprises. L.P.P. : D’autres nouveautés dans l’ac- tualité de François Mandil en 2018 ? F.M. : Depuis le début du mois, je tiens une chronique hebdo- madaire à 6 h 55 chaque mer- credi sur R.C.F. n Propos recueillis par F.C.

les couplant avec la participa- tion à des chantiers, des stages où les jeunes se retrouveraient en situation d’échanges et de partage. Il y a là un bénéfice cer- tain mais à long terme. On est bien dans l’éducation populai- re. Le gouvernement Macron évoque un service national uni- versel qui n’aurait aucun sens si l’individu n’avait pas à un moment ou l’autre la possibili- té de choisir librement dans quoi il veut s’investir. L.P.P. : Vous défendez aussi les liber- tés laissées au mouvement associa- tif ?

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