La Presse Pontissalienne 219 - Janvier 2018

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La Presse Pontissalienne n° 219 - Janvier 2018

SPORT

Cinquantenaire

Il y a cinquante ans, le Doubs vibrait aux couleurs de l’olympisme

Les X èmes Jeux olympiques d’hiver organisés à Grenoble en février 1968, ce sont bien sûr le triplé historique de Killy, la retransmission en mondovision des épreuves, l’avènement des sports d’hiver, le tout précédé par le passage de la flamme olympique dans le Doubs entre Montbéliard et Métabief en faisant étape à Besançon, Ornans, Pontarlier. Souvenirs.

Maître de conférences à l’U.F.R. Sports Besançon de l’Université de Franche-Comté, Éric Monnin s’est beaucoup investi dans la commémoration du 50 ème anniversaire célébrant le passage de la flamme olympique dans

L a France se devait d’être à la hauteur de ces J.O. qui se déroulaient dans un contexte géopolitique assez fort. “On était en pleine guerre froide et on sortait d’une longue période de déco- lonisation, le pays avait besoin de mon- trer sa grandeur”, explique Éric Mon- nin, maître de conférences à l’U.F.R. Sports de Besançon et membre du Conservatoire Observatoire Labora- toire des J.O. de Grenoble (Coljob). Cette association s’est donné pour mis- sion d’inventorier tout ce qui traite aux X èmes Jeux d’hiver en collabora- tion avec le musée olympique de Lau- sanne. Les avancées technologiques allaient également donner un retentissement sans précédent à l’événement. Grâce au lancement de deux satellites géo- stationnaires, on allait pouvoir suivre en direct les épreuves à la télévision et en couleur. Grenoble s’est imposé dès sa première candidature. Elle reflé- tait l’image d’une ville moderne avec une industrie forte, à la pointe de la recherche nucléaire et qui était en pleine mutation urbanistique : nou- velle gare, nouvelles avenues.

Une attention particulière est portée au parcours de la flamme olympique, avec Schuss, la mascotte des J.O. créée par le dessinateur Alain Lafargue. “Les Jeux deviennent une vitrine d’État” , poursuit Éric Monnin, auteur du livre “De Chamonix à Pyeongchang”. Sor- ti l’automne dernier, cet ouvrage paru aux éditions Desiris retrace l’histoire des J.O. et des sports d’hiver. Tout commence le 16 décembre 1967 avec l’allumage de la flamme sur le Mont Olympe en Grèce. Trois jours

le Doubs en 1967.

plus tard, arrivée à Orly et départ pour un par- cours de 7 300 km en 50 étapes qui traversera 41 départements et 170 villes. Alain Mimoun le vainqueur du marathon aux J.O. de Melbourne est le premier porteur. Il y en aura 5 000 autres qui sillonneront l’Hexa- gone avec 80 000 accom- pagnateurs. Ce tour de France olympique sera suivi par 2 millions de spectateurs. Tous les moyens de locomotion

Dans la capitale comtoise, la flamme est accueillie en grande pompe au nou- veau Palais des sports. “Ce sera l’oc- casion d’inaugurer la place Pierre de Coubertin” , complète Éric Monnin. Le chercheur bisontin a œuvré à la com- mémoration de ce jubilé avec ses confrères du Coljob. “On voulait mar- quer le coup avec l’idée de décliner ce 50 ème anniversaire dans chaque région traversée. À travers quelques articles de presse, il lance un appel aux anciens porteurs de la flamme. Surpris des retours, il a alors décidé d’organiser un rassemblement au Palais des Sports le 10 janvier dernier. “Cela s’est fait

existants ont été utilisés : à pied, à cheval, à ski, en bateau…“ Ce parcours se veut être festif et très populaire en mettant en valeur des vedettes du sport local désignées pour porter le flam- beau dans la traversée de leur com- mune. Les porteurs reçoivent des diplômes de remerciement délivrés par Jeunesse et Sports.” Après l’étape Bussang-Montbéliard le 25 décembre, le Doubs se met sur 31 pour accueillir la 8 ème étape au fil d’un parcours qui partira de la Cité des Princes à la station de Métabief en passant notamment à Besançon et Pontarlier. Soit un circuit de 167 km.

dans la foulée de la cérémonie des vœux du Grand Besançon, en présence de Denis Masseglia, président du comité national olympique, de la skieuse Flo- rence Masnada et du judoka Stépha- ne Traineau. On avait également convié des lycéens et étudiants pour accom- pagner les anciens porteurs. La flam- me du 27 décembre 1967 était bien là. Le public a pu découvrir une exposi- tion rappelant le déroulé de cette jour- née historique.” Il restera de ce rassemblement une plaque commémorative en souvenir de ce 50ème anniversaire. n F.C.

De la Cité des Princes à la station de Métabief.

Le Haut-Doubs tout feu tout flamme

P ontarlier avait mis les petits plats dans les grands en mobilisant 18 porteurs sur un parcours de 21 km entre la Creuse et Oye-et-Pallet. “Il ne fai- sait pas particulièrement beau” , se souvient Claude Thiébert, alors âgé d’une vingtaine d’années et qui avait accepté de porter la flam- me à la demande de son prési- dent Georges Cuinet alors à la tête du club nautique Pontissa-

lien. De relais en relais, le flam- beau arrive dans les mains de Chantal Monigadon de Fémina- Sports qui fait une entrée triom- phale sur la place d’Arçon où la foule des grands jours s’était ras- semblée. Elle transmet alors son trophée aux trois anciens sélec- tionnés olympiques de l’époque, à savoir le skieur de Bois-d’Amont Léonce Cretin et les tireurs pon- tissaliens Pierre Guy et Maurice

Racca. Les Gars de Joux assurent l’am- biance musicale d’une réception qui réunit les personnalités locales dont le maire Jacques Lagier et son conseil. Il est alors temps de mettre le cap sur la station de Métabief où la flamme passera la nuit sous la vigilance des sports locaux. Les animations se multiplient dans les villages de la station : concours

de ski à Jougne, spectacle omni- sports à la salle des fêtes des Hôpitaux-Neufs. La caravane de la flamme, soit une cinquantaine de personnes, est hébergée sur place à Métabief et aux Hôpitaux- Neufs. Au petit matin, le flambeau poursuit son périple à ski en direc- tion des Rousses. Le premier por- teur est Henri Boillot, accompa- gné par Albert Dornier et Paul Lonchamp. n

Claude Thiébert du Club Nautique pontissalien prend le relais vers la Vrine avec à sa droite Serge Billet et Jacky

Instant solennel au Palais des sports le 26 décembre 1967 pour accueillir la flamme olympique portée par Michel Landoz de La Française.

Boutiaux et à sa gauche “Tonton” Vernier.

Jacques Rigolot du Club Alpin Français section Pontarlier, assurera le relais entre les Rosiers et l’entrée de Oye-et-Pallet.

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