La Presse Pontissalienne 217 - Novembre 2017

ÉCONOMIE 36

La Presse Pontissalienne n° 217 - Novembre 2017

DÉBAT

Le soutien aux buralistes “L’augmentation du prix des cigarettes ne peut être une solution pérenne” La députée Annie Genevard a déposé début octobre à l’Assemblée nationale, une

vient du marché parallèle. Le sens de ma proposition de loi est de lutter contre le marché illicite du tabac. Par ailleurs, s’il existait une lutte plus effi- cace sur le marché illicite, les consommateurs recevraient d’autant mieux les messages de prévention du gouverne- ment qui est tout à fait dans son rôle de lutter contre les méfaits du tabac. Ma proposi- tion de loi n’est pas là pour baisser le prix du tabac ou pro- mouvoir la consommation de tabac, bien évidemment, mais dans les produits contrefaits, il peut aussi y avoir des choses plus dangereuses que le tabac. Même chose pour les bura- listes : ils ne sont pas opposés à la lutte contre le tabagisme, mais ils veulent juste ne pas avoir à lutter, en plus de leurs difficultés actuelles, contre le marché parallèle qui repré- sente selon les estimations quelque 250 millions d’euros. La lutte contre le commerce illicite du tabac doit être une absolue priorité également pour des questions de santé publique et pour remédier à la perte fis- cale que représentent les pro- duits du trafic qui échappent aux taxes. L’augmentation du prix du paquet de cigarettes ne peut être une solution péren- ne car elle renforce les actes d’approvisionnement sur le marché parallèle.

souvent des commerces multi- services ou parfois des relais postaux. Cette proposition de loi est avant tout là pour dur- cir les sanctions liées au com- merce illicite (vente à la sau- vette, contrefaçon, contrebande, vol, recel…) et relaie donc les préoccupations des buralistes dont l’activité est fragilisée par les mesures des gouvernements successifs. L.P.P. : Quelles conséquences posi- tives aurait l’adoption de votre texte sur l’activité des buralistes ? A.G. : Toute une part de la consommation du tabac en France, estimée à 30 %, pro-

proposition de loi visant à préserver l’activité des buralistes en renforçant les moyens de lutte contre le commerce illicite des produits du tabac.

EN BREF

L.P.P. : Que proposez-vous concrè- tement ? A.G. : Par exemple que les poli- ciers municipaux et agents de ville soient habilités à contrô- ler la vente à la sauvette. Je propose aussi de créer une cir- constance aggravante pour le vol lorsqu’il porte sur les pro- duits de tabac manufacturé. Je propose également de créer une circonstance aggravante de l’in- fraction pour les produits du tabac manufacturés, ainsi que pour le recel lorsqu’il porte sur les produits de tabac manu- facturé. L.P.P. : Vous affirmez que 30 % des cigarettes proviennent du marché parallèle et en même temps vous déplorez qu’il n’existe pas de statis- tiques officielles. Ce n’est pas contra- dictoire ? A.G. : Ce chiffre de 30 % provient d’études privées. C’est la rai- son pour laquelle je souhaite- rais, et c’est l’objet d’un des articles de cette proposition de loi, que par souci d’efficacité de la politique de santé publique, il soit confié à un organisme spécialisé et officiel type I.N.S.E.E. l’établissement de statistiques incontestables. n Propos recueillis par J.-F.H.

L a Presse Pontissalienne : Vous vous opposez au souhait du gouvernement de faire bais- ser la consommation de tabac grâce à l’augmentation prévue du prix du paquet de cigarettes ? Annie Genevard : Cette proposi- tion de loi n’a en aucune maniè- re pour objectif de favoriser le tabagisme ou de contourner la

Les Fourgs Le livre de Marc Declein “Comice les Fourgs 2016” vient de paraître (264 pages, 700 photos, articles de presse, bulletins, la fête, etc.). L’auteur présente l’ouvrage à la bibliothèque des Fourgs le 4 novembre de 10 heures à 11 heures, le 6 novembre de 17 heures à 18 heures et le 8 novembre de 17 heures à 18 heures. Renseignements au 06 77 08 41 74. Ateliers théâtre La Sarbacane Théâtre propose plusieurs ateliers théâtre. Prochain en date : “Trouver sa voix (à travers chant)”. Il se déroule les 2 et 3 décembre à Mouthe. De la voix parlée à la voix chantée, deux jours pour explorer et redécouvrir sa propre voix. Formatrice : un week-end théâtre adultes sur le thème

politique de santé qui consiste à faire baisser la consomma- tion de tabac. L’objectif princi- pal de cette proposition est de soutenir l’activité des buralistes. Ces commerces souffrent et ils sont pourtant extrêmement utiles, notamment dans les ter- ritoires ruraux où ils ne ven- dent pas que du tabac. Ce sont

La députée Annie Genevard aux côtés de Frédéric Roland, président de la Chambre Syndicale des

Clotilde Moulin. Accessible à tous. Renseignements sur atelier@sarbacane- theatre.com ou au 06 07 02 45 54.

buralistes du Doubs.

LEVIER

Deux salariés Reconversion réussie dans le thermolaquage Après avoir travaillé 25 ans à F.C.F. aujourd’hui F.C.E., Philippe Lhomme a choisi de créer en 2015 sa propre entreprise A.S.T.S. spécialisée en sablage et thermolaquage.

I l aurait pu, il aurait dû ter- miner sa carrière en roue libre en profitant des avan- tages d’un poste à respon- sabilité dans le confort d’un envi- ronnement professionnel qu’il connaissait sur le bout des ongles. “Je faisais 100 000 km par an, autant dire que je n’étais jamais chez moi, et rarement avec ma

réseau d’adresses ne lui était guère utile.Il a néanmoins acquis des compétences en manage- ment du personnel et en gestion de projet qui lui seront d’un pré- cieux secours. Le choix du ther- molaquage se justifie d’un manque cruel d’opérateurs locaux. Originaire de Levier, le nouveau chef d’entreprise cherche d’abord des locaux à louer dans les alen- tours. Trop cher ou inadapté. Décision est prise de construi- re. Il trouve son bonheur fon- cier dans la zone d’activité de Levier où il investit dans un bâtiment neuf comprenant les cellules nécessaires au thermo- laquage. “On débute par une opé- ration de traitement de surface. Toutes les pièces en métal sauf l’alu passent dans une cabine de grenaillage. Elles sont alors déca- pées, au besoin décalaminées et présentent une surface rugueu- se nécessaire pour la suite du programme” , explique l’entre-

famille. Ce rythme ne me conve- nait plus et même si j’approchais de la cinquantaine, j’ai pris le risque de repartir de zéro en créant ma propre entreprise.” Du thermolaquage, il ne connais- sait pas grand-chose même s’il avait parfois été confronté au problème avec des barrières ou garde-corps à thermolaquer. Son

La projection de peinture en poudre se fait au pistolet électrostatique avant le passage des pièces au four à 200 °C.

preneur qui travaille avec deux salariés : Stéphane Rollet et Lambert Prévalet.

traitement de surface. “On fonc- tionnera seulement en abrasif sur tous les supports : bois, tôles… L’idée étant de capter une par- tie du marché de la rénovation de voitures anciennes car il y a de la demande dans ce secteur.” Cette extension implique la construction d’un nouvel atelier de 450 m 2 qui servira aussi au stockage des pièces en hiver. Le thermolaquage se pratique uni- quement sur des surfaces sèches. Philippe Lhomme espère que tout sera en place d’ici 2020. “Cette diversification peut géné- rer la création de 2 ou 3 emplois supplémentaires.” n F.C.

technique s’adapte à toutes sortes de pièces aux formes plus ou moins complexes : porte, clôtu- re, portail, garde-corps. On fait beaucoup de serrureries, de pièces métalliques, d’escaliers intérieurs. On peut faire des pièces mesu- rant jusqu’à 6 mètres de long et pesant plusieurs tonnes.” A.S.T.S. qui signifie Atelier de Sablage et Thermolaquage des Sapins a réalisé 250 000 euros de chiffre d’affaires en 2016. Le travail ne manque pas. “On tient beaucoup à respecter les délais. Pour nous, c’est un gage de cré- dibilité.” Philippe Lhomme pro- jette d’ouvrir une cabine d’aé- rogommage qui est un autre

Les pièces sont ensuite peintes à l’aide d’un pis- tolet électrosta- tique. Le pro- cessus se termine par un passage de 10 minutes dans un four à 200 °C. Cette étape per- met la fusion et la polymérisa- tion de la poudre thermodurcis- sable. “Cette

Un manque cruel d’opérateurs locaux.

Au premier plan, Philippe Lhomme avec ses deux salariés (de gauche à droite) Lambert Prévalet et Stéphane Rollet.

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