La Presse Pontissalienne 217 - Novembre 2017

DOSSIER I

La Presse Pontissalienne n° 217 - Novembre 2017

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Des Amapiens et des paysans l Consommation Des produits bio Fondée à Pontarlier en 2008, l’A.M.A.P. Rilchou fédère une soixantaine de familles approvi- sionnées par dix producteurs locaux en fruits et légumes, viande, pain et produits laitiers.

U ne certaine agitation règne ce mercredi soir au local des scouts situé derrière les salles Saint-Pierre à Pontarlier. Les habitués des lieux entrent les mains vides puis ressortent avec une caisse plus ou moins emplie de denrées ali- mentaires qu’ils déposent dans leur voiture avant de repartir comme ils sont venus. C’est le jour hebdomadai- re de l’A.M.A.P. Rilchou. Les produc- teurs arrivent en avance pour appro- visionner une soixantaine de caisses, une par famille. “Le nombre est assez

cipes fondateurs d’unmouvement réso- lument basé sur une conception de par- tage. “Les A.M.A.P. visent à une trans- formation sociale et écologique de l’agriculture et de notre rapport à l’ali- mentation en générant de nouvelles solidarités” , peut-on lire dans la char- te des A.M.A.P. “On a la chance d’avoir une offre assez diversifiée” , apprécie le président. Au menu : fruits, légumes, pain, produits laitiers, viande de porc, volaille, bœuf, veau, œufs, fromage de chèvres, de brebis. D’où viennent-ils ces producteurs ? Du Haut-Doubs, duDoubs et de la Franche- Comté. Au sein d’une A.M.A.P., ama- piens et paysans construisent ensemble un autre rapport à l’agriculture et à l’alimentation : en ce sens, ils sont coproducteurs. Ici, chacun s’engage dans un partenariat solidaire, local, contractualisé, sans intermédiaire com- mercial et avec un esprit de pérenni- té. “Globalement, très peu nous quit- tent parce qu’ils sont déçus de l’ambiance, du service. Les contrats entre amapiens et producteurs durent une année. On peut choisir les quanti- tés mais pas forcément le contenu du panier, notamment quand il s’agit de productions saisonnières comme les fruits et légumes. On sait qu’il est impos- sible de fournir des tomates ou des fraises en hiver. Les paniers sont donc généralement plus garnis en été. Cette semaine, on a par exemple 32 paniers

stable. On nous sollicite beaucoup pour des demandes de renseignements” , explique Eddy Tisserand qui préside depuis trois ans l’A.M.A.P. Rilchou. L’origine de cette Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (A.M.A.P.) remonte à 2007. Un grou- pe de consom’acteurs et des produc- teurs bio décident s’organiser pour mettre en place une A.M.A.P. sur Pon- tarlier. Les premières distributions de produits bio débutent au printemps 2008. Chacun s’engage à respecter les prin-

“Chaque amapien est tenu de venir récupérer son panier une fois par semaine sur le lieu de livraison”, indique Eddy Tisserand, le président de l’A.M.A.P. Rilchou. Tout un poème.

“L’amapien est acteur de la vie de l’as- sociation. Quand un producteur est débordé en pleine saison, il peut lan- cer un “chantier participatif” et mobi- liser quelques amapiens pour lui rendre un coup de main. Toutes les actions sont possibles : débroussaillage, plan- tation, cueillette. Inversement, les pro- ducteurs sont tenus d’organiser des visites de ferme, des ateliers pédago- giques… “À l’A.M.A.P., les contrats sont toujours réglés à l’avance avec possi- bilité d’étaler les paiements. Cela per- met aux producteurs d’avoir de la tré- sorerie et de faire face à de mauvais coups du sort : accidents, faible récol- te…Chaque année, on se retrouve tous ensemble pour partager un pique-nique chez un producteur” ajoute le prési- dent. n F.C.

de légumes à 10 euros l’unité. C’est au producteur de maîtriser les parts de production définies par contrat. Si le jour de la distribution, un amapien ne vient pas récupérer ses produits, la per- sonne de grade est en droit de les prendre pour elle” développe Eddy Tisserand.

“On ne connaît pas forcément le contenu du panier.”

Des règles et des devoirs. Ici, qu’on soit consom- mateurs ou producteurs, on se doit de venir sur le lieu de livraison. Ces ren- contres participent des échanges à entretenir avec ceux qui vous nour- rissent. Et vice-versa. L’implication dans l’A.M.A.P. dépasse la simple relation consom- mateur-producteur.

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