La Presse Pontissalienne 217 - Novembre 2017

PONTARLIER

La Presse Pontissalienne n° 217 - Novembre 2017

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Sur-éclairage L ’ h u m e u r

SANTÉ

Cinq généralistes “Enfin un docteur qui pourra nous voir” Sitôt ouvert, sitôt complet, telle est la destinée (prévisible) du cabinet médical éphémère en service depuis le 5 octobre à Pontarlier. Soulagement.

S itôt mise en fonction, la nouvelle halle couverte Émile Pasteur bénéficie d’une généreuse installation d’éclairage. Au bas mot, une quinzaine de néons qui fonc- tionnent toute la nuit. Avec la généralisation des leds, l’opé- ration ne doit pas être

rie qui l’entoure est déjà équi- pée de lampadaires ? Ce n’est pas un monument historique. Rien n’indique qu’il soit plus exposé à des actes de délin- quance que les autres parkings de la ville. C’est surtout une question de principe, à l’heu- re où l’on n’arrête pas de tirer le signal des économies d’éner- gie. Certaines communes alen- tour se vantent même de mettre en sourdine une partie de leur éclairage public à partir de minuit. l

L’ offre de santé s’est for- tement dégradée dans la capitale du Haut- Doubs qui a perdu en quelques mois pratiquement une dizaine de généralistes. Les causes de cette déprise sont avant tout liées aux difficultés de renouvellement des prati- ciens généralistes hors des grandes agglomérations. Sur le Haut-Doubs s’ajoute aussi le départ de plusieurs médecins qui préfèrent exercer en Suis- se. Face à une situation qui devient “critique, voire dramatique” com- me le souligne Patrick Genre, la Ville de Pontarlier a choisi d’expérimenter une solution alternative en attendant la réa- lisation d’un pôle santé qui devrait voir le jour d’ici 2019. Pour ce faire, la collectivité s’est rapprochée des acteurs de la santé : A.R.S., U.R.P.S. Méde- cins Libéraux, conseil départe- mental de l’ordre des médecins et la caisse primaire d’assurance maladie. Sans oublier d’asso- cier les médecins généralistes

installés à Pontarlier. Signe d’une vraie volonté poli- tique locale, les élus pontissa- liens à l’unanimité ont accepté la décision de racheter le cabi- net médical de l’impasse du Canal où exerçaient auparavant quatre généralistes. Deux ont arrêté leur activité, un est par- ti travailler en Suisse et le qua- trième a changé de cadre d’in-

trop onéreuse. La question n’est pas là, mais quel inté- rêt à éclairer cet équipement, sachant que la voi-

tervention. La Ville a déboursé 350 000 euros dans cette acqui- sition qui sert aujourd’hui de cabinet médical éphémère. Restait à trouver des pra- ticiens. D’où l’in- térêt d’engager une démarche col- lective avec les autorités de la santé et l’Union Régionale des Professionnels de Santé. Sur la base du volontariat, cinq

EN BREF

également se faire remplacer” , complète Gérard Deschamps de l’ordre des médecins du Doubs. Le docteur StéphaneAttal, coor- dinateur du dispositif et élu à l’U.R.P.S. ne boude pas son plai- sir de voir ce projet aboutir. “Les patients nous attendaient. L’une d’entre eux m’a dit : “Enfin un docteur qui pourra nous voir.” On est des pionniers dans un domaine qui n’avait jamais été exploré. On a la capacité de pou- voir répondre et on nous donne les moyens de le faire. Ce cabi- net à plusieurs têtes fonctionne sous une seule enseigne avec un même et unique dossier médi- cal. Quel que soit le médecin ren- contré, celui-ci se substitue dès lors au médecin traitant. Le patient est donc remboursé et bénéficie du parcours de soins coordonnés, notamment au niveau de l’accès aux spécia- listes. On a déjà été contactés par d’autres médecins prêts à venir consulter dans ce cabinet. Ce qui sous-entend qu’on pour- rait rapidement mettre en pla- ce une seconde consultation.” Le docteur Attal estime que ce dispositif innovant pourrait éga- lement servir de base de com- pagnonnage pour les jeunes médecins. Un lieu où les anciens viendraient transmettre leur savoir aux nouveaux. n F.C. ‘ “On a la capacité de pou- voir répondre et on nous donne les moyens de le faire”, indique Stéphane Attal, le médecin référent du projet.

“On est des pionniers

Musée Mercredi 8 novembre à 18 heures au musée de Pontarlier dansd le cadre de ses animations “Un soir, des œuvres littéraires” propose “Mémoires de généraux du Premier Empire” avec Joël Decorbez, récitant. Laissez-vous transporter au cœur de la Grande Armée grâce à Joël Decorbez. Épiques et bouleversants, ces témoignages d’officiers permettent de revivre au plus près les batailles et la dureté de la vie militaire sous le Premier Empire. Mutuelle Dans le but d’améliorer l’accès à une complémentaire santé pour tous les Pontissaliens, et donc aux soins, le C.C.A.S. de Pontarlier propose aux Pontissaliens de bénéficier du dispositif “Ma Commune Ma Santé”. Vous ne recevez pas déjà un soutien à la mutualisation de la part de votre employeur ou de la C.A.F., vous n’êtes pas couvert ou vous souhaitez simplement étudier le rapport qualité-prix de votre contrat actuel ? Des permanences d’information et de conseil gratuit débutent dès le jeudi 9 novembre sur rendez-vous. Rens.: 03 81 46 51 36.

dans un domaine jamais exploré.”

généralistes dont deux jeunes retraités ont accepté de venir consulter une journée dans ce cabinet médical éphémère. Seul critère à respecter : ces méde- cins ne devaient pas être ins- tallés en zone sous-dotée. “L’État prend en charge leurs frais de transport et s’engage à verser une garantie de revenus s’il y a

moins de 24 consultations par jour. Cette garantie n’est pas assurée ad vitam aeternam. L’A.R.S. participe également au financement du système de par- tage des consultations” , précise Jérôme Narcy, délégué dépar- temental à l’A.R.S. Car le cabinet éphémère ne dis- pose pas d’un secrétariat phy- sique. Les consultations se font uniquement sur rendez-vous par téléphone ou par Internet sur un agenda en ligne. Partie prenante dans cette expéri- mentation, la C.P.A.M. est par- ticulièrement sereine sur ce dos- sier. “La C.P.A.M. encourage tous les projets innovants permettant de lutter contre les inégalités d’accès aux soins. La situation sur Pontarlier contraignait les patients au nomadisme médi- cal. De cette contrainte est née une opportunité. Il y a un côté existant à défricher un chantier qui n’est pas ouvert. On est là pour que ce cabinet éphémère soit le plus transparent possible pour les assurés sociaux en lui donnant les moyens techniques et administratifs adéquats. ça va marcher” , assure Lilian Vachon de la C.P.A.M. De même, l’ordre des médecins a donné son feu vert. “Un méde- cin actif a besoin d’une autori- sation pour exercer dans un cabi- net secondaire. Il pourra

“La baisse brutale du nombre de

généralistes se répercute sur l’activité des urgences et la prise en charge des patients.”, note Jérôme Narcy, délégué départemen- tal à l’A.R.S.

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